Fumée sans Feue

 

Cela fait sept ans et huit mois

que la Crâneuse fume de l’os

pour produire de la cendre

 

La tabatière

 

La tabatière

 

 

Avant de fermer la porte définitivement sur les lieux où avait vécu ma tante Madeleine et qui dans quelques jours seraient vidés par des mains indifférentes, je ramassai à la hâte tous les napperons. Ils ponctuaient çà et là tables et guéridons, témoins de la patience de la brodeuse crocheteuse, indispensables à ce cocon feutré. Au dernier moment je pris la petite tabatière en bois, celle que j’avais toujours vue dans la salle à manger de mes grands-parents.

 

 Juliette Charpentier, Le Cahier de Jeanne, 2015 (extrait)

 

Gertrude Noire ouvre son livre de compte

en se demandant si Rose est encore Rose

 

 

9 réflexions sur « Fumée sans Feue »

  1. Merveilleuse et émouvante Madeleine qui a pris soin de consigner les petits faits et gestes de la vie ainsi que la fonction des objets du quotidien de son époque. C’est presque du Perec !  Quel cadeau de transmission !

    Je ne savais pas qu’il y avait des mouchoirs de priseur ! Histoire à verser dans ma collection de mouchoirs !

    J’ai un tiroir sentimental, rempli de napperons au crochet de mes vieilles tantes et cousines…  

    Dans l’attente impatiente de la suite du journal de Madeleine la proustienne !

  2. Merci très chère Mère Cière, votre commentaire me touche. Le cahier est écrit par Jeanne ma grand-mère, mère de Madeleine, ma tante et fille de Mélanie la couturière. Cahier dont je prends modestement le relais après l’avoir récupéré chez ma tante Madeleine.

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