G tombée du camion.

 

Nous avons rempli quelque deux cents cartons avec nos différents objets, vêtements, livres. Nous avons jeté ou donné autant.
J’ai, entre autre, soigneusement rangé Gertrude et son atelier-étagère en caisses.
Nous y avons passé tout l’été.
Puis nous avons déménagé, enfin presque. Le tout a été chargé dans un grand camion pour être déchargé à cinq cents kilomètres de là dans un entrepôt. Depuis nous vivons dans un gite avec le minimum de nos affaires pour pouvoir « fonctionner » au quotidien. Cela fait à présent deux mois et quelques jours que nous attendons de nous installer définitivement dans notre petit paradis actuellement en travaux.
Trois petites choses ont pourtant échappé à cette organisation bien huilée ; trois petites choses tombées derrière mon étagère sont passées à côté de la mise en boite : Un ouvrage d’Henri Michaux, « Misérable miracle », une représentation de mon crâne Gertrude, dessin numérique à partir d’une photographie, collé sur du carton, et ce texte de neuf pages intitulé « … est bien d’être enfilées » (succédant à un autre « Le destin des perles... » mais un peu, depuis, oublié), écrit il y a plus de vingt ans avec toute l’immodestie de celle qui se prenait pour une artiste.
Nous les avons découvertes là, par terre dans la poussière, après le départ des déménageurs.
Je les ai ramassées en même temps que les éponges, torchons et balais qui nous avaient servis à faire le ménage de notre location avant l’état des lieux de sortie.
« Rien n’était prévu, mais rien ne sera laissé au hasard » est la célèbre devise gertrudienne, ligne de conduite de mes activités absurdes. C’est une formule ouverte qui laisse la place à l’inattendu, portant une attention telle à ce dernier qu’elle en fait un projet.
Ces trois choses oubliées font donc signe et s’inscrivent naturellement dans ce principe.
Je les laisse ici à votre regard. Lirez-vous le texte ?
Pour moi, il était temps; peut-être.

Cela fait exactement dix ans et dix mois
que la Crâneuse s’y retrouve
grâce à Gertrude.

Des p’tits trous, encore des p’tits trous…

 

Depuis le temps

on pourrait penser

que Gertrude

est bouffée aux mythes*

Mais elle a juste

quelques petits trous de

mémoire

photos-gertrude-2989.JPG

JC, novembre 2011, La Relique aux petits trous,
peinture acrylique, peinture à l’huile, photographie numérique, cadre en bois mité, verre bombé, image bas-relief en plâtre représentant Saint-Antoine de Padoue,
12 x 10 x 2 cm

 

 

Cela fait à présent

trois ans et onze mois

que Gertrude

se cache dans un trou.

 

Toujours trois fois rien sur

Gertrude Rose

et

Gertrude Noire

 

 *À plusieurs, on est toujours plus intelligent…

(merci Monsieur V.) 

 

Bulletin météO(s)

 

Quoi de Neuf en temps d’Os?

 

 

photos-gertrude2-2066.JPG

JC, La Relique aux cinq boutons ou la Station météO(s) de la Mercière, collection particulière,
fil, boutons, encre, papier, loupe en résine, feuille d’or, image pieuse et thermomètre sous verre bombé achetés sur Internet,
2,5 x 14 x 19 cm

 

C’est Jour de Fête au Désert:

Apparition

de la Fabuleuse Ambuleuse ceinte de Fil

dans le champ de vision

d’une bergère aux cinq boutons.

Le fil rouge indique le degré chaleureux idéal.

Gertrude est au beau fixe,

elle prépare

son parapluie et sa machine à coudre.

Os de Paris

 

Sans faire trop cas d’Éros

Cela fait deux ans et onze mois

Que Gertrude a fait le pari

D’être Os de Paris

En tête Capitale

D’une dame de faire

 

Les-Reliques-0838-copie-1.JPG

JC, décembre 2010,
La Relique de l’Os de Paris,
photographie sous loupe, acrylique, crayon de couleur sur chromo sous verre bombé achetée sur Internet,
2 x 9 x 12 cm

 

Prenez le métro et faites quelques stations:

gertrudenoire

gertruderose

 

L’Étagère en Valise*

 

L’ÉTAGÈRE EN VALISE*

OU

AUTO PSY

DES PLANCHES D’UN

TRI MARRANT

img_0710.jpg

JC, octobre 2010,
L’étagère en valise,
collage d’éléments divers, ancienne boite à bijoux en bois trouvée dans une poubelle Paris 18ème,
5cm x 24cm x 30cm fermée
2,5cm x 30cm x 48cm ouverte.

