Os bénite

 

 

 

 

Depuis que Gertrude reçoit des offrandes de lys et de roses,

elle est en odeur de Sainteté

 

 


gertrude-2-1097.JPG

  JC, 2011,

Belle Os, Odeur de Sainteté*,

pétales de roses, encre et photographie sur papier, flacon en verre de récupération,

3,5 x 6 x 8 cm

 

 

 

 

Les pétales et les plumes de rose

proviennent des trésors féériques d’une

Magicienne

 

 


 

gertrude-2-1100.JPG

 

 

*Parce que Duchamp est inimitable

 

 

 

 

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Gertrude à la scène comme réponse à la poésie douce à mer

 

Ou comment

une bouteille jetée

sur l’amer à Marseille

se retrouve mise en Seine à

Paris

 

 

 

gertrude-1112.JPG

Cette Bouteille à jeter sur l’amer a été réalisée par Plaiethore pour le Capitaine de ce blog

« Cette Bouteille à jeter sur l’amer est une Liberté, totale. Car jetée ou non, elle est le Symbole de ce qui ne peut mourir. »

 

Une bouteille… Cette bouteille.

 

Ronde et pas très grande, adaptée au creux de mes mains, juste assez bouteille pour évoquer un bu oublié, juste assez flacon pour laisser flotter une ivresse parfumée.

 

La bouteille est fermée, scellée.

Son ouverture est hermétique au regard, enrobée de cire ; mon œil, butant sur ce goulot sans issu, est pris dans la glu d’une mate opacité.

La coulure prend la bouteille au col, dans un envahissement qui me signale l’éphémère de ma vision ; elle s’arrête à temps , suspendue au-dessus de mes ténèbres à venir, me noyant des effluves de la combustion d’une flamme éteinte.

 

Mais la clarté du verre lui livre une lutte sans merci, offrant sa minéralité transparente à l’informe de la paraffine.

Les lueurs fumées où courent les insaisissables diffractions soufflées par sa naissance se jouent du noir durci dans une solidité dérisoire.

 

La bouteille bien droite, fière de ses épaules et de sa tournure irréprochable,  fait fi du nuage noir de la tempête qui s’annonce .

Elle se vêt en petite écolière d’une étiquette  sage, calligraphiée à l’encre de pupitre; les lignes consciencieuses annoncent en lettres rondes et innocentes l’indicible du contenu, et la docilité des caractères délivrent toute la déraison de l’espace qu’ils semblent délimiter dans l’évidence de leur délié.

 

Le verre est la frontière ; ce millimètre de verre me sépare d’un espace à jamais coupé du mien, espace minuscule d’atmosphère enfermée, ouvert aux infinis possibles, espace scellé si loin, mais là, dans mes mains.

 

La bouteille tourne, sans cesse retournée entre mes doigts ; j’en perçois le poids, la stabilité, la forme parfaite qui contient cet air capturé en un instant dont je n’aurai jamais l’instantané.

 

Ce lieu inaccessible présente ses desseins dans la lumière tout en dérobant à ma frustration l’aboutissement d’un toucher.

Mes sens s’arrêtant au lissé du verre, lâchent mon émotion dans ces quelques centimètres cubes d’infini qui se dilatent autour des deux objets exposés au centre de la bouteille.

 

Si visibles, si offerts et pourtant si peu montrés : deux rouleaux occupent la scène, l’emplissent de leur présence tout en gardant dans leurs replis leur indéfectible secret.

L’un roide et contraint, au papier serré, noué d’une noire faveur, vibre d’une sombre écriture à la plume incisive, signes pressés d’une colère enfouie dans la spirale des maux, douloureux et étouffé comme le mal.

L’autre protégé, lové, niché dans la douceur de la soie, perlé de nacre à chaque extrémité, enrubanné de lumière, s’abandonne dans la mollesse confiante de sa blanche innocence, abolissant d’un souffle d’ailes toute noirceur d’encre.

 

Ces deux-là sont destinés, inexorablement, à une étreinte douce-amère, que jamais personne ne pourra démêler.

 

 

Je sais, Âmi Plaiethore, qu’un peu de vous est là, dans cette bouteille, que, dans cette espace libre à jamais, un petit bout de votre âme palpite pour toucher la mienne ; je devine chaque geste accompagnant la splendeur de ce message, les pensées qui en composent la moindre parcelle.

