Je de main, Jeu de Vain ou la mise à l’Index de l’Os et du Tatou.


La Crâneuse, l’œil, l’esprit (c’était tentant) et les dix doigts en alerte, toujours prête à relever les défis et mobiliser son cerveau lent pour les tortues pédagogiques, affiche ici l’Index (voir ci-dessous) de ses jubilations taxinomiques, os-cessionnelles et textuelles.

Elle poursuit ainsi le jeu interactif de torsions didactiques à vain doigts instauré depuis quelques mois avec la Professeure H.*

Après des hauts et des bas, la proposition est de relever le débat pour « Se tenir par l’index ».

Mettre le doigt dans l’indexation d’un tel sujet c’est bien sûr y jeter le Tas de tout avec l’Os du Vain avec le risque de se perdre dans les canalisations carpiennes.

*Les recherches scientifico-artistiques trépas sérieuses sur les terra incognita de la Grande Didactique du bouger des lignes tordues de la Professeure H et de La Crâneuse (complices de longue date de la langue bien pendue, espérant bien candidater pour le Prix du Bernard (l’Hermite) des Champs) seront bientôt révélée au grand jour ici et ailleurs (à suivre).

JC, La mise à l’Index de l’Os et du Tatou (Collection particulière), matériaux divers et technique mixte, dessins, texte, pochettes plastiques, plateau en bois. Environ 1,5 x 25 x 35 cm.

 

INDEX
(Se reporter au schéma ci-dessus)

1- L’authentique index droit de la Crâneuse, celui qui pointe et désigne sans artifice, inversé en photographie sur papier glacé pour se donner un air gauche.

2- Le cas lent du rire des dix doigts de fait (mal faits, bien faits et pas faits sans équivalence) bien rangés en papier de soie et ne tenant qu’à un fil, à feuilleter avec son index et ses ongles laids, pour découvrir parmi maints doigts : le pouvoir de l’index bagué de tatou sans lequel rien ne tiendrait, même pas le petit doigt ; le pouce qui en pince pour l’index ; le majeur pointant le ciel en rivalité avec l’index mais dont les intentions restent floues ; l’auriculaire spécial orifices, toujours en quête de chair humaine, déguisé en index pour parvenir à ses fins ; un annulaire incognito et inutile car privé du pouvoir de l’anneau usurpé par l’index.

3- Le papier de soie sonore en soi, occultant les saints doigts du cas lent du rire des doigts de fait.

4- L’anneau attirant du pouvoir de St Index dans l’amour aimant du Tatou interchangeable qu’il faut glisser à son index chaque trois du mois, jour de jubilation de Ste Gertrude.

5- Les saints Tatous aimants interchangeables pour anneau attirant.

6- Le fil de faire sans lequel la chute de St Tatou dans l’oubli serait inéluctable.

7- Les ongles laids, peints à la peinture à l’os, artistiques et plastiques, essentiels aux maints doigts (à coller à la morve pédagogique et non à la colle aux doigt) pour feuilleter en soi le cas lent du rire des doigts de fait.

8- La colle pour faux ongles laids en plastique, élément indispensable à la cohésion sans cohérence, à l’adhérence sans adhésion mais dont le manque de traçabilité nous incite à la prudence quant à un usage sur son corps beau.

9- Le ruban adhésif anti-punaises qui colle la colle au cadre, à décoller en cas d’urgence chaotique et de danger imminent de décollement de marge.

10- La véritable rognure d’ongle de l’index droit de la Crâneuse et son certificat d’Os tant si cité.

11- Al esived ed al esuenarC li’uq en tauf sap tuotrus repuol ceva as epuol.

12- La loupe crâneuse pivotante au profil gertrudien qu’il ne faut pas louper avec son cerf-volant hypertrophié.

13- La punaise de lie de vain à tête pivotante dont la disparition pourrait ruiner la diversité pédagogique dans sa grande Cohérence mais qui persiste à nuire en langue de bois.

