Quinze ans ou la crise d’Acmé.


En pleine crise d’Acmé1
Gertrude la Belle2 Boutonneuse3
Os ingrat adulé mais pas adulte
fête ses quinze ans sur la Toile

JC, La Belle Boutonneuse, décembre 2022, boutons* cousus et image transfert sur toile, 47 x 30 cm.
(*Issus de la collection de boutons conservés depuis plus de quinze ans par JC, pour la plupart offerts en surplus de vêtements de prêt-à-porter maintenant donnés ou usés sans avoir perdu leurs boutons d’origine.)

  • 1-Je serais bien tentée en ce trois janvier 2023 de vous souhaiter une bonne acné mais…
  • 2-Sous ses appâts rances de jeune fille polie, bien rangée et organisée, Gertrude cache une personnalité cas os tique.
  • 3-Qui cherche toujours ses marques et sa boue d’ornière.

 

Os et Tatou font la paire.


Gertrude a toujours rêvé d’un membre inférieur avec lequel elle partirait en goguette dans ses petites socquettes1

Voici donc Os et Tatou, l’haleine2 dans les chaussettes, dans les voies impénétrables3 du lard pour une partie de jambes4 en l’air où elles pourront collectionner saints5 et queues (cher Tatou n’y voyez là aucun mâle6).

  • 1- En souvenir des petites socquettes blanches que la Crâneuse portait enfant lors de ses séjours en métropole (preuve ici-bas).
  • 2- À pas feutré.
  • 3- Mais cousues de fil blanc.
  • 4- « Ça leur fait une belle jambe » dernier sujet donné par l’éminente Professeure H. Pour prouver ici que la Crâneuse est une bonne élève attentive, sérieuse et appliquée.
  • 5- Je ne vous présente plus Ste G. la tête en os en horreur de saint tété. St J. , quant à lui, est Junien un saint véritable, ermite retiré dans la forêt limousine à ne pas confondre avec Ste Juju la termite crâneuse dans son moulin limousin.
  • 6- Ceci est une œuvre féministe bien que genrée et quelque peu cochonne.

    JC, novembre 2022, Os et Tatou font la paire (collection particulière), paire de socquettes en coton taille 27, laine feutrée, fil. Chaque élément : 13 x 23 cm.

    Cela fait quatorze ans et onze mois
    que Gertrude
    marche sur la Toile
    avec ou sans les pieds


     

     

 

L’os dans le gaz.

 

Depuis que le Tatou gazouille
que ça gaze en carapace
le crâne s’agace
et
il y a de l’os dans le gaz
Gertrude la Sublime
passe de l’état solide à l’état gazeux
en crânant dans la gaze
et ses images compressées



JC, octobre 2022, L’os dans le gaz et Ça gaze pour le Tatou, monotypes à la compresse* de gaze et acrylique sur papier*, 16 x 21 cm.
* Papier et compresses de gaz provenant de la maison des parents défunts de JC

Cela fait exactement
quatorze ans et dix mois
que dans ce blog
ça crâne
avec os et gaz à tous les étages

.

 

 

Les devoirs de vacances de la Crâneuse ou la collection maritime et coquillarde du Tatou fait de tout.

 

La Crâneuse en vacances ne manque jamais à ses devoirs. Cette fois la consigne est donnée par l’éminente Professeure H :

« À partir d’une coquille. »

Évidemment la consigne et la coquille valent pour un temps et un lieu donnés à savoir septembre 2022 au bord de l’amer bassin d’art cochon dont nous connaissons la richesse lit d’oral et l’inspiration lit et râle.

Chers interlocuteurs, vous trouverez ci-dessous les devoirs de vacances accomplis avec enthousiasme par votre Crâneuse collectionneuse ainsi que la grille de compétences élaborée par la Professeure H. en personne.
Vous avez ainsi tous les outils pour évaluer la pertinence du Tatou fait de tout.
(Même si vous ne comprenez pas tout du Tatou et de ce langage d’initiés bande de cancres-là.)

Les devoirs accomplis :

  • Mon premier est le tatou prêt en bulle en amorphe sphère contrôlée tapi dans son bul’eau à la laine chargée.

  • Mon deuxième est un tatou du tout trouvé et son bul’laine sur carapace.

  • Mon troisième est un tatou ready-mer à carapace tricotée et objet dard décoquilleur.

