Sauce à l’Os.

La Crâneuse cuisine Gertrude
et prépare
un petit accrochage à l’Os.

————————————————–

Recette:

– Roulez l’Os Forte dans la colle aux fanes.
– Piquez-la à la pointe à l’os.

– Plongez-la dans le sucre.
– Fouettez jusqu’à émotion.
– Écumez le jour et la nuit.
– Travaillez la pareille à la roulette.
– Suspendez l’appât rance jusqu’à que mordre s’en suive. 

JC, Sauce à l’Os, Eau forte, aquatinte au sucre et taille douce sur zinc, impression sur papier aquarelle, 7 x 10 cm.

 

(*Le lieu étant privé, si vous souhaitez vous y rendre contactez-moi par messagerie.)

Cela fait exactement
dix-sept ans et cinq mois
que Gertrude s’accroche.

Gertrude la belle Ombrageuse.

De ses ombres portées
Gertrude garde les zones d’ombre
et marche à l’ombre
de leurs obscurités.
Elle court après son ombre
à l’ombre des nostalgies
sans être l’ombre d’elle-même.
A-t-elle peur de son ombre
elle qui me suit comme mon ombre?

JC, avril 2025, Gertrude la belle Ombrageuse,  eau forte et taille douce sur zinc, impression sur papier aquarelle, 15 x 20 cm.

Cela fait exactement dix-sept ans et quatre mois que Gertrude n’est pas prête à sortir de l’ombre.

Les états intermédiaires. Exception au Capitaine N°18.

 

Chaque neuf du mois d’avril je publie un article intitulé « Exception au Capitaine N°… ». Rien de bien exceptionnel si ce n’est de me servir de prétexte à déverser toutes sortes d’élucubrations plus ou moins nostalgiques sur ma personne ou sur tout autre sujet me touchant de près ou de loin.
Vous avez deviné que le neuf avril est ma date anniversaire, date à laquelle, officiellement, je suis à chaque fois plus « âgée », sorte de passage, rite ou pas, d’un état à un autre. Ce « changement » n’a pas vraiment d’impact sur ma réalité immédiate mais assurément un effet psychologique: il faut s’habituer au nouveau chiffre, un chiffre qui a tendance à me définir, qui va me situer socialement. Je ne peux plus dire la même chose qu’hier; hier j’avais tel âge, aujourd’hui j’en ai un autre. Je change de catégorie.
Ce jour est un état intermédiaire qui traine les oripeaux de ce qui a été, un reste qu’il va falloir évacuer, mais aussi le signe de ce qui va être et peut-être de ce qui me reste.
Gertrude est également un reste, un reste humain qui plus est, un reste amnésique. Son absence de mémoire la garde immobile dans le temps, l’exempte de tout anniversaire ou de tout vieillissement ; et ce n’est pas ma scansion mensuelle monomaniaque et virtuelle qui change cet état.
Elle est pourtant le reste d’une personne, une femme, qui a été, qui est née, qui a respiré, probablement aimé et souffert, qui a eu bonheurs et malheurs dans un vécu singulier. Je n’en saurai jamais rien.
Un jour le crâne de cette personne inconnue retournera à la poussière. L’os est persistant, contrairement à la chair, mais n’est probablement pas éternel. Tous les crânes ne sont pas Lucy.
Moi, cela fera longtemps que je ne serai plus. Il est même possible que je ne laisse pas de crâne derrière moi. En effet je n’ai aucune intention de léguer mon corps à la Science et la crémation est plutôt à la mode.

En centrant ma pratique autour du crâne de Gertrude, il semblerait logique de prétendre se réclamer de la notion de Vanité. Or plus j’avance, moins je trouve cette revendication pertinente. Il deviendrait pour moi presque vaniteux d’être dans la Vanité. Bien sûr, je me ris de la mort, enfin d’un rire bien jaune, mais la chose qu’on ne prononce jamais de manière tout à fait anodine me parait de moins en moins symbolique et de plus en plus prosaïque.
Depuis quelques temps je dévie de la légende de Gertrude, je ramasse des crânes d’animaux, je redécouvre ma collection de coquillages et observe le tatou empaillé revenu de mon enfance. Ce sont des choses bien réelles dans mon environnement.
Ce nouveau regard coïncide avec mon intérêt récent et grandissant pour les techniques de gravure qui entrent en résonance avec ma réflexion sur les états intermédiaires, les temporalités qu’engagent la mémoire et l’immédiat, les interstices et décalages entre ce qui est fait et donné à voir.
Car la gravure est matrice qui accouche d’un résultat improbable, en même temps mort, transformation et naissance, une véritable réincarnation du dessin et du dessein.

