Gertrude la Nébuleuse.


JC, octobre 2024, Gertrude la Nébuleuse, gravure en taille douce sur zinc de toiture, impression en blanc sur papier noir, 30 x 40 cm.

Gertrude n’est pas une histoire.
Ce n’est pas un récit
qui se déroulerait
au fil du temps
dans une chronologie bien ordonnée
avec un début, des paragraphes, une fin.

Gertrude n’a ni passé, ni avenir,
elle est sans histoire,
juste notre histoire
face à son être inconnu.

Gertrude est une constellation,
vains corps célestes
qui brillent dans l’obscurité
de son mystère ,
configuration de signes
venus du vide
dont la lumière déjà morte
forme un dessin
qu’il nous plait de lire à dessein.


Cela fait exactement seize ans et dix mois que Gertrude est le treizième signe des Toiles.

 

Gertrude la distinguée.


Que ce soit en détail
ou
dans sa globalité
qu’est-ce qui distingue Gertrude
d’une tête de mort?
Serait-ce
un léger décalage?

JC, septembre 2024, Les signes distinctifs de Gertrude,
taille douce sur treize plaques de zinc de toiture, impression sur papier aquarelle.
24 x 29 cm.

Cela fait seize ans et neuf mois
que Gertrude se distingue sur la Toile.

Les règles du Je Oslimpide et des G d’os.


JC, juillet 2024, gribouillage en taille douce sur alliage de zinc pour toiture, impression sur papier dessin. 9 x 16 cm.

Chers interlocuteurs,
vous pensez déjà que Gertrude est du grand n’importe quoi, ce à quoi j’adhère sans partage, mais il ne vous a sûrement pas échappé que, depuis plus de deux ans, ce blog, outre son obsolescence bien avancée, a perdu toute cohérence, que le rafiot à la dérive a égaré sa boussole, que l’aiguille aimante délaisse ses pôles chéris J et G , cap que le Capitaine vous avait pourtant toujours promis dans l’abordage des inépuisables terra incognita du crâne, au profit de bestioles empaillées dont vous n’avez que faire ou de potacheries de l’entre-soi auxquelles vous ne comprenez goutte.
Bref, il est grand temps pour la Crâneuse qui, il y a seize ans et sept mois, a créé ce blog dans le seul but de célébrer Gertrude son crâne préféré, de recadrer tout ça pour recentrer son attention sur son OSjectif subjectif, de mettre de l’ordre dans ce cas-Os en posant des règles précises de publication.
Ainsi à partir d’aujourd’hui les trois du mois, dont je vous rappelle l’importance dans la scansion temporelle de cette aventure commencée le trois janvier 2008, seront Gertrude et uniquement Gertrude.
Et libre aux fantaisies tatouesques, aux délires de profs en plastique et à toutes les élucubrations non gertrudiennes que j’ai pourtant très envie de vous faire partager, de s’épancher sur d’autres dates généreusement prêtées par l’entreprise crâneuse.
Chaque publication dans sa singularité sera bien identifiée et balisée avec la plus grande clarté pour vous guider au mieux et vous permettre une compréhension optimale, que vous soyez un ami historique de Gertrude, un nouvel interlocuteur ou un simple visiteur.
Au plaisir de vous voir trainer en ces lieux, d’y écrire vos commentaires les plus intelligents et les plus idiots ou simplement de passer sans y toucher.

JC, juillet 2024, gribouillages en taille douce sur alliage de zinc pour toiture, impressions sur papier aquarelle.
Chaque élément: environ 5 x 17 cm.

Cela fait seize ans et sept mois
que Gertrude
organise son chaos sur la Toile.

La vieille plaque et ses « vain » impressions.

Pour clore cette année Oscolaire
la Crâneuse graveuse
vous offre en vain impressions
l’expression de la patience
d’un zinc quadragénaire.

JC, Manière noire et aquatinte sur plaque de zinc, épreuve N°20 sur papier aquarelle, 24 x 30 cm.

La plaque de zinc date de mes études à l’École des Beaux-Arts. Témoin du peu d’intérêt que je portais alors à la technique de la gravure, elle est restée inutilisée pendant quarante-cinq ans, trainant au fond des cartons de mes multiples changements de lieu. Elle porte les stigmates de ma négligence, sa surface ayant perdu planéité et éclat au contact de matériaux et médiums divers.

En septembre 2023, j’intégrai un peu par hasard un atelier de gravure, technique qui jusque là m’attirait peu tant je la jugeais rigide et étroite. (Un apriori probablement forgé lors de mes études aux Beaux-Arts après une très brève participation au cours de gravure dont je m’empressai de fuir l’enseignant.)

Ce fut une révélation et la mise à bas de mes idées reçues. Et quoi de mieux pour acter cette découverte que d’exhumer cette vieille plaque qui attendait patiemment que je m’y intéresse; de négligée je ne l’avais pourtant jamais oubliée.

Je bichonnai sa face meurtrie, en nettoyait l’oxyde pour en retrouver le poli, « berçait » longuement la plaque d’un geste répétitif du poignet pour y créer une trame éprouvant ainsi par la technique de la « manière noire » la résistance du matériau et l’humilité qu’il m’imposait.
Je décidai de saturer peu à peu la surface de motifs, crânes d’animaux et coquillages, les faisant apparaitre par polissage, passant du rugueux au lisse, du noir de l’encre retenu dans le relief produit par le berceau au blanc du vide créé par le brunissoir.

Je pris le parti d’en accepter toutes les épreuves, l’incertitude des encrages et des impressions, l’imperfection et l’accident.
Cette plaque de zinc quadragénaire, gardée si longtemps à l’abri des regards, révèle maintenant sa part d’ombre et de lumière. 

Ce fut le travail d’une année, je m’arrêtai à vingt.


Cela fait exactement
seize ans et six mois
que Gertrude vous sert
un petit verre de vain
sur le zinc.

Interlude: La plaque rayée.

En attendant la prochaine potacherie
La Crâneuse vous rejoue
une plaque rayée
pour encore et toujours
vous chanter l’Os
et la légèreté du grave

JC, avril 2024, Gravure eau-forte en deux étapes, tirages sur papier aquarelle. Chaque élément: 10 x 15 cm.

Cela fait seize ans et quatre mois
que Gertrude jette l’encre
en attendant que ça morde

L’Os forte ou Gertrude la Mordue.


Douce comme le vernis
forte comme l’acide
avec une pointe de piquant
il n’y a que Gertrude
qui m’aille
Méfiez vous de
ce qu’on dit … ment

JC, février 2024, L’Os forte, plaque de zinc gravée et « trop » mordue à l’acide selon la technique de l’eau forte;
en attente d’impression (à suivre). 10 x 15cm
.

Gertrude, mordue de la Toile depuis seize ans et deux mois, a toujours la côte (de mailles).

Esprit anime Os.


Gertrude est un os un peu bête
non dénué d’esprit
un drôle d’oiseau
caparaçonné d’écailles
dont le profil à poils
se métamorphose
au gré
de la plume fantaisiste
d’une crâneuse

JC, janvier 2024, Esprit anime Os, gravure en taille douce sur rhénalon, impression sur papier aquarelle par Slama Press,
chaque épreuve: 15 x 20 cm.

Cela fait seize ans et un mois
que Gertrude
se la taille douce
sous carapace