16 réflexions sur « Tournez manège. »

  1. Enivrez-Vous Il faut être toujours ivre.
    Tout est là:
    c’est l’unique question.
    Pour ne pas sentir
    l’horrible fardeau du Temps
    qui brise vos épaules
    et vous penche vers la terre,
    il faut vous enivrer sans trêve.
    Mais de quoi?
    De vin, de poésie, ou de vertu, à votre guise.
    Mais enivrez-vous.
    Et si quelquefois,
    sur les marches d’un palais,
    sur l’herbe verte d’un fossé,
    dans la solitude morne de votre chambre,
    vous vous réveillez,
    l’ivresse déjà diminuée ou disparue,
    demandez au vent,
    à la vague,
    à l’étoile,
    à l’oiseau,
    à l’horloge,
    à tout ce qui fuit,
    à tout ce qui gémit,
    à tout ce qui roule,
    à tout ce qui chante,
    à tout ce qui parle,
    demandez quelle heure il est;
    et le vent, 
    la vague, 
    l’étoile, 
    l’oiseau, 
    l’horloge,
    vous répondront:
    « Il est l’heure de s’enivrer!
    Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps,
    enivrez-vous;
    enivrez-vous sans cesse!
    De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »

  2. Fichtre !!!!!!!!!……………C’est un tour à votre façon ça !!!!!!…………….

  3. Tournez, tournez, bons chevaux de bois,
    Tournez cent tours, tournez mille tours,
    Tournez souvent et tournez toujours,
    Tournez, tournez au son des hautbois.

    L’enfant tout rouge et la mère blanche,
    Le gars en noir et la fille en rose,
    L’une à la chose et l’autre à la pose,
    Chacun se paie un sou de dimanche.

    Tournez, tournez, chevaux de leur coeur,
    Tandis qu’autour de tous vos tournois
    Clignote l’oeil du filou sournois,
    Tournez au son du piston vainqueur !

    C’est étonnant comme ça vous soûle
    D’aller ainsi dans ce cirque bête :
    Bien dans le ventre et mal dans la tête,
    Du mal en masse et du bien en foule.

    Tournez au son de l’accordéon,
    Du violon, du trombone fous,
    Chevaux plus doux que des moutons, doux
    Comme un peuple en révolution.

    Le vent, fouettant la tente, les verres,
    Les zincs et le drapeau tricolore,
    Et les jupons, et que sais-je encore ?
    Fait un fracas de cinq cents tonnerres.

    Tournez, dadas, sans qu’il soit besoin
    D’user jamais de nuls éperons
    Pour commander à vos galops ronds :
    Tournez, tournez, sans espoir de foin.

    Et dépêchez, chevaux de leur âme :
    Déjà voici que sonne à la soupe
    La nuit qui tombe et chasse la troupe
    De gais buveurs que leur soif affame.

    Tournez, tournez ! Le ciel en velours
    D’astres en or se vêt lentement.
    L’église tinte un glas tristement.
    Tournez au son joyeux des tambours !

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