Vie de Gertrude.

 

 


Qu’il est bon d’être vide
quand tout est plein autour de soi.

Photographie numérique réalisée à Paris en juin 2011 et modifiée en Corrèze en novembre 2025.

Cela fait exactement
dix-sept ans et onze mois
que Gertrude fait le plein avec du vide
et du vide dans le plein.
Mais personne ne s’en plaint.

Os et Gaz à tous les étages.

 

Gertrude serait-elle
une sorte d’usine à gaz
à distiller dans ses multiples tuyauteries
du grand n’importe quoi
au parfum de fleurettes?
Inspirez! Inspirez!
Vous aurez tout le temps
pour expirer…

JC, mars 2025, Os et Gaz, eau forte et burin sur zinc, impression sur papier aquarelle, 15 x 20 cm.

Cela fait exactement
dix-sept ans et trois mois
que Gertrude vous enfume
sans vous intoxiquer
et nous ne sommes
qu’au 1070ème étage!

Gertrude la distinguée.


Que ce soit en détail
ou
dans sa globalité
qu’est-ce qui distingue Gertrude
d’une tête de mort?
Serait-ce
un léger décalage?

JC, septembre 2024, Les signes distinctifs de Gertrude,
taille douce sur treize plaques de zinc de toiture, impression sur papier aquarelle.
24 x 29 cm.

Cela fait seize ans et neuf mois
que Gertrude se distingue sur la Toile.

Les règles du Je Oslimpide et des G d’os.


JC, juillet 2024, gribouillage en taille douce sur alliage de zinc pour toiture, impression sur papier dessin. 9 x 16 cm.

Chers interlocuteurs,
vous pensez déjà que Gertrude est du grand n’importe quoi, ce à quoi j’adhère sans partage, mais il ne vous a sûrement pas échappé que, depuis plus de deux ans, ce blog, outre son obsolescence bien avancée, a perdu toute cohérence, que le rafiot à la dérive a égaré sa boussole, que l’aiguille aimante délaisse ses pôles chéris J et G , cap que le Capitaine vous avait pourtant toujours promis dans l’abordage des inépuisables terra incognita du crâne, au profit de bestioles empaillées dont vous n’avez que faire ou de potacheries de l’entre-soi auxquelles vous ne comprenez goutte.
Bref, il est grand temps pour la Crâneuse qui, il y a seize ans et sept mois, a créé ce blog dans le seul but de célébrer Gertrude son crâne préféré, de recadrer tout ça pour recentrer son attention sur son OSjectif subjectif, de mettre de l’ordre dans ce cas-Os en posant des règles précises de publication.
Ainsi à partir d’aujourd’hui les trois du mois, dont je vous rappelle l’importance dans la scansion temporelle de cette aventure commencée le trois janvier 2008, seront Gertrude et uniquement Gertrude.
Et libre aux fantaisies tatouesques, aux délires de profs en plastique et à toutes les élucubrations non gertrudiennes que j’ai pourtant très envie de vous faire partager, de s’épancher sur d’autres dates généreusement prêtées par l’entreprise crâneuse.
Chaque publication dans sa singularité sera bien identifiée et balisée avec la plus grande clarté pour vous guider au mieux et vous permettre une compréhension optimale, que vous soyez un ami historique de Gertrude, un nouvel interlocuteur ou un simple visiteur.
Au plaisir de vous voir trainer en ces lieux, d’y écrire vos commentaires les plus intelligents et les plus idiots ou simplement de passer sans y toucher.

JC, juillet 2024, gribouillages en taille douce sur alliage de zinc pour toiture, impressions sur papier aquarelle.
Chaque élément: environ 5 x 17 cm.

Cela fait seize ans et sept mois
que Gertrude
organise son chaos sur la Toile.

Gertrude, faire œuvre ?