  • Mon quatrième et un tatou peint en coque dans la plus pure tradition du souvenir de l’os séant.

Mon tout est un tatou fait de tout et qui s’en tape le coquillard !

JC, septembre 2022, Le Tatou prêt en bulle, objets et matériaux divers trouvés sur le littoral du Bassin d’Arcachon, laine feutrée à l’aiguille. Dimensions approximatives. Collection particulière.

JC, septembre 2022, Le Tatou du tout trouvé, objets et matériaux divers trouvés sur le littoral du Bassin d’Arcachon, laine feutrée à l’aiguille. Dimensions approximatives. Collection particulière.

JC, septembre 2022, Le Tatou Ready-mer, Objet et coquillage percé trouvés sur le littoral du Bassin d’Arcachon. Dimensions approximatives. Collection particulière.

JC,septembre 2022, Le Tatou peint en coque, aquarelle sur os de seiche trouvé sur le littoral du Bassin d’Arcachon. Dimensions approximatives. Collection particulière.

 

La grille d’évaluation par compétences de Professeure H :
Grille universelle critique
ayant déjà fait ses preuves sur les étudiants en masse terre de la Professeure H.

Évaluations par compétences – Sujet Août 2022

COMPÉTENCES VISÉES, TRAVAILLÉES et ÉVALUÉES

 

DOMAINES DU SOCLE

 

-Choisir, organiser et mobiliser des trucs, des machins et de l’haleine iodée en fonction des effets qu’ils produisent sur le corps mou mais beau.

-S’en taper le coquillage.

 

 

Expérimenter, produire, créer du bon pied marin.

Domaines du socle : 1, 2, 4, 5

 

-Mettre les voiles et mener à bon port une production individuelle dans le cadre d’un projet accompagné par le Tatou Spirit, grand inspirateur maniable et sans fil.

-Mener à bon porc une production collective mijotée sous la conduite du capitaine au long cou.

-Mener à bon pore une production goutteuse sous l’œil humide mais averti de Gertrude, reine de la longue conservation (1).

 

 

Mettre en œuvre un projet de lard salé ou d’eau douce.

Domaines du socle : 2, 3, 4,7, 14

 

-Justifier des choix pour rendre compte du cheminement qui conduit de la coquille à l’ermitage, ou inversement.

 

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses paires (de chaussures à son pied) ; établir une relation avec celle des pagures, s’ouvrir à l’altérité crustacée.

Domaines du socle : 1, 3, 5, 26, 43, 25bis

 

 

-Identifier des caractéristiques (plastiques, culturelles, sémantiques, symboliques) inscrivant une œuvre dans une aire géographique de la côte aquitaine à la banlieue parisienne par l’entremise du livreur Chronopost et dans un temps historique du Quaternaire à l’Anthropocène.

 

Se repérer dans les domaines liés aux arts place Tic, être sensible aux questions agitées du beau cal et de la vulgaire croûte.

Domaines du socle : 1, 3, 92, 132ter alinéa 4, 368C (voir nouveaux programmes – réforme du collège 2023-2024), 3652a, 441702a et b.

 

Note (1) : Gertrude est aussi la reine de la longue conversation, voir http://juliettecharpentier.fr/gertrudes/ 2008 – 2022.

Cela fait exactement quatorze ans et neuf mois que Gertrude la bien conservée et grande conservatrice des collections du n’importe quoi, converse de ses droits et de ses devoirs.

La rentrée du vain si vain.

 

Avec toutes
ces doudouteries et ces tatouteries
on oublierait presque à quel point
Gertrude est une entreprise
bête, docte, pédante et absurde.

C’est la rentrée
et on ne résiste pas
à vous en mettre une petite couche
de l’art.
C’est vain si vain
mais c’est tellement bon…

JC, avril 2009, L’histoire du l’art, petite performance à partir de vieilles diapositives gravées publiée pour la première fois  le 3 octobre 2012 sur le blog de Gertrude (vous pouvez toujours chercher).

Cela fait exactement quatorze ans et huit mois que ce crâne vous fait la leçon
bande de cancres !

Tatou-Spirit ou le tatou à Dédée.


