Gertrude aime les histoires belges…

Ou
Le Cas fait les joies
du
menu (v)vallon.

JC, juillet 2023, Le Cas fait les joies. Liège, pâte durcissante, acrylique, laine feutrée, toile brodée, fil, dimensions : Hauteur : 13cm, diamètre : 15cm.

Le cas fait les joies.
Ou
Le petit souper de Liège
du petit Poucet en liège
dans sa moule en gaufre
sur un gouffre de molles frites
installé sur la nappe ronde
broodée* aux couleurs
et à la ligne claire*
par Marcel-broute-herbe*
du Moulin Deschamps
sous l’œil de Gertrude
et du Tatou
cochonou tatoué*
dans le menu vallon.

Ceci n’est pas* une blague ni une moquerie, mais bien un hommage aux belges et à la Belgique, à sa grande créativité, son originalité, aux nombreux artistes singuliers et exceptionnels que cette petite nation a vu naitre.

Quand la Crâneuse a reçu une gaufre de Liège bien emballée dans une petite boite humoristique bretonne en métal, nouveau défi de la « battle » artistico-pédago-décalée à laquelle elle joue avec sa camarade, l’éminente Professeur H, elle s’est empressée d’en faire tout un plat avec amûr* de ce plat pays* pas si plat où Chat* plane pour moi* avec mon truc en plume*.

* Clins d’œil capillotractés (que l’interlocuteur averti saura reconnaître) à quelques artistes belges parmi tant d’autres…

Cela fait exactement
quinze ans et sept mois
que Gertrude cuisine
et que vous dégustez

 

 

Le globe du blog ou le Petit Verre* Vaniteux.

En des temps révolus, le globe du blog a joué cinquante fois l’Air de Paris* sur les résOs à présent résolus dans l’atmosphère contrôlée de son étagère urbaine.

Je vous invite a en découvrir toutes les facéties dans l’article suivant (cliquez ICI).

Le bois de son socle, jusque là amnésique des forêts lointaines, s’est gonflé d’orgueil sous la hache deux os corrézienne brisant le globe et laissant l’air sauvage du Cœur aise s’engouffrer dans son espace confiné.
La Crâneuse a sorti son or* pour mieux en mémoriser la fracture vaniteuse, faire du globe son Petit Verre* et déposer délicatement l’ombre éblouissante et nue de sa belle mariée* Gertrude pour une dernière et éternelle expOs.

*Références capillotractées à l’œuvre du grand Marcel Duchamp (Air de Paris et La Mariée mise à nu par ses célibataires, même dit Le Grand Verre.) ainsi qu’à l’art japonais du Kintsugi qui consiste à mettre en valeur à l’aide de laque et d’or les cassures des faïences et porcelaines plutôt qu’à les camoufler.

JC, février 2022, Le Petit Verre Vaniteux,
silhouette du crâne Gertrude découpée dans une feuille d’or, globe en verre, socle en bois, colle, vernis, feuille d’or. 14 x 14 x 28 cm.
(le globe a été brisé sous l’action du gonflement de son socle en bois dû à l’atmosphère humide de l’ancien moulin corrézien devenu l’atelier de JC.)

Cela fait exactement quatorze ans et deux mois que Gertrude s’expose et s’impose sans imploser derrière la vitre de votre écran. (Enfin je suppose…)

Os qui roule…

 

En attendant
la soirée mousse de la vaine ânée
le moussaillon Gertrude
de ce rafiot moussu
se fait mousser en verte mousse
sur une meule
qui ne tourne plus rond.

Un os qui roule
amasse-t-il de la mousse
pour autant ?


JC, novembre 2021, L’os qui roule, mousse de jardin installée sur une ancienne meule de moulin.

Cela fait treize ans et onze mois
que Gertrude tourne autour de l’os
broie du vain
fait mousser les mises en bière
et enfarine la Toile.


Cet article meunier est dédié à l’âne qui jadis portait le grain sans glisser sur la mousse ainsi qu’à Anne Hecdoth fidèle interlocutrice qui aime bien tourner autour du pot et en ferait bien son pain (beurre).

Os brouillé.

 

« Approchez-vous, tout se brouille, s’aplatit et disparaît ; éloignez-vous, tout se recrée et se reproduit. » écrivait Denis Diderot à propos des natures mortes, particulièrement de La Raie dépouillée, du grand Jean Siméon Chardin lors du Salon de 1763.

