Passage. Topographie n°9.

Juliette Charpentier, Détail de Gertrude,

13 x 16 cm, mine de plomb.

        O misérable! as-tu attendu jusqu’à cette heure pour entendre les murmures et les complots qui, s’élevant simultanément de la surface des sphères, viennent raser d’une aile farouche les rebords papillacés de ton destructible tympan?

Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont,
Les Chants de Maldoror, Chant cinquième.

Passages.

Juliette Charpentier, 1982.

   

    J’ai vu se ranger, sous les drapeaux de la mort, celui qui fut beau ; celui qui, après sa vie n’a pas enlaidi ; l’homme, la femme, le mendiant, les fils des rois ; les illusions de la jeunesse, les squelettes des vieillards ; le génie, la folie ; la paresse, son contraire ; celui qui fut faux, celui qui fut vrai ; le masque de l’orgueilleux, la modestie de l’humble ; le vice couronné de fleurs et l’innocence trahie.


Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont,
Les Chants de Maldoror, Chant premier.

OUBLI

JC, photographie, 1985.


L’automne déjà déjà l’automne
et c’est déjà l’hiver
quand le monde se moque du monde
que l’univers n’est qu’un mot
que l’oubli nous guette sentinelle
au coin des bois au coin des rues
au coin du crépuscule et pour demain
ou pour un autre jour mais on ne sait pas lequel
C’est tant mieux ou tant pis tant pis
On ne peut jamais savoir l’heure exacte

Philippe Soupault, Toujours et déjà