En filiation et sans dépasser la lignée du droit fil*, les douze dés dévolus de ma mère Jacqueline, de Jeanne ma grand-mère dont la mère Mélanie était couturière, de Madeleine ma tante et de sa cousine Andrée, dite Dédée, fille de Tata et Tonton à qui était le tatou.
Cela vaut bien un Tatou-Spirit*.

JC, juillet 2022, Tatou-Spirit, laine feutrée à l’aiguille, longueur : 21 cm.

J’ai toujours aimé ranger la boite à couture de la mère poule pour en démêler les fils. (Ici la boite à couture de ma mère, triée, rangée et réparée au ruban tournesols).

Un coup de dés
jamais n’abolira Gertrude
et ce
depuis quatorze ans et sept mois.

*Article co-dédié à Marie-France Dubromel et à Céline H.

Le tatou de Tata.


Toute petite, bien avant la tête en os, j’ai dit à Bibi : ce tatou sera à toi tôt ou tard.
Tatou tabou de tata et tonton, en ostension dans l’étagère et zyeuté à distance (pas touche le tatou martelait Tata), j’en tâtai très tôt la teinte, mes mirettes toutes en fascination de ses facettes, attentives aux détails de sa carapace étincelante.

Depuis, tapi dans ma tête, le tatou mythique, le tatou perdu, bête exotique titanesque peau tendue tannée, thanatopractée en côte tatouée… T’es où mon tatou toutou gigantesque tant attendu?
« Tata » comme on dit au Vanuatu lorsqu’on se quitte…

TATAM ! le tatou reparut tantôt (cela faisait si longtemps) tout rapetissé mais tout à fait entier, intact et rutilant.
Tata, Tonton et tontaine partis, le tatou revint à Bibi en héritage.

Le tatou de Tata est tout à moi, tatou à triturer, à tatouiller et à en tatoupeinturlurer les interstices.
Tatou ! tatou ! talalaire !

JC, juin 2022, Quelques essais de représentations du tatou et d’explorations des interstices entre mémoire et réalité. Techniques mixtes sur papier (huile, acrylique, brou de noix, encre de chine, pastel etc… ) dimensions variables.

Cela fait exactement
quatorze ans et six mois
que Gertrude se tamponne
tout et le toutim
sur la Toile
qu’elle soit tête ou tatou

Le tatou empaillé, que je visitais, enfant, en grande cérémonie chez ma grand-tante et qui me fascinait tant. Il avait été rapporté il y a très longtemps par un lointain oncle d’Amérique. Par le plus grand des hasards, il m’est revenu récemment en héritage plus modeste et plus petit que dans mon souvenir.

 

 

 

Du fond d’à mentaux, retour aux fondamentOs.

Fondamentalement
Gertrude reste l’objet
de mes préoccupations plasticiennes
et le sujet
de mes réalisations

Malgré
sa physionomie passionnante

Gertrude n’est pas
un modèle à suivre
mais cela fait exactement
quatorze ans et cinq mois
qu’elle vous poursuit sur la Toile.

À suivre…


JC, mai 2022, dessins d’après le crâne de Gertrude, différentes techniques (crayon, fusain, craie, pastel, aquarelle, brou de noix) sur papier, dimensions aux alentours du format A4.

HIN HIN HIN !

Gertrude à pas feutrés.

 

Cela fait quatorze ans et quatre mois
que Gertrude collectionne
les objets à l’haleine feutrée
et les doudous
en mère in Os

JC, avril-mai 2022, Objets à l’haleine feutrée, éléments en laine mérinos, boite en plastique, 26 x 21 x 7 cm.


Encore quelques allusions capillotractées à l’œuvre du grand Marcel. Et la Crâneuse ne se prendrait-elle pas pour un Claes Oldenburg des petits fossés?…

À corps ou en dés à corps. Exception au Capitaine N°15.