 

Je sais surtout que dans cet impossible contact, dans cette infinie coïncidence, se constitue notre inévitable rencontre.

 

 

Pour vous, Plaiethore, cette dérive sur l’os séant, la musique du ressac de l’amer…

 

 

Juliette Charpentier

Paris

22 janvier 2011

 

Sainte Gertrude

se manifeste sur

 gertruderose

 

Trois ans: Hissez Os!

 

  Aujourd’hui,

cela fait exactement trois ans

que le Capitaine

a commencé son voyage

et lancé Gertrude

sur les flots cyber

 

img 0969-copie-1JC, Gertrude en bouteille, décembre 2010,
plastiline, acrylique, bâtonnets en bois, fils, fils de cuivre,  toile à peindre, photographies, bouchon en liège et bouteille en verre soufflé de récupération,
diamètre 9 cm longueur 25 cm.

 

Trois ans que Gertrude touche le fond en évitant les récifs

Trois ans que Gertrude se la coule os au rythme de la clepsydre

Trois ans que Gertrude prend de la bouteille en sirotant du Web

Trois ans que Gertrude vogue dans une vieille marre à 2° de décale et  360° de latitude

Trois ans que Gertrude chante sous les champs magnétiques

Trois ans que Gertrude gonfle ses Toiles sous les étoiles

Trois ans que Gertrude dresse ses trois mats sans échec

Trois ans que Gertrude démonte l’os séant avec précision

Trois ans que Gertrude conserve ses restes sous verre

Trois ans que Gertrude jette l’encre par les hublots

Trois ans que Gertrude fend la mer et pourfend l’amer

Trois ans que Gertrude court la bonne aventure

Trois ans que Gertrude navigue à vue dans sa coque vide

Trois ans que Gertrude part à l’abordage des sujets sans en faire l’objet

Trois ans que Gertrude rame et vogue la galère

Trois ans que Gertrude souffle le vers en croisant le faire

 Trois ans que Gertrude tire sur la corde sans s’échouer

Trois ans que Gertrude cuve son vain en évitant  de boire la tasse

Trois ans que Gertrude crâne sur le pont sans tomber à l’os

Trois ans que Gertrude se croit canon et pirate le temps

Trois ans que Gertrude perd le nord et garde le cap

Trois ans que Gertrude prend l’os sans partir au fond

Trois ans que Gertrude tient la barre du bateau ivre

Trois ans que Gertrude file sous le vent  sans s’essouffler

Trois ans que Gertrude refuse de sortir la tête de l’os et de toucher terre

 

Trois ans que Gertrude navigue à bord de ce Tri Marrant ,

et tant qu’elle confondra les bulles irisées avec les risées de sa bulle et l’irraison de la mort avec l’horizon du monde, elle continuera à tracer sa route et respirer l’air du large.

 

photos-gertrude-0937.JPG

 

La ROSE

&

la NOIRE

débouchent

la cuvée 2008

 

Trois ans au gré de l’Os!

 

 

TROIS ANS DE TOILE

C’EST TANT

ET SI PEU

 

 

 

 

gertrude-2-0941.JPG

JC, décembre 2010,  Gertrude en flacons,

acrylique, toile à peindre, flacons de verre, bouchons de liège,

chaque flacon hauteur 3,5 cm

 

 

 

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Trois ans sans escale

 

 

 

 

img 0980

 

 

 

Cela fait trois ans, maintenant,

que je suis partie à la recherche

de fragments épars.

Je ne reviendrai pas…

 

 


 

 

(…)L’élément ne préexiste pas à l’ensemble, il n’est ni plus immédiat ni plus ancien, ce ne sont pas les éléments qui déterminent  l’ensemble, mais l’ensemble qui détermine les éléments : la connaissance du tout et de ses lois, de l’ensemble et de sa structure, ne saurait être déduite de la connaissance séparée des parties qui le composent : cela veut dire qu’on peut regarder une pièce de puzzle pendant trois jours et croire tout savoir de sa configuration et de sa couleur sans avoir le moindre du monde avancé : seule compte la possibilité de relier cette pièce à d’autres pièces (…)

 

 

Georges Perec, La Vie mode d’emploi.