14- Le dispositif de suspension et d’ostension pour la révélation du St Index dans toute sa verticalité.

15- Le système installé par Capitaine Crochet pour tenir l’Index et ses desseins.

16- Les plastiques, protecteurs des arts du même nom, qui mettront 197528 années à se toto dégrader pour le plus grand bonheur des futurs archéologues nostalgiques du lard.

17- Les desseins de l’index indexés, voir Index.

18- Le cadre nécessaire à toute définition de l’objectif du sujet et qui cerne le sujet objectivement sans en marginaliser l’objet.

19- Le fond de ma pensée sans lequel toute forme de langue de bois serait visible.

20- VAIN EST L’INDEX, EN CE TAS, TOUT TIENT PAR L’INDEX.

Le cas lent du rire des dix doigts de fait, l’anneau et ses tatous interchangeables, la véritable rognure d’ongle de l’index de la Crâneuse…

Les ongles laids …

Élément non répertorié…

Cela fait exactement quinze ans et deux mois que Gertrude lève le doigt pour prendre la parole… en vain (et pour cause… un vain vaut mieux que doigt tu l’auras).

 

 

Les devoirs de vacances de la Crâneuse ou la collection maritime et coquillarde du Tatou fait de tout.

 

La Crâneuse en vacances ne manque jamais à ses devoirs. Cette fois la consigne est donnée par l’éminente Professeure H :

« À partir d’une coquille. »

Évidemment la consigne et la coquille valent pour un temps et un lieu donnés à savoir septembre 2022 au bord de l’amer bassin d’art cochon dont nous connaissons la richesse lit d’oral et l’inspiration lit et râle.

Chers interlocuteurs, vous trouverez ci-dessous les devoirs de vacances accomplis avec enthousiasme par votre Crâneuse collectionneuse ainsi que la grille de compétences élaborée par la Professeure H. en personne.
Vous avez ainsi tous les outils pour évaluer la pertinence du Tatou fait de tout.
(Même si vous ne comprenez pas tout du Tatou et de ce langage d’initiés bande de cancres-là.)

Les devoirs accomplis :

  • Mon premier est le tatou prêt en bulle en amorphe sphère contrôlée tapi dans son bul’eau à la laine chargée.

  • Mon deuxième est un tatou du tout trouvé et son bul’laine sur carapace.

  • Mon troisième est un tatou ready-mer à carapace tricotée et objet dard décoquilleur.

  • Mon quatrième et un tatou peint en coque dans la plus pure tradition du souvenir de l’os séant.

Mon tout est un tatou fait de tout et qui s’en tape le coquillard !

JC, septembre 2022, Le Tatou prêt en bulle, objets et matériaux divers trouvés sur le littoral du Bassin d’Arcachon, laine feutrée à l’aiguille. Dimensions approximatives. Collection particulière.

JC, septembre 2022, Le Tatou du tout trouvé, objets et matériaux divers trouvés sur le littoral du Bassin d’Arcachon, laine feutrée à l’aiguille. Dimensions approximatives. Collection particulière.

JC, septembre 2022, Le Tatou Ready-mer, Objet et coquillage percé trouvés sur le littoral du Bassin d’Arcachon. Dimensions approximatives. Collection particulière.

JC,septembre 2022, Le Tatou peint en coque, aquarelle sur os de seiche trouvé sur le littoral du Bassin d’Arcachon. Dimensions approximatives. Collection particulière.

 

La grille d’évaluation par compétences de Professeure H :
Grille universelle critique
ayant déjà fait ses preuves sur les étudiants en masse terre de la Professeure H.

Évaluations par compétences – Sujet Août 2022

COMPÉTENCES VISÉES, TRAVAILLÉES et ÉVALUÉES

 

DOMAINES DU SOCLE

 

-Choisir, organiser et mobiliser des trucs, des machins et de l’haleine iodée en fonction des effets qu’ils produisent sur le corps mou mais beau.

-S’en taper le coquillage.