 

J’ai toujours été en désaccord avec mon corps .
Carrément pas raccord avec ce corps qui pourtant n’était ni handicapé, ni malade, ni tordu, ni en surcharge mais doté d’une géométrie spatiale incertaine et encombrante, d’une gaucherie évidente.
Combien de pieds de table, de coins de meuble, de chambranles de porte sont-ils entrés en collision avec ma personne ? Combien d’escaliers ont-ils eu raison de mon équilibre ? Combien d’assiettes, de tasses et autre objets fragiles se sont-ils échappés de mes mains ?
Mon corps a bien souvent fait défaut aux calculs de mon esprit comme le jour où j’avais cru lancer mon lourd cartable en bas de l’escalier du collège. Mon corps avait suivi le mouvement à l’insu de mon plein gré et ma tête avait amorti le choc un étage plus bas, démonstration du manque d’entente entre ces deux protagonistes de mon individu. Ce fut un souvenir percutant et, somme toute, assez drôle de mon bref passage à l’école.
À la même époque (j’avais dans les onze-douze ans), mes parents me voyant si gauche, ont cru bon m’inscrire à un cours de danse classique que j’ai fréquenté deux longues années durant.
Le professeur se nommait Courtois (c’est dire…), et les valses de Chopin, dont, au piano, il accompagnait les exercices, m’évoqueront à jamais ces séances pénibles où j’étais surnommée « l’éléphant ».
Pourtant mon corps n’avait sûrement rien d’éléphantesque : j’étais plutôt petite, maigre et noiraude , les cheveux bruns et coupés court. Incapable de coordonner mes mouvements et de maitriser correctement les bases de la danse classique, je ne faisais que retomber lourdement sur le parquet . Je contrastais avec la grâce de mes petites camarades blondes aux chignons serrés impeccables sur le haut du crâne, fières de leurs chaussons à pointe qu’elles cassaient dans les charnières des portes.
Je n’ai, pour ma part, jamais dépassé le stade du chausson mou.
Mes parents comprirent que je ne serais jamais un petit rat de l’Opéra ; je fus donc inscrite dans un centre d’équitation.
La durée de l’expérience fut fonction de la rigidité dénuée d’indulgence de l’ancien militaire qui dirigeait les cours et de l’animal qui vite comprit à qui il avait à faire : au vu du peu de contrôle que j’avais de mon propre corps, je ne risquais pas de lui imposer ma volonté, dessein qui, quand j’y réfléchis à présent, n’a jamais été le mien.
J’abandonnai donc ; et plus j’avançais dans l’adolescence, plus mon corps se repliait sur lui-même, adoptant une voussure permanente qui me valut d’incessants « Tiens-toi droite ! » de la part de mes parents.
Je suppose que cela les inquiétait plus que moi qui, dans cette posture, renonçais simplement à maitriser mon image. Un vrai soulagement.
J’ai accepté, depuis, le décalage, voire même l’incohérence entre ma tête et mon corps. Le regard des autres quand il était bienveillant et surtout le regard amoureux m’ont permise, à défaut d’être complètement en harmonie, de vivre mon corps au mieux.
Avec le temps, j’ai également cultivé l’autodérision par rapport à ma maladresse, à ma géométrie improbable, à ma légendaire incapacité à m’orienter dans l’espace, à mon manque d’équilibre postural.
Ces caractéristiques font partie intégrante de ma personne. Mais j’aurai toujours ce sursaut et un sentiment de perplexité en surprenant mon reflet de profil ou de dos dans un redoublement de miroirs.
J’aurais pu m’épancher davantage sur ce p… de corps qui n’en mérite pas tant ; je ne voudrais surtout pas donner raison à l’arthrose qui me rappelle quotidiennement son existence.

Gertrude n’a-t-elle pas prouvé que la tête pouvait tout à fait se passer des contingences du corps ?
Aurais-je pour autant imaginé que moi Crâneuse, Capitaine de ce blog exclusivement dédié à un crâne sans chair ni corps, je réaliserai une sculpture ? Vous savez le truc en trois dimensions qu’il faut concevoir dans l’espace et autour duquel il faut pouvoir tourner, ou au pire le machin dans lequel on se prend les pieds en regardant la peinture… Et une sculpture en vrai bois, sur le corps en plus ! À partir d’un défi lancé par un psychomotricien, qui plus est !
« Le mouvement révèle le corps. » a-t-il dit.

Pfffffff……. C’était juste un jeu.

Article dédié à B. et à la psychomotricité.


Juliette Charpentier, Capitaine de ce blog.
9 avril 2022

JC,Décembre 2021- Mars 2022,  Le Corps en Jeu ou le Je du Corps. Bois de tilleul sculpté. Dimension variable.
Photographie montrant la « sculpture »  ainsi que son mode d’emploi et les dessins  préparatoires ayant permis sa réalisation.

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