La Crâneuse
elle
loin d’être Siméon
a beau s’éloigner de Gertrude
constate que l’os reste brouillé
et dans son aveuglement
ne peut qu’objectiver subjectivement
un crâne qui ne sera toujours
qu’une nature morte
aux lignes mouvantes
mais non vivantes

JC, avril 2015, Réalité augmentée de Gertrude,
vidéo d’animation à partir de lignes tracées à l’aide d’un stylo 3D initialement publiée dans ce blog le 3 mai 2015.


JC, octobre 2021, petites natures mortes d’atelier, peinture à l’huile sur papier de récupération, chaque élément environ 16 x 21 cm.

Mais il semblerait
que malgré sa nature bien morte
Gertrude cherche ses limites
depuis maintenant treize ans et dix mois
c’est dans l’os des choses


CompOsition Poïetique en Boite n°10 : Gertrude en conserve.

En l’honneur de Sophie la Boîteuse
Indocile Heureuse qui ne boite jamais
Gertrude se conserve
dans le ventre de Jaunasse
le petit bac à recyclage d’os
avant déconfinement à l’ouvre-boîte
et mise de concert
sur le mur des belles boites à zyeuter

JC, Gertrude en conserve (collection particulière), boîte de conserve déformée, papier, peinture acrylique, crayon aquarellable, photographie numérique,
bouton de rose séché provenant du jardin de S. et C.
Emballage : carton, peinture acrylique, crayon de couleur, punaise en métal. 9 x 9 x 8 cm.

Cela fait maintenant douze ans et cinq mois
que la boite crânienne de Gertrude
est du miracle en conserve

L’œil attentif de Sophie alias Indocile Heureuse à la lumière de l’oculus
offert à la Crâneuse pour son noeuf d’avril.
Alléluia!

L’œil d’OSphie.

 

Pour fêter le retour des beaux jours
et les amitiés nouvelles
Juliette redonne de l’air
à une vieille boite à l’œil
sans véritablement en donner la clé
Elle dédie cet article extralucide
à Sophie S.
promue OSphie La Grande Zyeuteuse
par la Société du Vain, Crânes et Scie

L’Oeil d’OSphie, La Boite à Zyeuter, et dans sa boite élastiquéee, le très joli clin d’œil à Gertrude , réalisé par Sophie S.
(qui a des yeux partout).

JC, mai 2019, L’Oeil d’OSphie, peinture acrylique sur véritable morceau de parquet du Moulin D. Environ 6 x 2 x 1 cm.

JC, Février 2014, La Boîte à zyeuter, acrylique, photographie numérique, yeux mobiles en plastique, boite en carton de récupération, 23 x 7 x 2 cm.

Pour vous rendre tout à fait la vue sur les desseins gertrudiens de la Crâneuse, vous pourrez toujours jeter un œil sur le texte suivant (cliquez ici), dont je vous cite un extrait :
« Elles (les réalisations) font toujours référence à des situations, des rencontres, des personnalités d’interlocuteurs ou autres évènements  survenus dans le « parcours » de Gertrude. »

Et vous dessiller à jamais l’orbite en revenant sur cet ancien article (cliquez ici).

Cela fait exactement onze ans et cinq mois que Gertrude s’échange à l’œil

 

Le jardin Pulmon’air de Gertrude n°10 ou Le jardin Pulmon’air gentil.

 

Pour finir à défaut d’expirer

Gertrude sort de sa bulle

pour  prendre son inspiration

chez celle*

qui fait jaillir les couleurs du vain

par tous les temps

Mais au fond

on voit toujours

un gentil petit village

 

 

Le jardin Pulmon’air de Gertrude n°10 ou Le jardin Pulmon’air gentil.

JC, mars 2015, Le jardin Pulmon’air de Gertrude n°10 ou Le jardin Pulmon’air gentil.

Une des 12 ventouses pulmonaires achetées à la Communauté Emmaüs, mousse polyéthylène,acrilyque sur toile, crayon de couleur sur papier calque, impressions photo numérique, tissue imprimé. 

Hauteur : 7,5cm, diamètre : 6,5cm.

Le jardin Pulmon’air de Gertrude n°10 ou Le jardin Pulmon’air gentil.