 

La grande majorité des composants de cette réalisation sont la conséquence directe de l’interaction de Gertrude avec ses interlocuteurs.

Une mention spéciale et un grand Merci à la très Magicienne Hécate, à Plaiethore écorché, à ma Mère Cière, fabuleuse ambuleuse, et à l’Inconnu Navigateur des quatre points Cardinaux.

  IMG-copie-2

 

Si vous voulez en savoir plus, consultez les

DÉTAILS

de cette expérience,

et explorez chaque étage de l’entreprise.

 

 

Aujourd’hui, cela fait exactement deux ans et dix mois que le Capitaine fait voguer n’importe quelle planche pourrie à la surface d’Internet.

 

 

* Parce que Duchamp est inimitable

 

Vingt septembre: La Dent de Gertrude.

La Dent de Gertrude
ou
Les circonstances tirées par les
 
cheveux et sur les dents
de la sortie d’une vieille Relique
 
oubliée sur les rivages de mes
 
mémoires océaniennes.

JC, La Dent de Gertrude, mai 2007,
huile sur toile, encre, forme à chapeau en bois achetée sur le vide-grenier du Talus en 2007 , verre, mastic,
15 x 15 x 19 cm

Article dédié à
Émile
pour ses succulentes activités nombrilistes.

Ce fossile vieux de 425 millions d’années fait parti de la famille des monocéphales océanotrapodes et se compose de deux coquilles calcaires. Son apparence cyclopéenne est quasiment similaire aux globicéphales intraterrestres d’aujourd’hui. En revanche, ce qui est exceptionnel, c’est la découverte de membres mous totalement différents de ceux que l’on trouve sur les espèces actuelles. Le parfait état de ce crâne aux membres mous, a permis de déterminer que ce fossile était un mâle. Les scientifiques ont baptisé cette espèce: Nombrilus Emilodental.

Émile, Paléontologue Nombriliste.

Neuf de Mai: Hommage au Navigateur Inconnu.


La Relique très mystérieuse du Navigateur inconnu

ou les résidus calciques
des dérives d’un Tri Marrant
sur les Hautes Rives
des communications virtuelles.

 

JC, avril 2009, La Relique du Navigateur Inconnu,
peinture à l’huile, formation calcaire de ver marin tubicole (coquille ramassée au bord de la Grande bleue par un voyageur infatigable), verres bombés, encre, papier découpé sur plaque de médium, 20 x 20 cm.

 

Secundum convenentiam in forma multiplex est similitudo


Saint Thomas d’Aquin, Communauté de la forme.

Gertrude et les épingles.

Désensablement:
rester à la surface

Relique du monogramme, 2008.
Monogramme brodé, feutre, verre bombé, épingles, pate à cuire photographies découpées.
5 x 18 x 18 cm


Six images spéculaires montées en épingle dans le miroir.

Alors, la lampe au bec d’argent reparaît à la surface, et poursuit sa marche, à travers des arabesques élégantes et capricieuses.


Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont,

Les Chants de Maldoror – Chant II


Le Monogramme brodé a été acheté sur Internet le 6 octobre 2007, le verre bombé le 17 juillet 2007.

Collage Collégial: Une Relique d’exception.

Le Capitaine a déménagé son atelier pendant une semaine et embarqué dix-huit matelots expérimentés sur son frêle* esquif .

*
« Un bateau frêle comme un papillon de mai. » Arthur Rimbaud


Relique Collégiale, mai 2008, technique mixte, 21 x 26 cm

1-    Le 13 mai 2008 à 10h45, un chewing-gum donné par Jean-Luc. Ce chewing-gum est énergétique comme le E de Gertrude ; il est de la même couleur que le T-shirt de la jeune fille inconnue dont le prénom commence par G ;

2- Le 13 mai 2008 à 11h25, un dessin donné par Paul. C’est un portrait d’Oscar, un soupirant de Gertrude ; il lui envoie un message personnel.


