Vie de Gertrude.

 

 


Qu’il est bon d’être vide
quand tout est plein autour de soi.

Photographie numérique réalisée à Paris en juin 2011 et modifiée en Corrèze en novembre 2025.

Cela fait exactement
dix-sept ans et onze mois
que Gertrude fait le plein avec du vide
et du vide dans le plein.
Mais personne ne s’en plaint.

Gertrude un sacré Numér’Os.

 

JC, juin 2025, Gertrude au numér’Os (collection particulière)
crayon et gouache (détournée d’un kit de peinture aux numéros.) sur papier aquarelle, 21 x 29,7 cm.
(Dispositif entièrement réalisé à la main sans aide informatique).

Cela fait exactement
dix-sept ans et sept mois
que Gertrude
est Number One
et tire le Numér’Os gagnant

 

Gertrude la belle Ombrageuse.

De ses ombres portées
Gertrude garde les zones d’ombre
et marche à l’ombre
de leurs obscurités.
Elle court après son ombre
à l’ombre des nostalgies
sans être l’ombre d’elle-même.
A-t-elle peur de son ombre
elle qui me suit comme mon ombre?

JC, avril 2025, Gertrude la belle Ombrageuse,  eau forte et taille douce sur zinc, impression sur papier aquarelle, 15 x 20 cm.

Cela fait exactement dix-sept ans et quatre mois que Gertrude n’est pas prête à sortir de l’ombre.

Os et Gaz à tous les étages.

 

Gertrude serait-elle
une sorte d’usine à gaz
à distiller dans ses multiples tuyauteries
du grand n’importe quoi
au parfum de fleurettes?
Inspirez! Inspirez!
Vous aurez tout le temps
pour expirer…

JC, mars 2025, Os et Gaz, eau forte et burin sur zinc, impression sur papier aquarelle, 15 x 20 cm.

Cela fait exactement
dix-sept ans et trois mois
que Gertrude vous enfume
sans vous intoxiquer
et nous ne sommes
qu’au 1070ème étage!

Gertrude la distinguée.


Que ce soit en détail
ou
dans sa globalité
qu’est-ce qui distingue Gertrude
d’une tête de mort?
Serait-ce
un léger décalage?

JC, septembre 2024, Les signes distinctifs de Gertrude,
taille douce sur treize plaques de zinc de toiture, impression sur papier aquarelle.
24 x 29 cm.

Cela fait seize ans et neuf mois
que Gertrude se distingue sur la Toile.

Gertrude à bas bruit dans sa cale basse.



Si petite
perdue dans l’espace courbe et patatoïde
de sa blogosphère*
creuse et sans cervelle
repliée sur les murmures
de ses vacuités intérieures
berçant les sonorités diffuses
de ses contenus improbables
Gertrude…

Écoutez bien
ce n’est pas grand-chose
mais ça fait du bruit
dans le coin de votre crâne

* comme d’habitude vous y verrez ce qui vous plaira.

JC, aout 2024, Gertrude à bas bruit, acrylique sur calebasse, Hauteur: 51 cm, Diamètre: environ 12 cm.

 

Enregistrement audio du ressac de la cale basse gertrudienne en renversement continu.

Cela fait seize ans et huit mois
que Le Capitaine trimbale Gertrude
dans la cale basse de son rafiot

Gertrude Steigne et le Scroton italien.

 

Avertissement:
Je me dégage de toute responsabilité quant au contenu de l’article ci-dessous publié par Gertrude Rose dont la devise est « Éros et Thanatos sont dans le même chewing-gum. ». C’est tout dire…

JC, Crâneuse et Capitaine de ce blog
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Cet article expose la dernière réalisation de la Crâneuse dans le cadre de la « Battle » d’arts plastiques instaurée avec la Professeure H.

L’intitulé du sujet travaillé:
En réponse à ce vaste sujet, nous vous livrons quelques clés de compréhension de cette œuvre riche de sens que vous pourrez recouper pour mieux en appréhender la complexité et en saisir les références:
Ci-dessous vous trouverez:
– Un extrait de l’excellent ouvrage de Gertrude Steigne « Comment taire des passions plastiques »
– Un document explicatif, dont l’auteur reste indéterminé, censé éclairer la réalisation plastique de la Crâneuse intitulée « Le Scroton italien ».
– Des photographies montrant la production plastique « Le Scroton italien », réponse au sujet donné par la Professeur H et dont vous avez l’intitulé plus haut.
– Enfin cette production installée en situation au domicile de la Professeur H. après réception.

Extrait de « Comment taire des passions plastiques » par Gertrude Steigne grande hystérique du Lard.
(Ne pas rater les notes de bas étage.)

