En arrière plan: La Relique du Navigateur Inconnu.
Le père du Capitaine disait que, sur tout rafiot en perdition, la coutume était de dire : Les femmes et les enfants d’abord.
Ainsi, le Capitaine brodait depuis quatre mois de doux coussinets à l’usage de ses interlocutrices, sans aucune ambition de sauver ces dernières du désastre.
Telle Pénélope attendant le retour d’Ulysse elle aurait pu poursuivre ses activités occupationnelles sur canevas et offrir ainsi quelques coups saints de plus à ses innombrables admirateurs.
Mais, consciente du peu d’intérêt suscité par ses ouvrages de dames auprès de la gent masculine, elle décide cependant de braver pour la dernière fois les stéréotypes rugissants sur son coussin flotteur, de tirer l’aiguille un peu plus loin et d’exhiber ses dessous pour raviver la flamme du Navigateur Inconnu.
Mon cinquième est pour*
JC, Pique-Gertrude N°5, canevas, fil, satin, rembourrage synthétique, 3 x 9 x 9 cm
*Celui que je ne rencontrerai jamais
Cela fait exactement quatre ans et cinq mois
que Gertrude est en ligne
et ne sait pas à qui elle parle
L’inconsciente Rose continue à draguer
et la Noire toujours aussi paumée
ne sait toujours pas où elle habite
Ben moi j’connais des mecs qui le soir dans leur chambre d’hôtel « canevassent » pour se passer le temps, et d’autre qui le font dans les transports matins et soirs.
Cher Inconnu, je ne suis pourtant qu’une piètre brodeuse devant ton canevas décousu et textuel. 🙂
Mince alors, c’est encore tombé à l’os!
Mais c’est mortel!
Je vois ça dans le métro le matin, je me tire une balle! Enfin, façon de parler, je suis déjà morte et j’ai bien assez le crâne percé comme ça.
J’ai du mal comprendre ? Alors comme ça les femmes devraient pouvoir tout faire comme les hommes (pour l’égalité) mais les hommes ne peuvent pas tout faire comme les femmes ! Ce vieux crâne est un peu macho sur les bords non ?
Serait-ce un rocher à la laine en dessous?
Mais voyons! Si les hommes se mettent au canevas, comment va-t-on faire pour continuer à être féministe? C’étai tellement bien d’avoir quelques machos à se mettre sous la dent!
» Le fil rouge entre ses doigts semblait déchirer l’air d’une blessure » .(LORCA )
Et ne pas oublier que bien souvent la laine leur résiste et que l’esprit laineux leur échappe.
Torride!
Incandescent !
(un camp des sens ) cane va d’aiguille & d’os )
z’êtes encore à broder ? La lune ,sans sa tige …
Les aiguilles étaint en os dans le temps…
Vous êtes bien aquatique en ce moment pour un montagnard…
Un vrai recours en fil de grâce; ou la chance du dernier fil… C’est très émouvant, se découvrir de son dernier fil pour broder son innocence.
C’est magnifique.
Non, là c’est vous qui brodez….
en os ,comme beaucoup d’objets ….Gertrude en châs ( enchâssée )
J’imagine, en effet, plus Gertrude en chas qu’en chat; il est plus facile d’y enfiler le fil que de la faire miauler…. Bon, n’y voyez là rien d’ambigu…. 🙂
non ,bien sûr ,prude comme je suis 🙂
Vous entendre miauler ? Vous ne m’avez jamais entendu aboyer à la lune comme un des chiens d’ Hécate ???je sais faire ça assez bien !
Monument au Navigateur inconnu
Elle pense à ce grand garçon de quatorze ans justement, arrivé hier matin dans sa classe. Le père est mort, la mère est restée en Albanie et lui est entré clandestinement en France.
A quatorze ans !
Comment est-il arrivé dans ce collège de la banlieue bordelaise ? Qu’a-t-il connu comme souffrances pour se risquer ainsi vers l’inconnu ? Peut-être a-t-il fui sur un coup de tête… Une fugue d’adolescent. Peut-être a-t-il vécu des moments difficiles. Il a peut-être eu faim, froid… A-t-il pensé à faire demi-tour, à revenir près de sa mère qui doit être fort inquiète ?
Aux infos, on en parle peu de ces bateaux qui débordent de clandestins. Certains, trop chargés, coulent en Méditerranée et n’arrivent jamais. Par où est-il passé ?
A-t-il été aidé par un passeur ? A-t-il dû le payer ? Dans ce cas, où a-t-il trouvé l’argent ? Peut-être a-t-il travaillé pour gagner cet argent. Il a même dû tomber sur un patron peu scrupuleux qui l’aurait exploité sous la menace, sous la torture même…
C’est quoi cette vilaine cicatrice qu’il a au genou ?
Il a dû s’enfuir encore. Fuir toujours. Pour aller où ? Dans un pays dont il ne parle pas la langue… Comment s’est-il débrouillé ?
En tout cas son sourire fait plaisir à voir. Il semblait heureux ce matin-là. A quoi pensait-il ?
Quel sera l’avenir de cet enfant-là ? Pour le moment il est très motivé pour apprendre à l’école. Futur intellectuel, avec plusieurs doctorats en poche ? Peut-être sera-t-il écrivain, philosophe, scientifique ou artiste… A quatorze ans on ne sait pas encore se projeter dans l’avenir. Fuyant son pays, il fuyait le présent. Un présent insupportable. Alors forcément son avenir sera plus doux. En attendant il est là.
…………………au passage ,j’ajoute le mien qui n’est pas clandestin. L’hisitoire est si…Bonsoir à soeur Anne qui conte si bien .