3- Le 13 mai 2008 à 11h30, un bijou en cuivre donné par Stéphanie. Ce bijou venu d’ailleurs rappelle beaucoup de souvenirs à Gertrude.


4- Le 13 mai 2008 à 11h40, un dessin donné par Cécile : il s’agit du portrait de dos de la jeune fille inconnue dont le prénom commence par G. On ne connaît pas son visage ; elle assiste au duel entre Oscar et la Madone jaune.


5- Le 13 mai 2008 à 11h45, la Madone jaune donnée par Marina. La Madone est jaune de peur à la vue d’Oscar ; elle n’a que son regard pour l’affronter ainsi que sa longue tresse ornée d’un coquillage venu d’une plage lointaine.


6- Le 13 mai 2008 à 11h47 une étiquette donnée par Patrick. C’est la preuve qu’il achète ses perles en bois dans un magasin de Bricolage.


7- Le 13 mai 2008 à 11h50, l’empreinte du petit cochon rose donnée par Céline. Le Petit Cochon Ailé a bien mis son nez dans cette affaire.


8- Le 13 mai 2008 à 11h55, la citation de Shakespeare* donnée par Stéphane. Aucun commentaire à part la citation.


9- Le 13 mai 2008 à 14h08, les porcelaines données par Eve. Plantées de part et d’autre de la trace du cochon elles gardent l’entrée du Temple.


10- Le 13 mai 2008 à 14h20, le papier cuisson donné par Chantal. Ce papier garde l’empreinte des nourritures terrestres, sous lesquelles se cache l’œil  cerné de dentelles.


11- Le 14 mai 2008 à 9h35, l’œil cerné de dentelle donné par Brigitte. L’oeil est caché dans le papier cuisson et vous regarde.


12- Le 14 mai 2008 à 11h50, le nom de GERTRUDE découpé dans du papier noir donné par Cécile. Il est absolument nécessaire pour prouver que la Madone est bien innocente.


13- Le 14 mai 2008 à 15h05, le petit avion jaune donné par Fred. C’est un nouveau Miracle de l’Aéropostale sous la forme d’un avion miniature qui échappe à notre contrôle.


14- Le 15 mai 2008 à 9h25, le négatif photo donné par Laure. C’est tout ce qui se passe en creux de notre réalité sur une si fine pellicule.


15- Le 15 mai 2008 à 9h45, le cachet d’aspirine donné par Fabienne. C’est un cachet chargé d’affect qui redonne santé au Crâne.


16- Le 15 mai 2008 à 12h50, le petit livre donné par Sophie. Il n’y a pas d’histoire seulement des mots.


17- Le 16 mai 2008 à 9h20, Didier nous donne enfin la clé, mais il faudra casser la vitre pour la récupérer.


18- Le 16 mai 2008 à 14h, Daniel a attendu que la Relique soit scellée pour donner la dernière page de son roman policier en anglais. La dernière page nous raconte le dénouement** de l’histoire, elle se situe, bien sur, à la fin, cachée à l’arrière de la relique.


* « That skull had a tong in it and could sing once (…) Not one now to mock your own grinning?« 
W Shakespeare, La tragique histoire d’Hamlet, prince du Danemark.
** « Not black or white. Just the blue race. »



Le cilice de Gertrude
nous rappelle nos petites culpabilités
et les scelle à jamais dans la Relique.
Les neuf infinis détails du crâne constellent son pourtour de miroir.
Gertrude a les yeux fixés sur l’azur du ciel des Alpes.

Gertrude remercie ses amis et camarades, dix-huit généreux donateurs* qui lui ont confié leurs trésors et fourni matière à cette Relique composée et assemblée par Juliette Charpentier le 16 mai 2008 dans le Val de Marne.

Cet article leur est dédié.


* Aucun d’eux ne connaissait véritablement l’univers de Gertrude. Les miraculeuses connivences des objets avec Gertrude ne sont dues qu’au hasard qui n’existe pas dans les champs magnétiques de l’ entente collégiale.

Le Frêle Esquif de mai a été acheté sur internet le 13 juin 2007.
Il contenait à l’origine une composition florale
réalisée par une dame qui a
 » quatre enfants et un merveilleux mari. »