 

 

Expérimenter, produire, créer du bon pied marin.

Domaines du socle : 1, 2, 4, 5

 

-Mettre les voiles et mener à bon port une production individuelle dans le cadre d’un projet accompagné par le Tatou Spirit, grand inspirateur maniable et sans fil.

-Mener à bon porc une production collective mijotée sous la conduite du capitaine au long cou.

-Mener à bon pore une production goutteuse sous l’œil humide mais averti de Gertrude, reine de la longue conservation (1).

 

 

Mettre en œuvre un projet de lard salé ou d’eau douce.

Domaines du socle : 2, 3, 4,7, 14

 

-Justifier des choix pour rendre compte du cheminement qui conduit de la coquille à l’ermitage, ou inversement.

 

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses paires (de chaussures à son pied) ; établir une relation avec celle des pagures, s’ouvrir à l’altérité crustacée.

Domaines du socle : 1, 3, 5, 26, 43, 25bis

 

 

-Identifier des caractéristiques (plastiques, culturelles, sémantiques, symboliques) inscrivant une œuvre dans une aire géographique de la côte aquitaine à la banlieue parisienne par l’entremise du livreur Chronopost et dans un temps historique du Quaternaire à l’Anthropocène.

 

Se repérer dans les domaines liés aux arts place Tic, être sensible aux questions agitées du beau cal et de la vulgaire croûte.

Domaines du socle : 1, 3, 92, 132ter alinéa 4, 368C (voir nouveaux programmes – réforme du collège 2023-2024), 3652a, 441702a et b.

 

Note (1) : Gertrude est aussi la reine de la longue conversation, voir https://juliettecharpentier.fr/gertrudes/ 2008 – 2022.

Cela fait exactement quatorze ans et neuf mois que Gertrude la bien conservée et grande conservatrice des collections du n’importe quoi, converse de ses droits et de ses devoirs.

Gertrude à pas feutrés.

 

Cela fait quatorze ans et quatre mois
que Gertrude collectionne
les objets à l’haleine feutrée
et les doudous
en mère in Os

JC, avril-mai 2022, Objets à l’haleine feutrée, éléments en laine mérinos, boite en plastique, 26 x 21 x 7 cm.


Encore quelques allusions capillotractées à l’œuvre du grand Marcel. Et la Crâneuse ne se prendrait-elle pas pour un Claes Oldenburg des petits fossés?…

Gertrudum polycephalum ou la tentation du vivant.

 

Dessins du crâne de Gertrude et sclérotes de physarum polycéphalum sur papier filtre. Diamètre : 9 cm.

