La machine à coudre est en panne.
Nous mettons tout en oeuvre pour la réparer.
En attendant nous vous offrons
une vidéo d’archive,
un ouvrage fait main et une musique douce
pour meubler le silence
Performance parue le 26/09/08
Portant la main à son crâne, avec une touchante simplicité il en souleva le couvercle et je vis, proprement vissée à la glande pinéale, la machine poétique. C’était une sphère de métal suspendue à la Cardan, creuse et remplie, à ce que je compris, de milliers de minuscules lames d’aluminium sur chacune d’elles était gravé un mot différent. La sphère tournait sur ses deux axes, puis s’immobilisait en laissant tomber un mot par une ouverture inférieure. On la fait tourner ainsi – par la puissance de ce qu’ils appellent la pensée – jusqu’à ce que l’on ait tous les éléments nécessaires à la constitution d’une phrase.
Puisque je vous ai dit et répété qu’ils étaient incurables. Je vais vous dire leur secret. Vous vous souvenez que chacun de ces fabricateurs a un viscère malade qui est son principal souci. Il sait que s’il laisse faire la nature, cet organe mourra avec lui. S’il était resté en bas avec nous, c’est bien ce qui serait arrivé. Mais il a trouvé ce moyen sublime : il fabrique des objets inutiles ; inutiles, donc on ne s’en sert pas ; on ne s’en sert pas, donc ils ne s’usent pas ; donc ils dureront longtemps. Ce n’est pas sans logique. Dans chacun de ses objets – c’est là le secret que le public ignore – il cache un petit fragment de son viscère. Quand tout a été employé, l’homme meurt. Mais son viscère malade et chéri, mis en conserves sous des figures nombreuses et variées, continue à subsister, parfois pendant des siècles.
La lecture se continue sur
Ils passent leur temps à raconter par écrit des vies imaginaires. Les uns racontent ce qu’ils ont vécu en le mettant sur le compte de personnages de leur fantaisie, afin de dégager leur responsabilité et se permettre toutes les impudences. Les autres font vivre à leurs créatures tout ce qu’ils auraient bien voulu vivre eux-mêmes, pour se donner l’illusion d’avoir vécu.
Vol spéculaire manifeste sur un nid de reflets
Laboratoire VS
Je remercie Didier, Jean, Patrick, Vincent, Julien, les deux Isabelle, Cécile, Fabienne, Céline, Gaëlle, Corinne pour leur confiance et bien sûr les deux grands performateurs Jean-Luc et Jean-Rodolphe pour leur incroyable présence.