Cela fait sept ans et trois mois que Gertrude est tenue en haleine

 

Suivez le courant d’air par

ICI

 

 

* Toute ressemblance avec une interlocutrice de Gertrude est fondée 

 

Échange encre noire contre mine de plomb

 

Écrire à dessein

et mourir sans dessein

pour mourir en dessin

ou comment la Crâneuse

meurt pour rire pour avoir une image


Merci à

LMG

et ses 365

Épitaphes


N’hésitez pas

Aiguisez votre plume à occire

et envoyez lui votre

Fin 

elle en tracera à jamais les contours

comme vous n’avez jamais osé l’imaginer


Écrire c’est mourir un peu

mais c’est vivre plus fort

Graphite et poésie assurées


Copie-de-ptegertrude.jpg

 

 

Mort en tête à tête

 

 

Il était évident qu’à force de parler à Gertrude, cela finirait par arriver.

 

Tout a débuté par un fourmillement dans la jambe droite.

Ce picotement discret est devenu une sensation désagréable, particulièrement quand il a aussi gagné la jambe gauche.

Au départ, je marchais normalement, puis ma peau est devenue comme du carton. Je ne sentais plus le sol sous mes pieds et mes orteils ne m’obéissaient plus, ce qui était très gênant dans la rue,  les escaliers et les couloirs du métro.

J’ai commencé à m’alarmer de cet état quand un jour j’ai raté une marche et me suis retrouvée comme un tas d’os en bas d’un escalier de la station Saint Lazare : je pris conscience alors que la réalité terrestre, habituellement matérialisée par le contact entre le sol et mes pieds, n’était plus le fait d’une sensation physique mais d’une compensation cérébrale : je faisais semblant et marchais avec la seule présomption d’une solidité sous mes pieds.

Dans le même temps mes membres supérieurs prenaient le même chemin. Je me réveillais le matin les mains recroquevillées sous ma poitrine et les bras ankylosés. Mes mains, si actives autrefois, se refermaient toutes seules et mes doigts dessinateurs, brodeurs et bricoleurs oubliaient lentement leurs capacités fonctionnelles.

Peu à peu mon corps entier se transforma en buche de bois ; un matin, je ne pus plus me lever. Mes sensations se limitaient à ma tête et s’arrêtaient à ma nuque.

 

L’IRM révéla à la base de mon cou une formation osseuse qui comprimait la moelle épinière jusqu’à couper toute communication sensorielle et motrice entre ma tête et mon corps. Je fus alors déclarée inapte à toute fonction utile et pus enfin me consacrer entièrement à la futilité.

 

Mon corps était devenu une chose étrange, voire étrangère, que mon entourage s’appropria entièrement, le bichonnant, le baignant, le talquant, l’épongeant et le soignant amoureusement, surveillant méticuleusement le dessèchement et le recroquevillement  de sa peau.

Ma tête, elle, regardait cette agitation avec détachement (au sens propre et au sens figuré) car littéralement je me désolidarisais de ce corps dont le destin ne suscitait en moi que peu d’intérêt si ce n’est une certaine satisfaction d’être enfin débarrassée de lui et de ses contingences physiologiques et intestines.

J’avais cependant une certaine compassion pour cette chair qui dans le temps m’avait donné tant de fierté et de plaisir ; à présent, en plein marasme, elle se mourait en dehors de moi comme un cordon ombilical qui, après la plénitude de l’enfantement, se retrouve, entité déchue coupée et desséchée, enveloppée d’un linceul de gaze au fond de la boite à ordures.

 

D’un autre côté, il me plaisait de développer de nouvelles capacités telles que la communication oculaire ou la peinture avec la bouche. J’acquis très rapidement une grande maitrise de moyens, du crayon aux nouvelles technologies, avec le seul éventail offert par ma sphère ORL.

Le dialogue avec Gertrude devint alors un véritable tête à tête dans une complicité étroite ; et la performance n’en fut que plus spectaculaire. Elle me fit gagner en notoriété auprès d’un public déjà nombreux.

Je fus une curiosité, une femme sans corps, une tête multitâche universelle qui savait tout faire, dont les tenants et les aboutissements n’étaient que tête pour tête sans prise de tête, dont les réalisations se démultipliaient comme autant de mises en abime dans le jeu de miroir avec Gertrude.