La Crâneuse aux détours des méandres de son Os si mort, curieuse de tout depuis sa tendre enfance dans la contemplation des fourmis et des caméléons, n’a cessé d’observer crânes et coquilles vides, natures mortes ou silencieuses, choses vivantes mobiles ou immobiles.
Ainsi a-t-elle, l’œil en éveil et un peu par hasard, découvert il y a quelque temps un petit myxomycète* sauvage dans son jardin qu’elle a prénommé Pampa ; que faute de parvenir à élever à l’abri de son antre, elle a laissé vivre dans son milieu naturel.
L’observation de cet organisme s’est rapidement avérée compliquée par une météo corrézienne capricieuse. La Crâneuse, dans sa soif d’en apprendre davantage sur le phénomène, a donc cédé à la tentation d’acquérir via Internet un spécimen approchant, un physarum polycéphalum de souche australienne particulièrement bien adapté à la vie en laboratoire.
La Crâneuse s’est rapidement prise au jeu de la science, bichonnant et faisant croitre le petit être jaune et gluant prénommé Ricci, le nourrissant avec amour et lui fournissant tout le confort qu’exige son fragile plasmode, tout en s’émerveillant de ses incroyables capacités.
(Si les détails de cet élevage vous intéressent, retrouvez-les sur le compte Instagram dédié à Pampa et Ricci : @pampa_et_ricci ).
De ce petit élevage domestique pseudo-scientifique à la participation à la Science avec un grand « S » il n’y avait qu’un pas, et la Crâneuse, en toute logique, n’a pas manqué de candidater à une grande opération d’expérimentation participative « Derrière le blob, la recherche » organisée par le CNRS et plus précisément par Audrey Dussutour, chargée de recherche, grande spécialiste des êtres unicellulaires et des « blobs ».
À la veille de cette expérience inédite sur le réchauffement climatique qui doit mobiliser le sérieux et la rigueur exigés par toute étude scientifique, la Crâneuse a « endormi » la totalité de ses « Ricci » pour ne pas interférer avec la souche prochainement envoyée par le CNRS, déjà prénommée Céhènéresse.
La Crâneuse dans ses délires pseudo-scientifiques, voire carrément scientifiques, n’en a pas pour autant oublié sa nature plasticienne et crâneuse. Voici qu’elle se retrouve avec une cinquantaine de « sclérotes » sur papier filtre, état intermédiaire de sommeil ou de vie suspendue que le myxomycète adopte en cas de pénurie nutritive et hydrique, et dans lequel il peut rester indéfiniment dans l’attente de conditions adéquates à son réveil et son développement.
Profitant de ce temps de latence entre deux aventures « blobesques », la Crâneuse s’empare de ces supports dessinés par les hasards logiques de la nature afin d’y mener quelques expériences plastiques et pourquoi pas crâner un peu…
Gertrude n’est-elle pas polycéphale ?

 

*Les myxomycètes sont des organismes unicellulaires ni végétal, ni animal, ni champignon. Outre quelques souches étudiées en laboratoires, il en existe un très grand nombre la plupart vivant en milieu naturel . Ils sont communément surnommés « blob » pour leur caractère gluant et invasif en référence au film de SF « The Blob » de 1988. Les myxomycètes, bien que dénués de cerveau, sont presque immortels et possèdent des capacités étonnantes d’apprentissage et d’adaptation.

Physarum polycéphalum sur gélose dans boite de Pétri photographié sur fond bleu. Diamètre : 9 cm.

Essais d’aquarelle à partir de physarum polycéphalum.

Sclérotes sur papier filtre.

Dessins à l’aquarelle et crayon réalisés « en miroir » à partir de sclérote de physarum polycéphalum. Diamètre : 9 cm.

Aperçu de l’élevage du »blob ».

Gertrude est-elle vraiment vivante au bout de quatorze ans et trois mois?

Le globe du blog ou le Petit Verre* Vaniteux.

En des temps révolus, le globe du blog a joué cinquante fois l’Air de Paris* sur les résOs à présent résolus dans l’atmosphère contrôlée de son étagère urbaine.

Je vous invite a en découvrir toutes les facéties dans l’article suivant (cliquez ICI).

Le bois de son socle, jusque là amnésique des forêts lointaines, s’est gonflé d’orgueil sous la hache deux os corrézienne brisant le globe et laissant l’air sauvage du Cœur aise s’engouffrer dans son espace confiné.
La Crâneuse a sorti son or* pour mieux en mémoriser la fracture vaniteuse, faire du globe son Petit Verre* et déposer délicatement l’ombre éblouissante et nue de sa belle mariée* Gertrude pour une dernière et éternelle expOs.

*Références capillotractées à l’œuvre du grand Marcel Duchamp (Air de Paris et La Mariée mise à nu par ses célibataires, même dit Le Grand Verre.) ainsi qu’à l’art japonais du Kintsugi qui consiste à mettre en valeur à l’aide de laque et d’or les cassures des faïences et porcelaines plutôt qu’à les camoufler.

JC, février 2022, Le Petit Verre Vaniteux,
silhouette du crâne Gertrude découpée dans une feuille d’or, globe en verre, socle en bois, colle, vernis, feuille d’or. 14 x 14 x 28 cm.
(le globe a été brisé sous l’action du gonflement de son socle en bois dû à l’atmosphère humide de l’ancien moulin corrézien devenu l’atelier de JC.)

