Toute petite, bien avant la tête en os, j’ai dit à Bibi : ce tatou sera à toi tôt ou tard.
Tatou tabou de tata et tonton, en ostension dans l’étagère et zyeuté à distance (pas touche le tatou martelait Tata), j’en tâtai très tôt la teinte, mes mirettes toutes en fascination de ses facettes, attentives aux détails de sa carapace étincelante.
Depuis, tapi dans ma tête, le tatou mythique, le tatou perdu, bête exotique titanesque peau tendue tannée, thanatopractée en côte tatouée… T’es où mon tatou toutou gigantesque tant attendu?
« Tata » comme on dit au Vanuatu lorsqu’on se quitte…
TATAM ! le tatou reparut tantôt (cela faisait si longtemps) tout rapetissé mais tout à fait entier, intact et rutilant.
Tata, Tonton et tontaine partis, le tatou revint à Bibi en héritage.
Le tatou de Tata est tout à moi, tatou à triturer, à tatouiller et à en tatoupeinturlurer les interstices.
Tatou ! tatou ! talalaire !
JC, juin 2022, Quelques essais de représentations du tatou et d’explorations des interstices entre mémoire et réalité. Techniques mixtes sur papier (huile, acrylique, brou de noix, encre de chine, pastel etc… ) dimensions variables.
Cela fait exactement
quatorze ans et six mois
que Gertrude se tamponne
tout et le toutim
sur la Toile
qu’elle soit tête ou tatou
Le tatou empaillé, que je visitais, enfant, en grande cérémonie chez ma grand-tante et qui me fascinait tant. Il avait été rapporté il y a très longtemps par un lointain oncle d’Amérique. Par le plus grand des hasards, il m’est revenu récemment en héritage plus modeste et plus petit que dans mon souvenir.