Les impressions de Gertrude


Aujourd’hui, cela fait exactement deux ans
que Gertrude est en ligne

et pêche les illusions sur la Toile

img 0206JC, Décembre 2009,
La peau cathartique de Gertrude N°2
,
empreintes intérieures du crâne de Gertrude en argile dorées à la feuille, boîte à mouches de pêche achetée sur Internet,
3 x 10 x 15 cm

Tout se passait comme si, sur une route ne menant nulle part en particulier, on rencontrait successivement des groupes de voyageurs eux aussi ignorants de leur but et croisés seulement l’espace d’un clin d’œil. D’autres, au contraire, vous accompagnaient un petit bout de chemin, pour disparaître sans raison au prochain tournant, volatilisés comme des ombres. On ne comprenait pas pourquoi ces gens s’imposaient à votre esprit, occupaient votre imagination, parfois même vous dévoraient le cœur, avant de s’avouer pour ce qu’ils étaient : des fantômes. De leur côté, ils en pensaient peut-être autant de vous, à supposer qu’ils fussent de nature à penser quelque chose. Tout cela était de l’ordre de la fantasmagorie et du songe.

 

Marguerite Yourcenar, Un homme obscur.

 
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JC, Empreintes du crâne de Gertrude en argile, dimensions variables.

Pianotez sur les empreintes du crâne de Gertrude pour écouter ses impressions.

L’empreinte de Gertrude.

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2 ANS
DE WEB

GERTRUDE
a-t-elle
laissé
son empreinte
sur l’interface?


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L’Essence de Gertrude

JC, G-I, 1985, Huile, cendre, bitume sur feutre, 300 x 400 cm
Photographie DV.

Cela fait vingt deux mois
que les effluves de Gertrude
s’entêtent en ligne

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Gertrude raconte.

 

Que faites-vous là, ma bonne femme ? dit la Princesse. Je file, ma belle enfant, lui répondit la vieille qui ne la connaissait pas. Ah ! que cela est joli, reprit la Princesse, comment faites-vous ? donnez-moi que je voie si j’en ferais bien autant. Elle n’eut pas plus tôt pris le fuseau, que comme elle était fort vive, un peu étourdie, et que d’ailleurs l’Arrêt des Fées l’ordonnait ainsi, elle s’en perça la main, et tomba évanouie. La bonne Vieille, bien embarrassée, crie au secours: on vient de tous côtés, on jette de l’eau au visage de la Princesse, on la délace, on lui frappe dans les mains, on lui frotte les tempes avec de l’eau de la reine de Hongrie, mais rien ne la faisait revenir. Alors, le Roi, qui était monté au bruit, se souvint de la prédiction des Fées, et jugeant bien qu’il fallait que cela arrivât, puisque les Fées l’avaient dit, fit mettre la Princesse dans le plus bel appartement du Palais, sur un lit en broderie d’or et d’argent. On eût dit d’un Ange, tant elle était belle ; car son évanouissement n’avait pas ôté les couleurs vives de son teint: ses joues étaient incarnates, et ses lèvres comme du corail ; elle avait seulement les yeux fermés, mais on l’entendait respirer doucement, ce qui faisait voir qu’elle n’était pas morte.

Charles Perrault, La Belle au Bois dormant, 1697.

Gertrude se la raconte
sur Internet
depuis vingt et un mois

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