Cela fait exactement quatorze ans et deux mois que Gertrude s’expose et s’impose sans imploser derrière la vitre de votre écran. (Enfin je suppose…)

La théorie du crâne de chat rosse dingue*.


Cela fait exactement
quatorze ans et un mois
que Gertrude est enfermée
dans cette boite virtuelle
et que deux réalités
s’y superposent

Physiquement il est évident
que ce crâne est mort
mais quantitativement
après toute ces années
il semble bien vivant

Tutti quanti
il est trop tard
pour l’ouvrir
mais vous pouvez toujours essayer
de lui miauler
le Cantique des Cantiques


« Viens
Mon cœur t’appelle
Oui, viens que je t’emmène dans mon jardin
L’hiver s’en est allé
Viens, je t’aimerai

Lève-toi mon amie, ma toute belle
L’hiver s’en est allé, les fleurs s’éveillent
Vient le temps des chansons
Et des « je t’aime »
Entends, ce chant d’amour pour toi s’élève… »

Sachez que
rien ne se perd
rien ne se crée
tout se transforme

*Référence capillotractée à la théorie liée à la physique quantique dite du « Chat (mort-vivant) de Schrödinger. »

Le GertrudavirOs (G-Os-Vain ).

Cela fait douze ans et un mois
que la Crâneuse
a attrapé le GertrudavirOs.

Elle se soigne
mais c’est un syndrome crânique.

Mutatis mutandis,
les formes pathos-logiques
de cette maladie inspirée
à évolution indéterminée
sont
le Gertrudaviros-naturel,
le Gertudaviros-sombre
et le GertrudaVie-Rrose.

Malgré tous les efforts
de confinement en pression positive

en ces lieux pleins de courants d’air
la contamination n’est pas exclue.


Et d’ici qu’elle devienne virale
sur les résOs…

JC, janvier 2020, Le GertrudavirOs ou G-Os-Vain,
pâte polymère à cuire, petit bocaux de récupération, étiquettes imprimées,
chaque élément 4,5 x 4,5 x 5 cm

Le Gertrudarium ou Gertrudomètre N°24.

Quand la Crâneuse s’essaye au potager
l’Os fait son potage G
en cultivant en vain
ce qui n’était pas prévu
mais qu’il ne laissera pas au hasard  Gertrude (la Vraie) et Gertrude Rose bichonnent quelques adventices
alors que Gertrude Noire
sans surprise
consomme le pissenlit par la racine

Grace à un dispositif de terraformation
soi-disant autonome et autarcique parfaitement artificiel
Gertrude peut ainsi contempler
les natures cultivées
et les cultures artistiques de toute nature bien planquée dans sa boule de cristal

JC, juillet 2019, Le Gertrudarium ou Gertrudomètre N°24, sable, terre, humus, adventices, photographies numériques découpées, bouteille en verre avec bouchon en plastique bleu et bille de verre ayant contenu des boissons pétillantes provenant d’un pays lointain, sodas aux couleurs et gouts surprenants et artificiels.

Gertrude est-elle cultivée ?
Gertrude est-elle naturelle ?
Sérieusement, Gertrude est-elle de l’Art ?

Autant de questions
auxquelles nous ne répondrons pas

En effet, cela fait onze ans et sept mois
que s’il n’y a plus grand chose de naturel chaque petite chose est Gertrude

L’Os-curité ou Gertrudomètre N°23.

Cela fait à présent onze ans et un mois
que La Capitaine Crâneuse
navigue à vue dans d’obscurs projets
pour trouver enfin l’idée lumineuse
qui rassemblera de manière cohérente
les moyens du bord de l’Os.

JC, janvier 2019, L’Os-curité ou Gertrudomètre N°23, Ampoule défectueuse, éléments électriques indéterminés, fragment de chaine, grelot en aluminium, lettre G en métal, brin de fil rouge, colle : Objets divers issus de la boite à bricolage de JC.

