Carte postale n°1.

JC, Le Pont Neuf, 1998,
 Photographie noir et blanc,
Appareil à sténopé à périgraphie cylindrique,
temps d’exposition: 8s


j’ai laissé du sang
le mien et celui des autres
aux garde-fous des ponts et des quais
Je suis l’assassin assassiné et le criminel qui chante
Capitaines de bateaux lavoirs et vous maîtres des bateaux piscines
avez-vous vu un poète égaré jouant à qui perd gagne
jouant sa vie pendant son enfance gagnant la liberté
très tôt le matin quand les oiseaux crient
sans savoir où aller
Bien mal aimée toi qui n’as jamais cessé de luire
comme ma petite étoile au petit jour
comment peux-tu encore aimer Paris et son île
notre île et notre enfance notre amour étranglé

Philippe Soupault,
extrait de
Ode à Paris.

La Mer qu’on voit danser….

Magnifiques mouettes volées au photographe Renato Garone.


Gertrude

déconnecte pendant un mois.

Pendant son absence:

Allez suivre la Sagadada de l’été sur

 Pleurez dans les chaumières en
écoutant
La Complainte du Hareng saur.
Vous n’oublierez pas
de vous comporter en citoyen écolo…



Allez cultiver
 les méandres philosophiques karguliens


Allez nager entre deux eaux batraciennes,
vous y rencontrerez Zappa
et Bataille

krapo-i2.over-blog.net



Gardez votre conscience politique en éveil grâce à


Enfin vous pourrez débattre de tout ça sur

toussatoussa.over-blog.com


Gertrude, quant à elle, ne manquera pas
de vous envoyer quelques


cartes postales.

Restez en ligne!

14 juillet 2008: Chronométrage numéro Neuf.

 
Absurde Défilé.

Neuvième Chronométrage
sur les lieux
d’un ancien Commentaire.

Hypothétiques Réponses
après cinq mois de


Conversations.

Performance réalisée un jour de la deuxième semaine de juillet deux mille huit
entre le 15, Avenue Junot, et le 20, Avenue Rachel, Paris, 18ème.

Les chinois voient l’heure dans l’œil des chats
 (…)
Et si quelque importun venait à me déranger pendant que mon regard repose sur ce délicieux cadran, si quelque génie malhonnête et intolérant, quelque démon du contre-temps venait me dire :
« Que regardes-tu là avec tant de soin ? Que cherches-tu dans les yeux de cet être ? Y vois-tu l’heure, mortel prodigue et fainéant ? »
Je répondrais sans hésiter :
« Oui, je vois l’heure ; il est l’Eternité ! »

Charles Baudelaire, L’horloge,
Le spleen de Paris.

Architectures sur
gertruderosecelavi.over-blog.com

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ANNIVERSAIRE!
7 Juillet 2008

Gertrude chemine en Révolution précaire à la rencontre des rapprochements improbables.
Soufflez la huitième bougie :

Interlude.

 
MUSICIENS CASSEZ VOS INSTRUMENTS AVEUGLES

sur la scène

TristanTzara, Proclamation sans prétention.

Le dadaïsme et le surréalisme sont les deux courants qui marquèrent la fin de l’art moderne. Ils sont, quoique d’une manière relativement consciente, contemporains du dernier grand assaut du mouvement révolutionnaire prolétarien; et l’échec de ce mouvement, qui les laissait enfermés dans le champ artistique même dont ils avaient proclamé la caducité, est la raison fondamentale de leur immobilisation. Le dadaïsme et le surréalisme sont à la fois historiquement liés et en opposition. Dans cette opposition, qui constitue aussi pour chacun la part la plus conséquente et radicale de son apport, apparaît l’insuffisance interne de leur critique, développée par l’un comme par l’autre d’un seul côté. Le dadaïsme a voulu supprimer l’art sans le réaliser ; et le surréalisme a voulu réaliser l’art sans le supprimer. La position critique élaborée depuis par les situationnistes a montré que la suppression et la réalisation de l’art sont les aspects inséparables d’un même dépassement de l’art.

Guy Debord, La société du spectacle, 1967,
ed Gérard Lebovici,
champ libre,1988

Prochain article le quatorze juillet deux mille huit.

3 juillet 2008: Chronométrage n°8.

 
COMME SOWANA,

Gertrude vous répond,
Gertrude discute d’Art avec vous,
Gertrude (ne) dit (pas) n’importe quoi,
Gertrude a mauvais caractère,
Gertrude est une boite vide,
Gertrude vous parle.

SOWANA


est en ligne
depuis 10
ans


GERTRUDE


 est en ligne

depuis 6 mois

    Il est clair qu’une oeuvre ne vous intéresse qu’en tant qu’information sur l’art. Vous même, vous produisez des informations sur l’art lorsque vous fabriquez un objet dans votre atelier, lorsque vous organisez une exposition, lorsque vous écrivez un texte pour un catalogue. Même lorsque vous dites que le réel vous intéresse plus que l’art vous produisez de l’information sur votre idée de l’art, et c’est cela qui vous intéresse en fait, bien plus que ce soit-disant réel. D’ailleurs vous ne cessez pas de produire et de traiter de l’information; lorsque vous discutez avec vos voisins de la dernière exposition de l’ARC; lorsque vous parlez de tel et tel avec tel autre au téléphone. Il est clair également qu’en fait d’information vous pouvez aussi vous intéresser à autre chose qu’aux oeuvres elles-mêmes. Il faut reconnaître à l’art d’autres médias que l’exposition.

