L’Ombre de Gertrude.

 

 

 

Je marche à l’ombre de tes structures éblouissantes. Je progresse, pas à pas sur le tranchant de tes contrastes, équilibrant mon poids sur tes obscurités asymétriques. Je caresse l’inexorable suture de nos mélanges ; sous ma main, l’or cicatriciel de nos collisions. Je me glisse dans les méandres nocturnes de ta physionomie impossible. Ta clarté se dérobe sous ma pensée, la vidant de sa substance, fragile sur ton implacable minéralité.

Je m’endors dans la douceur de tes orbites, perdue dans la chair éteinte de tes cavités.

Je pleure tes larmes absentes.

 

 

21 réflexions sur « L’Ombre de Gertrude. »

  1. Et je suis une ombre qui se désensevelit…
    Et vos os sont poètes.
    Et la poésie caresse ma carcasse.
    Et mes décombres sourient.
    Et je vous présente mes béances les plus plates.

  2. N’ayez plus de crainte mon Os le Bel.
    Je ne suis pas un grain d’élevage intensif.
    N’est pas né encore le souffle qui me dispersera. J’ai du plomb dans les ailes et il m’aide malgré lui à me diriger où vent me semble.

  3. Liberté
    « Sur la mousse des nuages
    « Sur les sueurs des orages
    « Sur la pluie épaisse et fade
           J’écris ton nom ».    
                                          ( Paul Eluard)

  4. Un beau poème ma foi, très sensuel, avec la nostalgie de l’être défunt à qui appartenait ce crâne. Par les yeux se transmet l’émotion, la tristesse comme la joie. Pleurez les larmes absentes, pleurez les larmes de joie. J’aime m’imaginer que cette Gertrude fut heureuse dans sa vie et qu’elle a ri aux larmes, bien plus souvent qu’elle n’a souffert.

    Qu’il y ait autant de kilomètres entre St Pé et Odessa, m’interpelle! A vue de nez j’aurais pas crû! 

    Bien à vous Juliette 

  5. Merci Émile, votre lecture de mes piètres mots me touche et je suis loin d’avoir votre talent.
    Je suis sure que Gertrude avant d’être Gertrude a eu sa part de bonheur, et, sans conteste, un destin d’os hors du commun. En donnant son corps à la science, cette femme que je ne connais pas et dont je fantasme l’existence, ne savais probablement pas qu’elle se retrouverait sur mon étagère, à participer à mes activités monomaniaques et s’embarquerait sur mon rafiot cyber à la dérive. Elle ne savait pas non plus qu’elle vous rencontrerait ainsi que les membres de cet équipage fantastique qui me fait l’honneur de me parler à travers elle.
    En tout cas, elle n’est jamais venue me tirer les pieds lors de mon sommeil, ce qui me rassure et qui me laisserait supposer sa satisfaction.

    Pour le kilométrage entre St Pé et Odessa, je n’ai pas encore vérifié avec mon double décimètre les assertions armengoliennes.

    Revenez souvent, