Interlude. Hommage à René Daumal.


En attendant les objets inutiles à dessication lente,

Le Capitaine vous offre un peu de lecture.


Puisque je vous ai dit et répété qu’ils étaient incurables. Je vais vous dire leur secret. Vous vous souvenez que chacun de ces fabricateurs a un viscère malade qui est son principal souci. Il sait que s’il laisse faire la nature, cet organe mourra avec lui. S’il était resté en bas avec nous, c’est bien ce qui serait arrivé. Mais il a trouvé ce moyen sublime : il fabrique des objets inutiles ; inutiles, donc on ne s’en sert pas ; on ne s’en sert pas, donc ils ne s’usent pas ; donc ils dureront longtemps. Ce n’est pas sans logique. Dans chacun de ses objets – c’est là le secret que le public ignore – il cache un petit fragment de son viscère. Quand tout a été employé, l’homme meurt. Mais son viscère malade et chéri, mis en conserves sous des figures nombreuses et variées, continue à subsister, parfois pendant des siècles.

René Daumal , La Grande Beuverie

 

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54 réflexions sur « Interlude. Hommage à René Daumal. »

  1. Ah ! Daumal… Il fût un temps où, à ma façon (malfaçon du temps perdu, jamais retrouvé), je l’accompagnais dans cette beuverie-là, Vaillant aussi… (Reims a de ces ressources !). Merci de cette relecture.

    Par ailleurs : ‘dessication’ ou ‘dissécation’ ?

  2. … et s’ils se décident à s’y dessiller, sans doute s’y découvrira-t-il de ces îles… 

    ‘Îles  !
    nous relirons les pages oubliées que vous fîtes écrire en lettres d’océan par des sages à barbes
    et nous les apprendrons aux jeunes voyageurs
    lorsque les mers échues dicteront nos naufrages’

    Louis Calaferte, Îles

    N’est-ce-pas, Capitaine ! 

  3. over-bog,débloque!!!!(le nom ,c’est pas moi…ça vient tout seul….un virus dans le système!

    « JE NAÎTRAI DE L’OEIL DU CAPITANE »…( Octavio Paz)

    (…la suite…est…censurée…)mais je trouve que ceci est pour vous….Hommage au navire et à son maitre de bord.

  4. Comme Émile, vous êtes d’une nature bien délicate, cher Armengol…
    En plus en ce moment vous avez une histoire avec les plumes (et non un truc en plumes); vous nous couvez pas, j’espère, une petite grippe aviaire au pied de votre volcan?

    Ceci dit avez-vous cliqué sur le lien que je vous ai indiqué dans ma dernière réponse? J’aurais souhaité avoir votre avis sur l’objet, sans pour autant que cela devienne une discussion de poulailler.

    Bien à vous.

  5. C’est que…ça va friser la censure….vous allez m’accuser…de perversion…d’érotisme d’obsédé !!!!de pornographe surréaliste…que vont penser vos amis distingués?
    Que vous fréquentez une pucelle d’hôtel borgne?…de louches lupanars?…Oui yen eu d’autres,et des célèbres,certes, mais c’étaient du côté clientèle,et ce qui est admis d’un mâle l’est-il d’une femelle?
    A vous de voir!!!