JC, octobre 2023, photographie numérique montrant un ordinateur portable sur l’écran duquel est affiché une photographie numérique prise en extérieur montrant un ordinateur portable sur l’écran duquel est affiché la première page du Blog de GertrudeS ainsi que deux carnets ouverts posés légèrement décalés sur le clavier, l’un à couverture rouge comportant de l’écriture au stylo bleu, l’autre un dessin au crayon aquarellable reprenant des éléments de la page affichée du blog, ainsi que deux carnets posés légèrement décalés sur le clavier de l’ordinateur, l’un étant le même que sur la photo affichée sur l’écran et ouvert à la même page, l’autre étant le même carnet de dessin mais ouvert à une page différente sur laquelle est représenté de manière approximative au crayon de couleur aquarellable ce qui est affiché sur l’écran de l’ordinateur. Différents objets entourent l’ensemble et suggèrent une table de travail.

L’objectif serait de réaliser un « objet » matériel, un « ouvrage » dans l’espace réel à partir de la construction virtuelle que constitue mon blog (le blog de Gertrudes) depuis bientôt seize ans. L’idée la plus réalisable est à l’évidence un objet papier, en quelque sorte un « livre ».

Cette entreprise m’a été suggérée par une amie à partir du constat de la vulnérabilité du blog, d’autant plus fragile qu’il est énorme avec ses 1022 articles et ses quelques 20000 commentaires. Un bug et tout peut disparaître en une fraction de seconde.
L’idée folle de cette « fabrication » me trotte à présent dans la tête avec un certain nombre de questionnements et de problématiques :

  • Ce qu’il est possible de transposer du blog au livre.
  • La forme matérielle que pourrait prendre ce livre et ces transpositions.
  • Le sens de lecture du livre.
  • L’intelligibilité du livre et sa part explicative.
  • Et enfin les véritables raisons qui me pousseraient à me lancer dans ce travail qui s’annonce gigantesque et peut-être infaisable.

Il est évident que cette liste de questions n’est pas exhaustive et qu’au fur et à mesure de mon avancement d’autres vont se soulever.

Reprenons à présent ces premières interrogations :

La transposition du blog au « livre » concerne différents éléments constitutifs du blog : en ce qui concerne les articles : du texte plus ou moins long (soit mes propres écrits soit des citations) et des images fixes ou animées, photographiques ou cinématographiques ; sous les articles encore du texte par les commentaires écrits par mes interlocuteurs et mes réponses à ces derniers.

Certes dans les articles, je pourrais considérer que tout n’est pas forcément transposable ou plutôt n’est pas suffisamment intéressant et signifiant pour mériter d’être retranscrit sur papier. Je pense surtout à la première année du blog, probablement la plus tumultueuse mais aussi la plus « fourre-tout » lors de laquelle j’ai publié tout et n’importe quoi sous n’importe quel prétexte, tant j’étais dans la découverte passionnée de ce nouveau « médium ». Cela pointe, bien sûr, la question du choix et presque d’une autocensure sur des publications qu’à présent avec la distance je trouve sans intérêt ; mais peut-être faudra-t-il justement considérer que cette vision du blog de 2023 sur 2008 pourrait en fausser l’authenticité première.

Choix il y aura probablement mais avec, à chaque fois, une réflexion consciente sur la place du détail par rapport à l’ensemble.

En ce qui concerne les commentaires, il est évident qu’il me sera impossible d’en retranscrire l’ensemble tant ils sont nombreux (plus de 20000), mais je me dois d’en extraire quelques échantillons, témoignages de l’inventivité, de l’intelligence et de la pertinence de mes interlocuteurs depuis le début de cette aventure.

Cela m’amène à aborder la question de la forme que prendront les transcriptions et par conséquent la forme même du livre.

Il tombe sous le sens que le texte est naturellement matière du livre et ne sera pas si différent sous une forme dactylographiée de ce qu’il est dans le blog ; car le retranscrire de manière manuscrite serait non seulement une folie chronophage mais s’avèrerait peu signifiant : le texte ne faisant pas « image » dans le blog et restant toujours plus du côté « visible-lisible » que « visuel ». La seule mise en forme de ce texte serait d’en distinguer les catégories par des polices de caractères différentes ; à savoir ce qui serait du texte extrait des articles du blog, du texte des commentaires et du texte explicatif, ce dernier étant un rajout incontournable afin d’accompagner mon lecteur dans la compréhension d’une construction devenue inextricable. Mais je reviendrai sur l’aspect « explicatif » de ce projet.