Je ne sais pas chère Marguerite …
Bonsoir ,et à …bientôt ? J’espère ….:)
Je n’en ferai rien…. 🙂
Je n’ajouterai rien…. rien que l’écho que votre texte rencontre dans ma propre expérience.
Quelle anecdotière!
C’est fou comme certains mots dans cet univers virtuel peuvent être pris à double sens! Je vous expliquerai…
Moi non plus…
Ah! bon ?
Gertrude est …………………..disparue…le fil à broder l’a baillonnée ?………………….( vous savez qui est….revenu ?….Oui ,vous savez tout ,vos oreilles sont ouvertes à tous les courants d’air !
Cette distorsion des « ententes » et des distances entre les êtres dans cet espace virtuel peut devenir un phénomène intéressant à la condition d’en garder conscience.
Vous savez très bien que je ne me suis pas encore située; d’ailleurs, j’ai renoncé!
J’aime ce mot « piètre », dedans il y a pétri, pied, péri, pire, enfin toutes sortes de choses informes peut-être pas encore advenues, peut-être en gestation, peut-être pleines de promesses, peut-être pas; être piètre c’est être encore un vermisseau au pied de la montagne; car, ce que ça doit être chiant d’être au sommet à brandir la Vérité!
Gertrude disparue? C’est l’appât lisse!
Vous êtes vraiment magicienne!
Je suis prête à fonder un club de piètres pêcheurs à pied!
la crise ! …C’est la crise …
Ah! Marguerite !….Ce soir c’est la pleine Lune ….
Je vous vois bien en tête de cordée!
Je crise, je criiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiise!!!!!!!!!!!!!!!!
J’en ai une boite verte pleine chez Clémence! J’ai également un cutter vert pour énucléer quelques globes oculaires après le globe terrestre en poils de canidés.
Je n’aime pas quand vous dites ça….
Corde hier …des Ans !
Quand vous vous lancez dans le jeu de mots laids, c’est de la haute voltige!
ça ne répond pas à cette histoire de pleine lune !!!
Je ne réponds jamais à la lune les trois du mois, na!
HHH……
De l’inintérêt… non… certainement pas… « Alors quoi… oui Quoi… Je ne sais pas, je suis plutôt silencieux, en général ; un taiseux, pour employer une terminologie à la mode, et timide et pudique, avec ça… « Ça ne dit des choses que pour mieux les taire, cette bête-là… Oui, c’est ça… preuve en est que je suis parvenu jusque-là sans avoir dit ce que le Quoi demandait… « Pouvez-vous conclure maintenant… L’inconnu te remercie de cette délicate intention 🙂
« Pige que dalle »
Ouranos après sa coupure
Je connais un beau rocher dans la baie du Mont Saint-Michel qui s’appelle « Tombelaine ». Je lance ce commentaire comme une bouteille à la mère, comme un jetédessus-dessous, point de canevas, tricot et reprise.
Un capitaine croque-macho, je comprends ça et j’aime bien que les hommes filent doux la laine.
« Je radeaute et je suis médusé !
Jerry Caux (82000 Montauban)
J’ai même rencontré des hommes célèbres qui brodent !
D’autres moins connus, ont tenté de sauver leur peau ( et leurs os) tout en tuant le temps, à La Bastille :
http://mercerieambulante.typepad.com/mercerieambulante/2009/08/supplique.html
J’étais sur la banquise : j’ai tenté une traversée en solitaire. Râté! Me revoici en terre trop connue une peu déboussolée mais enchantée de retrouver Eugène et l’homme-cheval : ce sont des compagnons délicieux qui méritent qu’on se réacclimate le plus vite possible. Mais où est Gertrude ? Sous la banquise, elle aussi?
C’est vrai que l’échange épistolaire virtuel tend à « dramatiser » les situations ou en tout cas à les charger d’affect au-delà de leur portée première. Intéressant geste d’écriture adressé et dans le même temps posé, ouvert à tous les vents !
Piètre… ce jugement me parait cruel et infondé… parait, non, est infondé, cruel et injuste… Je dirai même plus mon cher Mucus, injuste, cruel et infondé.
Miroir, miroir, cruel miroir…
Fallait-il entendre ce « jamais » comme un souhait, ou bien, ou bien… Les mots sont d’affreux tyrans, mon vieux Maître me le disait :
« Même si nos paroles sont justes,
Même si nos pensées sont exactes,
Cela n’est pas conforme à la vérité. »
Sosan
Vous accourez quand le MYSTERE pointe son bec
Je ne voulais point vous léser sur celui -là !
votre…………….M & Messagers zélés
Des pêcheurs à pieds ? Un groupe de pénitents avec des fils à pêche ….Très onirique ….
Bonsoir ,Bel OS !
L’épicerie est définitivement fermée
ou nous tricotez-vous encore un Atlas Mondial
à base de poils de chiens mexicains ?
C’est la comparaison qui me chagrinait…
Il est vrai que je ne l’avais pas entendu de cette manière, mais plus classiquement au sens de médiocre… je suis un bien piètre lecteur… Cherchons l’origine de la bête : piètre, du latin pedester « qui va à pied » (tient, revoilà le pied), donc, allant à pied, celui-là est un pauvre blaireau, d’une condition inférieure à ceux qui vont à cheval, en carrosse, à mobylette ou à trottinette… Ne possédant ni voiture, ni mobylette, pas même un vélo, je suis aussi à cataloguer comme un piètre… un piètre pied dans une tête pleine de cheveux d’herbes folles.
On peut ajouter à la liste : pitre, piètre pitre, et même, pis être, et pis encore, et pis être encore à pied, pis encore là à gravir des sommets d’incertitudes.
Un chien andalou au fil de l’os, peut-être?