49 réflexions sur « P’têt bin que toi, p’têt bin que moi. »

  1. Excellente déduction! juste un peu plus bas sur la ligne du littoral qui se déroule en continu.

    Car, en effet, qui d’autre que Marguerite aurait pu décrire mieux un tel paysage?

     

     

    …Mais quelle belle surprise de vous voir dans mon petit espace de photographe du dimanche!

  2. Bien sûr, Clémence est une inconditionnelle de Marguerite Duras, vous l’avez deviné. Mais il a fallu qu’elle se trouve à cet endroit pour se souvenir de ses rivages écrits, cette ligne à l’horizontalité vertigineuse qui fait remonter toutes les mers du monde. Une horizontalité que seule peut troubler, comme un léger frémissement, une file d’oiseaux migrateurs.

    Car la mer parle toujours de la mer et de tous les rivages; Duras aussi, son écriture est aussi simple et incisive que cette ligne et suscite en moi des images à la présence extraordinaire.

    Tout revient à la mer dans ma propre histoire.

  3. Il y avait aussi l’autre Marguerite ,Marguerite Yourcenar ,une autre grande dame de la littérature …J’avais une chance sur deux ….:)

  4. Oui, c’est vrai, je ne sais pas comment dire cela, mais il me semble que l’écriture de Duras correspond plus à cette confrontation au réel, à la simplicité du face-à-face; alors que ce que j’ai lu de Yourcenar (tout à fait passionnant) relevait plus de l’imaginaire avec une multitude de situations et d’un parcours intérieur.

     

    J’ai pris ce littoral normand en pleine face! J’aurais voulu photographier la totalité de cet infini!

  5. Ce midi dans la salle d’attente du kiné ,j’ai ouvert une revue :il y avait une photo de M.Duras à 16 ans ,je crois ) Elle est étonnante cette photo …Elle a mis dans son oeuvre une grande part de son vécu . M.Yourcenar a peut-être plus de distanciation  de part le style de son écriture .

    Vous avez lu plus que moi ,ces deux écrivains .

  6. Peut-être que je ne m’en sens pas la capacité .Il me faudrait relire …J’ai vu beaucoup de ses films …aussi . Qui sait ? ..Je ne l’ai pas encore envisagé  à vrai dire  🙂

    Ah! .. ».le sang de pigeon »…!!!  🙂 …et de boroméï ? ….

    ( magique fut la rencontre ….)

  7. Quel courage; je crois, qu’à votre place, j’aurais été morte de trouille!

    Merci de ce partage; je crois que la crâneuse vous mitonne un petit truc dans le fond de sa calebasse, mais soyez patiente car Clémence est débordée dans ses vies parallèles…

  8. Oh!….….La patience …oui …accompagnée d’une .. ».curiosité » qui me fera passer le temps   …:)

    ( Quelque projet mitonné  qui va me faire frisonner …brrr  )

  9. En effet, je vous envie… Si vous saviez… Hélas, Clémence a actuellement très peu l’occasion de rêver sur le sable.

    Quant à l’écheveau de l’os, de l’eau et des coquillages, voici bien longtemps que je m’y suis perdue; la crâneuse a beau crâner avec ses logiques absurdes et ses scanssions temporelles aporétiques, elle n’en est pas moins complètement enchevêtrée dans les fils de sa pelote.

    Mais n’est-ce pas vain de vouloir se retrouver?

    Revenez souvent, chère Marguerite; sans inquiétude, car tout cela n’est qu’un jeu! (au delà du Je…)

  10. Je crois que de tels lieux me paniqueraient terriblement! Moi qui ai le pire sens de l’orientation qui soit…

    Mais le Japon est pour moi aussi un lieu quasi imaginaire effrayant et fascinant à la fois… Votre commentaire fait particulièrement echo à mes lectures et découvertes actuelles: je suis en effet plongée dans un ouvrage sur « L’esthétique du quotidien au Japon » qui démontre à quel point, même dans les menus détails du quotidien et notre façon de l’appréhender, notre culture diffère de celle des japonais. J’ai également découvert, il y a peu, un dessinateur fascinant aux carnets de voyage tout aussi fascinants; il s’agit de Florent Chavouet; voici un lien qui donne un aperçu de ce travail et où on peut « feuilleter » virtuellement certaines de ses carnets au Japon:

    http://www.florentchavouet.com

    et aussi

    http://florentchavouet.blogspot.com

     

    Sinon, pour en revenir à Marguerite, avez-vous vu le dernier cliché de Clémence en haut de la pile? Il a été pris exactement au lieu que vous évoquiez plus haut à deux pas de la rue MD (pas Marcel Duchamp!).

  11.  

    J’aimerais tant vous accompagner dans cette aventure d’histoires naturelles! J’ai actuellement une furieuse envie de changer de métier… Si vous avez une idée… 🙂

    En attendant je vous accompagne en pensée avec ce petit extrait de carnet:

  12. Talent… Hum! Merci…

    Les coquillages sont probablement plus difficiles à dessiner que les crânes; car les crânes ont une physionomie impossible qui supporte l’erreur; en quelque sorte, les crânes acceptent de grimacer, ils n’en perdent pas leur intégrité et leur prestige de tête de mort.