Récemment j’ai retrouvé dans mes archives un ancien carnet comportant des dessins, appliqués et d’une facture assez classique, réalisés à la morgue il y a longtemps quand j’étais élève au Beaux-Arts. Pendant une année je me suis rendue chaque semaine dans cet endroit pour dessiner et peindre les morts, des personnes qui avaient toutes donné leur corps à la Science . Ces cadavres étaient maintenus dans un état de stase pour permettre dissection et préparations anatomiques. Chacun gardait l’expression de ses derniers instants et un peu de ce qu’ils étaient avant la découpe et leur disparition sans sépulture. Dans un état intermédiaire suspendu. Il me semblait important d’en fixer le souvenir.
Je décide de traduire en gravures les dessins de ce carnet. Des gravures sur contreplaqué où je ne garde que les traits essentiels. Le matériau et l’encre font le reste (si j’ose dire.). Car contrairement à la gravure d’épargne classique, je travaille au trait et imprime blanc sur noir ce qui inverse le processus de l’encrage. Ainsi l’encre blanche développe son pouvoir couvrant sur la surface de la feuille tout en laissant apparaitre les imperfections de la matrice. Le noir du papier se charge des lignes et des impuissances de l’encre, jouant la décomposition du dessin.
Le blanc est comme un linceul, la planche comme la boite auquel le mort a échappé. Le papier arraché est celui d’un grand carnet noir en miroir du grand carnet blanc du « ça été ».
Le résultat en devient abstrait.

JC, Février-mars 2025, gravure sur contreplaqué, impression encre blanche sur papier noir, 30 x 44 cm.

Os et Gaz à tous les étages.

 

Gertrude serait-elle
une sorte d’usine à gaz
à distiller dans ses multiples tuyauteries
du grand n’importe quoi
au parfum de fleurettes?
Inspirez! Inspirez!
Vous aurez tout le temps
pour expirer…

JC, mars 2025, Os et Gaz, eau forte et burin sur zinc, impression sur papier aquarelle, 15 x 20 cm.

Cela fait exactement
dix-sept ans et trois mois
que Gertrude vous enfume
sans vous intoxiquer
et nous ne sommes
qu’au 1070ème étage!

Gertrude dédicace à la Magicienne.

 

Aujourd’hui Gertrude dédicace*
à la grande Tisseuse
du Fil d’Archal
Magnifique Diseuse des belles aventures.

Soufflons un peu de magie
pour faire revenir les Esprits.

Retour sur le Jeu de la Vérité N°3
en deux partitions.
(septembre 2009)

 

Gertrude es-tu là?
Gertrude es-tu là sans vous?

*Article publié sur une date « invitée » en dehors du décompte gertrudien. (voir les nouvelles règles du Je ICI)

La machine célibataire à adopter un gars laid. (Article non gertrudien.)

Attention cet article n’est pas un article « gertrudien » (vous avez remarqué que nous ne sommes pas un trois du mois) mais un article sur une date prêtée par l’entreprise Gertrude (Pour voir les nouvelles règles du Je de ce blog cliquez ICI.), une mise à disposition de l’espace de ce blog aux potacheries (entre autres) réalisées dans le cadre de l’expérience que je mène depuis plus de deux ans avec la Professeure H. 
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette « Battle d’arts plastiques » cliquez ICI.

