Canopée n°5.

                La lumière, cette reine des couleurs qui se répand sur tout ce que nous voyons me flatte durant le jour par mille divers attraits, lors même que je pense à autre chose, et que je ne prends pas garde à elle: elle se glisse si avant dans nous et nous devient si agréable, que s’il arrive qu’elle nous soit tout d’un coup ravie, nous la cherchons avec ardeur, et notre esprit demeure triste si nous en sommes privés pour longtemps.

Saint Augustin, Confessions.

Canopée n°1.


        Si le temps est très beau, il advient que j’en sois légèrement angoissé : c’est mauvais signe qu’il fasse si beau, quel saumâtre événement  cela peut-il bien présager ? De même, si je prends un plaisir quel qu’il soit, je suppute les chances que j’ai d’être mis en demeure, dans un avenir très proche, de le payer, et au centuple encore ! car le sort n’est qu’un usurier.

Michel Leiris, L’age d’homme.

Pré en Bulle.

 
Prolonger quelques jours*

les Paradis artificiels

de la

Vacuité.

*Le temps d’une Neuvaine.

    Cela me rappelle l’histoire d’un souverain qui dans son château avait reconstitué une Abyssinie artificielle, avec des palmiers de zinc peints à l’huile. Crois-tu qu’il y détenait une autruche ! Une autruche vivante. Oui, une autruche vivante. À quoi bon. Alors ? Cette autruche était aveugle ; elle ne pouvait pourtant pas se croire au cœur de l’Afrique ? Son flair ne pouvait la tromper. Ce n’était pas pour elle qu’il avait réalisé ce trompe-l’œil, puisqu’elle n’y voyait pas. Ah ah – Eh bien cet animal, je parle de l’autruche, non du roi, se cachait la tête derrière les palmiers dès qu’un danger présumé la menaçait.

Georges Ribemont-Dessaignes, L’autruche aux yeux clos.

Carte postale n°1.

JC, Le Pont Neuf, 1998,
 Photographie noir et blanc,
Appareil à sténopé à périgraphie cylindrique,
temps d’exposition: 8s


j’ai laissé du sang
le mien et celui des autres
aux garde-fous des ponts et des quais
Je suis l’assassin assassiné et le criminel qui chante
Capitaines de bateaux lavoirs et vous maîtres des bateaux piscines
avez-vous vu un poète égaré jouant à qui perd gagne
jouant sa vie pendant son enfance gagnant la liberté
très tôt le matin quand les oiseaux crient
sans savoir où aller
Bien mal aimée toi qui n’as jamais cessé de luire
comme ma petite étoile au petit jour
comment peux-tu encore aimer Paris et son île
notre île et notre enfance notre amour étranglé

Philippe Soupault,
extrait de
Ode à Paris.

La Mer qu’on voit danser….

Magnifiques mouettes volées au photographe Renato Garone.


Gertrude

déconnecte pendant un mois.

Pendant son absence:

Allez suivre la Sagadada de l’été sur

 Pleurez dans les chaumières en
écoutant
La Complainte du Hareng saur.
Vous n’oublierez pas
de vous comporter en citoyen écolo…



Allez cultiver
 les méandres philosophiques karguliens


Allez nager entre deux eaux batraciennes,
vous y rencontrerez Zappa
et Bataille

krapo-i2.over-blog.net



Gardez votre conscience politique en éveil grâce à


Enfin vous pourrez débattre de tout ça sur

toussatoussa.over-blog.com


Gertrude, quant à elle, ne manquera pas
de vous envoyer quelques


cartes postales.

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