Quant aux images, elles sont, comme il est dit plus haut, de deux natures, photographiques et cinématographiques. Les photographies montrent soit des objets (réalisations matérielles ou autres) ou des compositions mettant en scène divers éléments, parfois le crâne Gertrude ou ma personne. Les vidéos (qui ont disparu pour la plupart dans le dernier transfert de plateforme) sont soit des petites animations, soit des témoignages de sortes de performances réalisées devant la caméra. Contrairement au texte qui serait transposé sans trop de modifications, les images méritent, à mon sens, un traitement différent. En effet, malgré la présence du texte qui les contrebalance, elles restent le pivot central, la voie d’entrée en matière de l’article et la raison d’être de l’objet du blog, à savoir « Gertrude » qu’il soit abordé de près ou de loin. Ces images sont des photographies ou des vidéos qui opèrent déjà par le biais de leurs médiums une distance avec ce qui est photographié et filmé, tout en créant une « fenêtre » sur un espace très « matériel ». Restituer à l’identique ces photographies et ces vidéos serait nier l’importance de cette distance et créer une confusion entre photographie et objet photographié, entre virtuel et espace réel. Traduire le blog, objet virtuel, par la matérialité d’un livre papier est une sorte de retournement de situation et le jeu consisterait pour les images, de parcourir la distance à rebours en les traitant de la manière la plus matérielle qu’il soit, voire la plus triviale. Ainsi par exemple représenter les photographies et les extraits vidéos (et non ce que ces photographies ou ces vidéos représentent) à l’aide de médiums tels le crayon de papier et le crayon de couleur aquarellable, techniques nomades mobilisant peu de moyens, permettrait un déplacement suffisant tout en restant dans le domaine du dessin rapide, de l’esquisse ou du schéma explicatif. Et peut-être bien la preuve que ce « livre » n’est pas un simple copié-collé du blog mais bien encore une nouvelle réalisation plastique.

Dans la forme que prendrait le « livre », il y a bien sûr la question du sens de lecture :

D’une certaine façon un blog se lit « à l’envers » ; le visiteur lit l’article le plus récent. Le précédent article, lui est déjà repoussé vers le bas vers le statut de « périmé » ; il faut déjà de la part de notre lecteur un certain effort pour aller chercher des articles plus anciens et ne parlons pas des premières publications qui sont enfouies des centaines de pages plus loin.

Mais raconter l’histoire d’un blog et tout particulièrement du Blog de Gertrude c’est justement remonter aux origines de cette aventure, en comprendre le sens, déceler la logique et ce qui le structure de manière si pérenne. Donc partir du début.

Réfléchir au sens de lecture amène tout naturellement au sens et à la raison d’une telle entreprise. Outre l’aspect « conservatoire » évident de l’objet, ce qui me viendrait en premier à l’esprit serait sa dimension « explicative », le besoin de rendre la construction Gertrude  « intelligible » ; et ce, pas seulement pour un éventuel lecteur mais aussi pour moi : presque seize ans après, en plongée dans les profondeurs du blog, je me perds moi-même aux détours des méandres que j’ai créés, la géographie des lieux virtuels de Gertrude m’échappent à tel point que je me fais l’effet d’être un explorateur à la recherche d’indices d’une activité disparue . L’exercice devient passionnant quant à chaque station, je tente de retrouver les motivations qui m’ont menée à ce point, les liens que j’ai pu tisser à cet instant, les dialogues avec mes interlocuteurs du moment. Écrire ce qui serait de l’ordre de l’analyse et de l’explication de ces étapes serait dessiner une carte mentale du blog.

Serais-je arrivée à un stade critique de mon aventure gertrudienne ? Est-là la raison qui s’impose ? Je ne peux à cet instant répondre à ces questions tant que je n’ai pas abouti dans le projet titanesque que je viens de décrire ; d’aucun dirait qu’il s’agit là ni plus ni moins que la énième réalisation d’un nouvel objet autour de Gertrude, tel que ceux que je réalise depuis bientôt seize ans.

Rien d’extraordinaire à cela, Gertrude s’est toujours nourrie d’elle-même.

Gertrude est en ligne depuis quinze ans et neuf mois.

Gertrude, une œuvre ?