Cette fois-ci le sujet donné par la Professeure H. s’intitule « Adopteungarslaid.com… » avec obligation d’utiliser un des galets parfaits de sa dernière réalisation à partir du sujet que je lui avait donné « Ça coule de source ». Une belle rivière avec os et gaze à tous les étages dont vous trouverez un aperçu à la fin de cet article.
Quelle meilleure date que la Saint Valentin pour vous faire découvrir ma dernière création. Si cela peut servir et réconforter quelques linceuls laids et Laids c’est pour compte. Dans ce monde de brutes où le Laid domine, il est bon de boire du petit laid au coin de Feue (Gertrude évidemment.).

Voici donc ci-dessous la réalisation, accompagnée d’un texte et d’un tutoriel, que j’ai envoyée par la poste à la Professeur H.

À savoir que cette « machine célibataire » bricolée par mes soins trimbale évidemment quelques unes de nos références favorites mais également une petite réminiscence de mes premiers émois adolescents quand, à quinze ans, sur une île du Vanuatu au temps suspendu, nous écoutions avec une amie, le cœur fondant et chaviré, le King chanter « Love me tender, love me true » en espérant croiser un beau gominé au détour d’une forêt de palétuviers.


JC, février 2025, La machine célibataire à gars laids, crayon de couleur et crayon feutre sur papier, carton, ficelle, bâtonnets en bambou, galet de l’île de Ré, pâte durcissante peinte, 18 x 15,5 x 7,4 cm.

Le portable A-Phone Zéro de chez Applaid 

et son application « lovemietinderlovemietrou.com » *

célèbre machine célibataire
à adopter le gars laid.

Tu peux t’es-laid-charger l’applaid sur Applaid Stone et l’insta-laid sur ton A-Phone.

Tourne ensuite les mollettes poignées d’amûûûr, tourniquéquette à gauche et tourniquéquette à droite (sans y voir aucune allusion à l’assemble-laid nationale) pour voir défile-laid par les trous-laids-laids de ton écran le medlaid* de gars laids tous plus laids les uns que les autres, et laids c’est pour compte, bons pour l’adoption.

Pour te remercier de ton t’es-laid chargement, Applaid t’offre gratuitement un véritable spécimen de gars laid de l’Île de Ré récolté à la main dans l’os ça laid*, tellement laid que personne n’en vous laid.

Les devises de l’applaid:

« Tu veux trouver le gars laid?
Y’a qu’à se baisser! »

« Ton gars laid se casse?
Un de perdu, dix de retrouvés!*
Ôlaid!»


PS: Tu peux aussi presser le bouton d’Acmé du gars laid trop beau (déjà adopté). Ça ne sert à rien mais c’est anti-tresses.

*En référence au King roitelaid de la soupe au laid sirupeux, Elle-visse Presse-laid.
*Sélection rigoureuse de gars laids dont les photos sont soigneusement colle-laid sur rouleau de soupe-à-laid (roule-laid laideur!).
« Avec l’âge les laideurs se déplacent. »

* En gras et rouge: le nouveau sujet!

 


Tutoriel accompagnant la réalisation « La machine célibataire à gars laids ».

 

 

La dernière réalisation de la Professeur H sur le sujet « Ça coule de source. » et ses galets parfaits.

Photographie montrant le doigt de la Professeur H se lovant dans un trou du Gars Laid gratuit.

 

 

 

 

Gertrude dédicace à Sébastien le …?

Aujourd’hui dédicace à Sébastien
grand pratiquant de la Néologie
et de la pensée pascalienne contradictoire
du faire de ce qu’il ne faut pas.

Croit-il en Dieu ou au saucisson?
À l’âme ou aux lames?
À l’Art ou au cochon?

Retour sur le Jeu de la Vérité N°6
(Novembre 2012)

 

Gertrude dédicace à la Mercière Ambulante.

 

La Crâneuse inaugure une nouvelle catégorie d’articles qui paraitront sur des dates invitées (autres que les trois du mois): « Gertrude dédicace à … »

Aujourd’hui dédicace à mfd, La Mercière Ambulante dont le Fil Rouge va où il veut, ou plutôt va où elle veut, ou plutôt lui va si bien.

Retour sur le Jeu de la Vérité N° 5 (septembre 2010).

Suivez le Fil et bon visionnage!