  6. Je ne sais pas pourquoi, depuis quelques jours mes commentaires s’écrivent, s’envoient, puis disparaissent…

    Alors je reprends :
    J’aime Daumal, j’aime sa poésie tendue, perchée sur le fil tranchant du rasoir, ses mots de glace, ses envolées qui brûlent, le sang qui se boit dans des fioles humaines, la muerte qui se rit de nous et le poète qui rit avec et d’elle.
    J’aime aussi plus que tout l’inutile et le jamais compris.
    J’aimme les os, les linceuls maculés, les stigmates sans dieu, les viscères, ce qui est voué à pourrir, la faim, la soif, la beuverie des perdus, les boules de rien, les boîtes à rigoler…
    J’aime les étagères de Gertrude. Aussi.
    J’aime les deux autres Gertrude. Aussi.
    Les visites vont danser sur une musique macabre de toute beauté. Oui.
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  7. Merci Plaiethore, vos paroles sur Daumal, sur Gertrude me touchent beaucoup.. Je suis à l’unisson…
    La découverte de votre espace, de votre univers est pour moi incroyable. Un vrai choc spéculaire!
    Que n’ai-je croisé avant vos pas si proches des miens.. Vous étiez là, où avais-je la tête? Je suis anéantie à l’idée que j’aurais pu manquer, dans les couloirs improbables d’Internet, vos superbes oripeaux s’ils n’avaient croisé un jour le regard de mon crâne au hasard de la Toile…

    Mais le hasard existe-il?

    Pour les com c’est over-blog qui débloque un peu…

  8. Merci à vous pour cet unisson annoncé…
    Mes oripeaux se brodent de fils d’or lorsque je trouve des lieux tels que celui de Gertrude.

    Pour répondre à votre question, je ne crois pas en la destinée. Je chérie donc plutôt l’idée que le hasard a le pouvoir grandiose d’interférer sur le destin… (mais je vous avoue que j’ai cheminé depuis l’antre de Eric Low, puis du nid d’un Krapo non I2, pour m’ar-rimer jusqu’ici).

    Me fait penser à la trilogie filmographique de Alejandro Gonsàlez Inarritu (Atchaaaa !) et donc aux films « babel », « Amours chiennes » et 21 grammes ».
    Les connaissez-vous ?

    Si non, je suis pratiquement sûr que Gertrude va rester scotchée de pure émotion un bon moment sur son étagère si vous décidez de visionner les films ensemble.

    Vous ai répondu chez moi… vous savez… la cause qui n’est pas à croire bonne…

    Bien à vous.

  9. Vous connnaissez Les Dernières nuits de Paris de Philippe Soupault?
    Je vous en livre un petit morceau:
    Je ne suis pas de ceux qui nient les miracles et lorsque je m’interroge je suis prêt à affirmer que c’est seulement sur eux que je puis compter. Ce domaine, plat et froid, inculte et sec, celui des choses possibles, ne m’a jamais tenté comme but de promenade.

    Pour les films, je constate avec satisfaction que j’ai encore des lacunes, donc je ne suis pas tout à fait morte; merci de ces directions que je ne manquerai pas de prendre ; les yeux fermés, enfin pas trop, car venant de vous.

  10. Soupault se pose quelquefois près de moi pour me lire ses poésies, mais je ne connais pas Les Dernières Nuits de Paris, non.
    Merci Capitaine pour ce petit morceau Soupien.
    Ma librairie va entendre parler de moi dés demain.

    Je vois que Hécate appuie mes goûts très sûrs (non, je n’aime pas les fleurs décapitées) et je conseille de vous déplier et de respirer très lentement si vous décidez de visionner ces films… Je n’aimerais pas à vous savoir en mille morceaux à la fin.

    Vous dis la belle journée.

  11. Acun risque: vous ne savez pas à quel point mes morceaux sont épars; je ne sais plus si je suis un crâne triple, un os multiple, un reste polymorphe, un ensemble polysémique aux vides polyphoniques; cela se résume à une incommensurable pelote de choses innomables qui roule sans fin sans amasser mousse , et qui de temps en temps explose en quatre couleurs.

    Mais ma Vanité reste intacte…

    J’aime votre sollicitude.

  12. Eh! bien mon Cher Crâne majestueux,comment vous résister!…Si vous me demandiez de vous décrocher la Lune,les Etoiles…le pourrais-je sans risquer d’y rester?…

  13. Mais qui vous demande donc de résister chère Sorcière? Abandonnez-vous chez Gertrude…
    Vous êtes déjà partie pour un voyage sans retour dans ce lieu de perdition à bord d’un trois mats d’Enfer.