Le blog de Gertrude, celui-là même où j’écris aujourd’hui, c’est, à cet instant, 1021 articles, 1022 avec ce dernier. Les 1021 articles ont généré 20243 commentaires.

J’ai créé le blog de Gertrude le 3 janvier 2008 pour une ou des raisons qui maintenant m’échappent : nouvelle expérimentation, vacuité du moment, espace différent et tellement plus vaste que mon appartement parisien… Probablement une convergence de circonstances. Toujours est-il que ce blog est encore là quinze ans et huit mois après ; je ne sais, du blog ou de moi, lequel mène ou « organise » l’autre au fil du temps.
Le blog de Gertrude est passé par plusieurs phases : il a changé deux fois de plateformes, d’unique il est devenu triple (en trois blogs ou trois « personnalités » aux publications simultanées), puis devenu à nouveau unique et, en quelque sorte, fusionné.
À présent il est la part « gertrudienne » du « site » juliettecharpentier.fr qui comprend également, sous forme de deux autres blogs, une compilation neutre de mes réalisations matérielles et le résultat d’une petite pratique photographique d’amateur.

Les différentes périodes du blog de Gertrude sont aussi marquées par mon interaction avec d’autres « blogueurs » ; interaction qui a pu, avant la prédominance des réseaux sociaux, être foisonnante et fertile, provoquer chez moi un bouillonnement d’émotions, d’activité et d’invention pour trouver toute sorte de prétextes à mes publications, mais également pour produire, ce qui paraît paradoxal face à l’espace virtuel d’internet, un grand nombre de réalisations matérielles en tant que supports de ces dernières. Les réalisations et les publications, parfaitement intriquées dans le réseau que forme le blog, tournent toujours de près ou de loin autour du même objet, à savoir celui que j’ai choisi en janvier 2008, le crâne prénommé Gertrude.

Gertrude à la fois matérielle et virtuelle, objet et sujet de mes préoccupations blogueuses, joue également le rôle de concept de l’entreprise tout en trainant sa charge symbolique et vaniteuse de crâne derrière elle. Et c’est bien la persistance de mon idée originelle ainsi que ce choix particulier qui créent une forme de cohérence dans ce qui n’est ni une histoire, ni un récit, ni un journal mais une sorte de chaos, de fourre-tout de n’importe quoi (surtout à ses débuts), sorte de sismographe des instants T de mes états créatifs.

La seule structure qui fait tenir ce « Merzbau » virtuel est le temps, et plus précisément celui scandé par Gertrude chaque trois du mois dans l’unique parution ritualisée depuis plus de quinze ans sans aucune dérogation de ma part. Chaque mois je vise devant moi le prochain « trois » que je perçois comme un « à venir », un « à suivre », mais aussi comme une résistance, celle que la performance exige. Aujourd’hui pour ce nouveau trois, je décide de jeter un regard derrière moi, sur (dans) ce blog, mais parviendrais-je à aller au fond, à en suivre les méandres ? Au final à en faire une œuvre ?

Gertrude est en ligne depuis quinze ans et huit mois.

Gertrude, ce n’est peut-être qu’un détail…


Cela fait exactement
quinze ans et six mois
que l’espace défini et virtuel
de Gertrude
fait écran à la vraie vie
tout en nous livrant quelques indices
du réel
par cadrages subjectifs
d’une objectivité infinie et inachevée

La Crâneuse vous invite
à passer de l’autre côté


L’adresse et le numéro de téléphone ont été masqués pour des raisons de confidentialité sur Internet. Si vous souhaitez visiter l’exposition de mes travaux, je vous remercie de me contacter par mail sur vermandeljuliette@gmail.com.

Du fond d’à mentaux, retour aux fondamentOs.

Fondamentalement
Gertrude reste l’objet
de mes préoccupations plasticiennes
et le sujet
de mes réalisations

Malgré
sa physionomie passionnante

Gertrude n’est pas
un modèle à suivre
mais cela fait exactement
quatorze ans et cinq mois
qu’elle vous poursuit sur la Toile.

À suivre…


JC, mai 2022, dessins d’après le crâne de Gertrude, différentes techniques (crayon, fusain, craie, pastel, aquarelle, brou de noix) sur papier, dimensions aux alentours du format A4.

HIN HIN HIN !