Les gens venaient de loin admirer le phénomène et s’extasier devant les prouesses picturales et virtuelles que j’exécutais en public avec beaucoup de complaisance. Ils s’étonnaient également de la décollation quasi miraculeuse de ma tête, de son autonomie par rapport au reste de mon organisme, au mépris de toute théorie scientifique.

Le corps, lui, (je ne le désignais déjà plus comme « mon corps ») se bonifiait comme une antiquité précieuse, prenait l’aspect et l’odeur d’un vieux cuir de Cordoue, tant il était soigné, ondoyé et parfumé par mes fans qui se relayaient jour et nuit pour éviter sa putréfaction.

 

Mais peu à peu ces derniers se firent rares : comme tout engouement, l’intérêt porté à ma personne passa avec le temps. La chair mollit, la peau craquela, l’odeur devint moins agréable pour ne pas dire pestilentielle. De petits morceaux se décomposaient et se détachaient sournoisement de ma carcasse, laissant çà et là l’os à nu.

Les quelques fidèles qui restaient, essayaient bien de me le cacher, mais je voyais bien à leurs mines consternées qu’un processus irrémédiable était engagé et que le fragile équilibre qui maintenait ce corps dans un semblant de forme était définitivement rompu.

 

De mon côté (côté tête), je ressentais les effets négatifs de cette dégradation ; non pas que cette déconfiture corporelle m’affectât, mais mon cerveau étant de moins en moins irrigué, je sentais la torpeur me gagner.

Je perdais lentement le désir et l’énergie de créer. Je passais de longues heures à contempler Gertrude posée sur ma table de nuit ; j’en connaissais les moindres détails et contours et cheminais en boucle le long de ses méandres osseux. Cela devenait une activité réflexe de mon regard, une sorte de mécanisme de l’indifférence. Je pensais tendrement à Marcel et à la roue de bicyclette qu’il regardait tourner comme on regarde un feu de cheminée. Dans un dernier sursaut d’espièglerie je me complaisais dans cet état contemplatif d’un tête à tête avec Feue Gertrude qui ne tournait même pas.

 

Pour la première fois de ma vie je m’ennuyais et en arrivais à espérer quelques ébats de mouches sur l’occiput de Gertrude pour réveiller je ne sais quel avorton de libido qui me sortirait de cette vacuité. Mais le vide me gagnait inexorablement ; il me remplissait et m’étouffait jusqu’à prendre la place de mon ego. Je n’étais plus rien que cette image dans le miroir sombre des orbites de Gertrude dont je ne parvenais plus à détacher mon regard.

Le corps était devenu un amas informe et gluant baignant dans une sanie infecte aux miasmes irrespirables et où sursautait lamentablement les restes d’une pompe cardiaque.

 

À quel moment ou de quelle manière la nuit tomba malgré l’électricité qui brulait en permanence ? Je ne sais plus si ce furent les ténèbres au fond des cavités oculaires de Gertrude qui envahirent l’espace ou si je me retrouvai brusquement dans le noir de ces ombres que j’avais tant dessinées avec mon crayon 4B.

 

Ma dernière pensée, mais était-ce une pensée ou un souvenir, fut pour cette tête aux yeux clos, conservée dans un bocal de formol, présentant à la base du cou une étrange formation osseuse semblable à une tête de mort. Joliment disposés, trônaient également sur l’étagère un magnifique crâne de femme et quelques peintures.

 

Juliette Charpentier, texte envoyé le 12 aout 2013 à LMG

 


ICI

 


Les Fileuses de Gertrude

 

 

Honneur

à mes interlocutrices qui

sans jamais rompre le Fil

tissent l’histoire de Gertrude

 

 

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JC, Le Fil de la Glaneuse (collection particulière),

broderie, fil, aiguille, anneau de papier sur toile,

dimensions encadré 13 x 18 cm.

 

Pour le Fil rouge d’une Glaneuse Ambuleuse

Allant son chemin

munie de son aiguille

elle a capturé mon crâne à l’écheveau

et piqué 498 fois

l’orbite de Gertrude dans son ouvrage

 

 

 

 

 

 

 

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Cela fait exactement six ans et un mois

que Gertrude est au bout de votre Fil

 

 

La Rose sera toujours cousue de fil blanc

et la Noire de fil noir