« Le bloc fut, parait-il, abandonné par un autre, probablement trop pusillanime (1) pour affronter son gigantisme.
Michel-Ange y fit surgir entre 1501 et 1504 une sculpture monumentale représentant la figure biblique de David (2) avant son combat contre Goliath.
Je ne suis jamais allée à Florence, je n’ai jamais vu cette sculpture, seules les images sur papier glacé (3) et mon esprit (4) font le reste.
Un homme en marbre (5) de Carrare se déploie sur plus de cinq mètres dominant le spectateur et exposant à la lumière sa magnifique nudité (6).
La tête parfaite au profil antique et aux lèvres bien ourlées (7) reste inaccessible (8) au spectateur, le regard s’échappe (9) dans le lointain des profondeurs intérieures de l’être en une intense concentration.
Le corps en léger contrapposto offre au regard une musculature aux fines attaches, émouvante (10) de jeunesse mais dont on devine la force et la puissance. De l’homme nu (11), pourtant sans armure, se dégage une certaine assurance dont la sérénité est juste perturbée par quelques détails trahissant la tension (12) de l’instant précédant le combat et le geste mortel. 
Car Michel-Ange a saisi dans le front durci (13), les tendons du cou, la main droite refermé, le bras gauche replié qui va chercher la fronde au-delà de l’épaule, l’infime moment, l’interstice temporel qui sépare la décision de l’acte de violence (14). 
Tout dans ce corps annonce la victoire du jeune David sur le géant Goliath, victoire de l’intelligence et du mental (15) sur la puissance physique. 
Dans la démesure de la pierre Michel-Ange en a érigé (16) la force inouïe. De la perfection de la sculpture il en célèbre la divinité. De la chair palpitante du marbre (17) il en fait naitre l’humanité. 
De l’ensemble monumental rayonne une puissante virilité (18) qui semble prendre sa source dans un magnifique scrotum (19), surplombant le spectateur et dont nous pouvons supputer les respectables dimensions (20), nous, petit homme (21) en dessous, orné comme le lustre XVIIIème siècle que j’avais il y a longtemps dans mon appartement haussmannien de …. » (La suite est réservé aux abonnés) (22)

1- Sûrement impuissant.
2- Le petit David tout faible, tout frêle, qui a réussi à terrasser un grand géant trois fois plus grand que lui.
3- Une chose est sure: Moi je ne suis pas de glace.
4- Mon esprit vagabond, frondeur et mal tourné, mon imagination débridée et sans limites.
5- Une chose est sure: Moi je ne reste pas de marbre.
6- Waou! Ça chauffe!
7- Je ne vais pas insister plus car là je suis en plein fantasme… mais alors…ses lèvres…!
8- C’est bien là mon désespoir.
9- S’il pouvait me jeter un seul regard, je crois que je fondrais…
10- J’en suis émue.
11- Le truc à ne pas offrir à sa grand-mère.
12- C’est insoutenable.
13- Pourtant j’avais dit qu’il était interdit d’utiliser les termes « dur » « durcir » « durci » et c…
14- Il a l’air pourtant si gentil, si doux…
15- Il ne faut tout de même pas exagérer, tout cela n’est pas une seule vue de l’esprit.
16- Une érection! N’ayons pas peur des mots!
17- Il sentait bon le marbre chaud.
18- Je commence à me pâmer et à ressembler à la Sainte Thérèse d’Avila du Bernin.
19- C’est au-delà de l’insoutenable.
19- !!!
21- Et les femmes alors?
22- Faut dire que c’est en train de déraper sérieusement.

Document explicatif accompagnant l’œuvre « Le Scroton italien » avec nouveau sujet pour la Professeur H:

JC, février-mars 2024, Le Scroton Italien ou Dispositivo di lisciviazione sperimentale per Scrotone italiano.,
9 éléments en toile écrue, reproductions du « David » de Michel-Ange (1501-04) imprimées par papier transfert thermocollant, fil, carton cordelette, pinces à linge.
Chaque élément 3 x 5 x 10 cm. L’ensemble, dimensions variables.

Le Scroton Italien en situation au domicile de la Professeure H. (Image non contractuelle).

Cela fait seize ans et trois mois que Gertrude fait sa lessive sur la Toile.

Esprit anime Os.


Gertrude est un os un peu bête
non dénué d’esprit
un drôle d’oiseau
caparaçonné d’écailles
dont le profil à poils
se métamorphose
au gré
de la plume fantaisiste
d’une crâneuse

JC, janvier 2024, Esprit anime Os, gravure en taille douce sur rhénalon, impression sur papier aquarelle par Slama Press,
chaque épreuve: 15 x 20 cm.

Cela fait seize ans et un mois
que Gertrude
se la taille douce
sous carapace

 

Seize ans de blog, c’est grave.


JC, décembre 2023, taille douce sur rhenalon, 21 x 29 cm.

Rien de mieux que la gravure pour faire l’expérience de la patience et de l’humilité d’un travail sans cesse perfectionné, de l’attention au détail dans l’aveuglement de la matrice et la révélation de l’image, d’une attente suspendue à la maitrise et au hasard.

Seize ans que Gertrude joue de la distance, entre adhérence extrême à sa physionomie omniprésente et oubli de son essence mortelle.

Voici pourtant le moment où ne se faisant plus face, elle semble regarder ailleurs, au-delà de l’os.
Mais sa Nature Morte rode pourtant sous la carapace brillante de l’animal d’enfance sourd aux angoisses humaines. Le vide de ses méandres intracrâniens se diffracte dans chaque écaille que la pointe grave et l’éclat lisse du crâne ressurgit sous le brunissoir.

Seize ans, tout ce temps passé à réduire le temps dans un petit espace, la vanité en est toujours plus forte.

JC, décembre 2023, manière noire sur cuivre, 10 x 14 cm.

Gertrude la Grave
gravée à jamais
sur la Toile
depuis seize ans.