    êtes vous allée danser sous la lune rousse avec JH?

  14. Et voila!!!ma maladressee qui revient!…Je ne voulais pas m’interrompre…Vous voulez de l’Octavio Paz?…Quoi de surprenant,puisque vous le savez bien mieux que votre « sorcière »il fit paraître des articles dans un almanah surréaliste en 1950…Le srréalisme et vous…point de commentaire…
    Vous êtes Surréaliste Gertrude,vous n’en doutez pas!…et…pourtant…pourtant….Allez-vous protester,aquiescer?…Je poste ce billet,et je reviens voir si vous êtes là.D’accord?
                                                        LA SORCIERE HEKATE( je vous attend avec ma hache magique…alors ,gare!!!)

  15. donc une femme parle: »je suis fatiguée de cette patience inachevée….Sème me-moi entre les fusillés . Je naîtrai de l’oeil du capitaine…Embrasse mon ventre,pierre des sacrifices.Dans mon nombril le tourbillon s’apaise: je suis le centre fixe qui anime la danse. Flambe ,tombe en moi: je suis la fosse de chaux -vive qui guérit les os de leur chagrin. Meurs sur mes lèvres. Nais dans mes yeux. De mon corps sourdent les images: bois dans ces eaux et rappelle-toi ce que tu as oublié en naissant. Je suis la blessure qui ne cicatrise pas, la petite pierre solaire: si tu me frôles, le monde s’incendira…
    Je t’attends de ce côté du temps où la lumière inaugure un règne heureux: le pacte des jumeaux ennemis…Là, tu fendras mon corps en deux pour épeler les lettres de ton destin. » (Octavio PAZ)

    voila, Gertrude….

  16. EXCELLENT!!!!!EXCELLENT!!!!!EXCELLENT!!!!!EXCELLENT!!!!!EXCELLENT!!!!!EXCELLENT!!!!!

    C’est de la pure transmission de pensée!
    Rechargez la page et levez les yeux!
    j’en reste sans voix devant ce texte qui exprime si bien ce que j’ai pu ressentir lors de cette vidéo..

    Merci…Merci…Merci…Merci…Merci…Merci…Merci…Merci…Merci…Merci…  Hécate.

  17. Ah!…amie de mon coeur,si vous saviez ce qui vous attends…De quel pavot vous allez dans le secret le plus absolu vous allez subir les effuves…mais vous savez déjà, vous pressentez à travers la distance la puissance de l’alliance des pensées…
    Par quel prodige connaissez-vous si bien tout ce qui anime ce qu’en mystère je vous destine?
    Votre science quelle est-elle donc?…Et qu’est donc la mienne comparée à la votre?
    ….peut-être sommes-nous incomparables!!!!…
    Dans les astres et dans les os s’unissent les destins,voa cartes vous ont tout révélé?
    C’est cela?…
                                      votre Hékate

  18. Vous portez le rêve à sa cîme la plus vertigineuse…Savez-vous que votre voix reste en ma mémoire depuis cet instant où je vous ai entendue lire Isidore…elle me hante,et c’est sans aucun excès que je vous le dit.Vous êtes climatique…( et cela a fait cet effet aussi à quelqu’un d’autre,voyez,que vous distillez …la magie de la sincèrité,quand on sait vous écouter…

  19. Voyez dans quel état vous mettez mes trois têtes avec vos compliments (non mérités)

    Je crois qu’il faut que j’aille les coucher les pauvres…

    Merci Hécate d’alimenter mes rêves; très, très belle nuit pleine de lunes rousses.

  20. Moi, ce sont plutôt les nids de poules qui me titillent l’intérieur du tarin, c’est pour cela que ce n’est pas non plus un bon endroit pour y ranger ses volumes.

  21. Le lien ? La dernière réponse ? Je suis perdu dans le gourdon, envoyez moi donc des plumes que je me décolle vers le ciel….

    C’est beau comme du veau !

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