    Par contre les coquillages contiennnet la perfection: même quand ils paraissent tumultueux, que leurs surfaces se plient en vagues ou en fantaisies colorées, il faut composer en fonction de cet idéal géométrique sous-jacent; mais plus qu’une construction géométrique, il s’agit de l’idée de cette géométrie. Car la structure d’un coquillage varie toujours légèrement par rapport à cette logique mathématique et ces légers écarts ne nous laissent jamais oublier ses origines organiques. Et toute la difficulté est de réussir à les capter pour leur garder cette singularité, ce mouvement, cette mémoire charnelle. Et c’est sûrement cette difficulté qui fait que je les remets toujours sur l’établi!…Ces menues variations sont flagrantes quand on met en présence plusieurs specimens d’une même espèce.

    Vous me direz que les crânes, somme toute, ne sont pas très différents, qu’il ont également une géométrie de base conjuguée selon un certain éventail de variations;  sauf qu’ils se posent tellement en miroir de nous-même, que les dessiner revient à leur chercher de la chair, figures humaines sans humanité qui oscillent entre l’informe et la physionomie, entre l’horreur et la caricature. En ce qui concerne Gertrude, je ne sais toujours pas la dessiner, car je crois que c’est impossible. Donc je peux la dessiner comme je veux, n’importe comment, d’après nature, sur photos, de mémoire, détaillée ou pas.Je sais très bien qu’une part de ce sujet/objet m’échappera toujours et cela balaye la difficulté de la représentation. En fait, il n’en faut pas beaucoup à une figure pour ressembler à un crâne, quelques signes suffisent pour que notre petite machinerie à reconnaitre la mort fonctionne.

    Les coquillages, c’est une autre affaire; ce sont des restes qui ont l’élégance de ne pas nous parler de la mort, de notre mort; d’ailleurs ces exosquelettes attendent la mort de leur chair informe pour révéler les splendeurs de leur structure.

    Pardon de ce long discours, il ne faut pas me lancer sur le sujet. 🙂

    Voyez, je rêverais de passer ma vie au fond d’un museum d’histoire naturelle en tête à tête avec des squelettes en tous genres!

  13. J’aime bien me promener dans les dimanches de Clémence. Surtout quand j’entrevois l’ombre d’un doute !

     

  14. Je m’en doutais un peu… ! pt’êt bin à Cabourg ? Pt’êt bin à Luc-sur-mer ?

    Pt’êt bin en Hot Normandy pour réchauffer les vieux os  ?

  15. Trouville, peut-être à cause de Marguerite : »chaque jour on regardait ça, la mer écrite ».

  16. Non ce n’est pas la Marguerite de Faust mais celle  qui,  écrivait qu’on revenait toujours regarder la mer, « pour voir si on est encore vivant face aux mouettes ».

     Je pense que Clémence  a peut-être ça sous son crâne quand elle appuie sur le déclic du photographique.

     

  17. Que de fils, que de noeuds! Il faut sans doute laisser filer. Moi qui aime tant les tresses me voilà ravie, enlevée, un  peu inquiète à la fois : où est la trame, l’os? Quelles lignes  tracer?

     En ce moment, je peins des coquillages et je relis, relie,  les Marguerite(s). Je vadrouille, je retrouvaiile, je barbouille : quel plaisir! 

     

     

  18. L’écheveau, la pelote, ça m’évoque toujours, (allez savoir pourquoi), le dédale invraisemblable des rues japonaises, pourtant jamais vues , simplement imaginées et simplement connues pour l’extrême difficulté à s’y repérer. Pas de noms, de numéros, juste une localisation, une jonction, une intersection dans un espace délimité par un autre espace. Lieu des enchâssements infinis, vertige du même : dérouler son fil, tenter de s’y accrocher, puis accepter de le lâcher et se laisser porter par les rouleaux.

     

  19. Quelle chose étrange que cet aveuglement quand l’émotion est trop présente! Je n’avais pas VU « A Marguerite »…

     En revanche, je suis enchantée de ces rencontres inattendues qui croisent nos regards, nos lectures et nos centres d’intérêts, une forme de « hasard objectif »à la Breton. Je ne manquerai pas d’aller me promener du côté des carnets de voyage. Cela entre également en écho avec mes préoccupations du moment…

     D’ailleurs, ce matin, je vais naviguer au Muséum du côté des coques, coquiiles et coquillages de tout poil.

     

     

  20. Votre talent est à soi seul un voyage. J’aime cette volupté coquillère plus allongée, plus convulsée que le crâne mais quand même pas si loin.  J’y viendrai peut-être un jour à l’os, à la boite. Pour l’instant, la mer s’impose, très loin, très au fond.

    Pour ce qui est du métier, difficile…. les temps qui courent ne sont guère propices aux changements radicaux. Tenir bon, sans doute,et naviguer en haute mer en scrutant l’horizon de Gertrude, Clémence, Hécate, Juliette, Marguerite et les autres!

  21. J’adhère  (sans jeu de mots) absolument  à votre point de vue sur les coquillages. Votre texte m’a d’ailleurs donné envie d’aller me replonger dans les écrits de Francis Ponge : une autre de mes idoles. Je relisais donc un de ces écrits de 1947, paru dans Méthodes ou il évoque sa manière de rendre compte des choses :  » Ce que je tenterai sera donc de l’ordre de la définition-description-oeuvre d’art littéraire ».

    J’aime aussi ce qu’il dit à propos des objets qui l’entourent : « leur présence, leur évidence concrètes, leur épaisseur, leurs trois dimensions, leurs côtés palpable, indubitable (…) est ma seule raison d’être, à proprement parler mon prétexte ».

    Vous voyez, moi aussi je suis un peu longue mais j’emprunte beaucoup…

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