Cela pourrait se résumer ainsi :
« G cherchait la lumière, mais J suis allumée en trichant chaque jour sous le poids de mes chênes tout en restant branchée pour faire un peu de bruit et garder le Fil. »

Vous trouvez ça absurde?
Moi aussi.

Rien n’était prévu,
mais rien ne sera laissé au hasard.

L’os qui roule.

JC, octobre 2017, L’Os qui roule, 9 feuilles de papier format A4 imprimées, découpées et collées sur papier,  0,5 x 19 x 28 cm.

Pourquoi ce texte ? Il me plait de prétendre que je l’ai choisi par hasard.

Et pourtant n’est-il pas le texte même des enroulements compulsifs : histoire de cordons, d’étouffement, d’entrailles et de nombril, de regard tourné vers soi-même ; ou encore de quelque grouillement intérieur en boucle.

Le texte s’intitule « Naitre » (cliquez ici) ; je l’ai écrit en 2011   pour je ne sais quelle obscure raison. Comme tous les textes que j’écris, peu l’ont lu ou le liront malgré sa mise en ligne et sa publication, potentiellement au vu et au su de tous, et dont je ne développerai pas ici le paradoxe.

Je choisis (ou pas) ce texte « Naitre » et, cette fois-ci, je décide de l’imprimer recto-verso avec la police la plus proche du manuscrit, avec les marges les plus étroites afin que le maximum de la feuille soit rempli. Et comme la dernière fois je découpe le texte ligne par ligne, le réduisant ainsi à une série de bandelettes de papier imprimé et ôtant au récit sa cohérence. Chaque bande de papier mesure 21 cm, la largeur d’une feuille A4 sur à peu près ½ cm ; cet « à peu près » se révèle vite intéressant car les spirales que je vais former vont être de hauteurs légèrement différentes et ces petites variations vont animer la surface de ma réalisation.

Mais revenons à mes bandes de papier : cette fois-ci je ne les colle plus bout-à-bout et décide de les utiliser brutes à longueur égale pour avoir des modules équivalents ; les seules variations se faisant sur les hauteurs des spirales et sur leurs capacités de « déroulement ».

Car j’enroule chaque bande de papier autour d’une baguette de bois dans laquelle j’ai pratiqué une petite fente. J’y engage l’extrémité de chacune et je tourne la baguette jusqu’à obtenir une spirale de papier très serrée ; saisissant fermement cette dernière entre le pouce et l’index, je la dégage pour ensuite relâcher légèrement la pression de mes doigts et libérer le petit ressort de papier qui se détend , se déroule jusqu’à ce que je décide de sa taille. Pour la fixer, je colle l’extrémité de la bandelette sur elle-même. La spirale peut ensuite être « modelée » à la forme voulue, ou aplatie ou pincée en pointe afin de mieux s’insérer dans un espace vacant : Chacune va trouver sa place dans l’enceinte du dessin régulateur de la face de Gertrude. Les contours en sont matérialisés au préalable avec d’autres bandes de papier formant barrière à la prolifération des spirales. Le tout est comme une matrice contenant les enroulements du texte. Ce dessin de Gertrude n’est autre que la énième version d’une représentation directement décalquée d’une seule et même photographie du crâne vue de face. Les spirales de papier sont placées une à une, s’adaptant les unes aux autres, prenant à chaque fois la forme adéquate pour s’insérer dans les interstices en attente. Le remplissage suit le schéma de l’os laissant en réserve les orifices et le vide du support. L’ensemble a priori constitué de la matière fragile du papier est d’une solidité et d’une résistance étonnante sous ma main. Le toucher en expérimente une épaisseur d’autant plus tangible qu’elle enferme le texte dans ses plis et rejoue les alvéoles de l’os.

Un os toujours en devenir de ses déroulements.

Cela fait neuf ans et dix mois que Gertrude roule, s’enroule, déroule mais n’amasse pas d’os.