La conversation par exemple en est un tout aussi valable.

Maria Wutz*,
1992,

L’art après Hypercard, Catalogue Générique, vers une solidarité opérationnelle,
Centre d’art contemporain, Meymac. Collection Yoon Ja et Paul Devautour.

 


Hommage au Cercle Ramo Nash*
et à La solidarité Opérationnelle.

*Méta-Oeuvre de Yoon Ja et Paul Devautour,
en savoir plus par un spécialiste:

1984: Trilogie.


Sans précaution d’usage.

Un thème.
Trois points de vue.

*


                 

                            Gertrude                                                                                    Judith                                                                                                                  

*1984, Photographie noir et blanc
dans l’Objectif de Jean-Louis,
génial Photographe.

ce ne sont pas des fils de titans qui l’ont frappés,
ni de fiers géants qui l’ont attaqué,
mais c’est Judith, fille de Merari,
qui l’a désarmé par la beauté de son visage.
Elle avait déposé son vêtement de deuil
pour le réconfort des affligés d’Israël,
elle avait oint son visage de parfums,
elle avait emprisonné sa chevelure sous un turban,
elle avait mis une robe de lin pour le séduire.

Sa sandale ravit son regard,
sa beauté captiva son âme…
et le cimeterre lui trancha le cou!

                                                                    JUDITH,16


Vivre c’est s’obstiner à achever un souvenir.
René Char. La parole en archipel, 1962.

   

Trilogie : Concept Kargulien
Trilogie encore

EXPECTATIVE sur gertruderosecelavi.over-blog.com


Bricolage.

Silence, on relique.
Prochain article:
Premier juillet deux mille huit.


       
        Une forme d’activité subsiste parmi nous qui, sur le plan technique, permet assez bien de concevoir ce que, sur le plan de la spéculation, put être une science que nous préférons appeler « première » plutôt que primitive : celle communément désignée par le terme de bricolage. Dans son sens ancien, le verbe bricoler s’applique au jeu de balle et de billard, à la chasse et à l’équitation, mais toujours pour évoquer un mouvement incident : celui de la balle qui rebondit, du chien qui divague, du cheval qui s’écarte de la ligne droite pour éviter un obstacle . Et, de nos jours, le bricoleur reste celui qui œuvre de ses mains, en utilisant des moyens détournés par comparaison avec ceux de l’homme de l’art. Or, le propre de la pensée mythique est de s’exprimer à l’aide d’un répertoire dont la composition est hétéroclite et qui, bien qu’étendu, reste tout de même limité ; pourtant, il faut qu’elle s’en serve, quelle que soit la tâche qu’elle s’assigne, car elle n’a rien d’autre sous la main. Elle apparaît ainsi comme une sorte de bricolage intellectuel, ce qui explique les relations que l’on observe entre les deux.
        Comme le bricolage sur le plan technique, la réflexion mythique peut atteindre, sur le plan intellectuel, des résultats brillants et imprévus. Réciproquement, on a souvent noté le caractère mythopoétique du bricolage : que ce soit sur le plan de l’art, dit « brut » ou « naïf » ; dans l’architecture fantastique de la villa du facteur Cheval, dans celle des décors de Georges Méliès ; ou encore celle, immortalisée par les Grandes Espérances de Dickens, mais sans nul doute d’abord inspirée par l’observation, du « château » suburbain de M. Wemmick, avec son pont-levis miniature, son canon saluant neuf heures, et son carré de salades et de concombres grâce auquel les occupants pourraient tenir un siège, s’il le fallait…
        La comparaison vaut d’être approfondie, car elle fait mieux accéder aux rapports entre les deux types de connaissance scientifique que nous avons distingués. Le bricoleur est apte à exécuter un grand nombre de tâches diversifiées ; mais à la différence de l’ingénieur, il ne subordonne pas chacune d’elles à l’obtention de matières premières et d’outils conçus et procurés à la mesure de son projet : son univers instrumental est clos, et la règle de son jeu est de toujours s’arranger avec les « moyens du bord », c’est à dire un ensemble à chaque instant fini d’outils et de matériaux, hétéroclites au surplus, parce que la composition de l’ensemble n’est pas en rapport avec le projet du moment, ni d’ailleurs avec aucun projet particulier, mais est le résultat contingent de toutes les occasions qui se sont présentées de renouveler ou d’enrichir le stock, ou de l’entretenir avec les résidus de constructions et de destructions antérieures. L’ensemble des moyens du bricoleur n’est donc pas définissable par un projet (ce qui supposerait d’ailleurs, comme chez l’ingénieur, l’existence d’autant d’ensembles instrumentaux que de genre de projets, au moins en théorie) ; il se définit seulement par son instrumentalité, autrement dit, et pour employer le langage même du bricoleur, parce que les éléments sont recueillis ou conservés en vertu du principe que « ça peut toujours servir ». De tels éléments sont donc à demi particularisés : suffisamment pour que le bricoleur n’ait pas besoin de l’équipement et du savoir de tous les corps d’état ; mais pas assez pour que chaque élément soit astreint à un emploi précis et déterminé. Chaque élément représente un ensemble de relations, à la fois concrètes et virtuelles ; ce sont des opérateurs, mais utilisables en vue d’opérations quelconques au sein d’un type.

Claude Lévi-Strauss, La pensée sauvage. La science du concret.

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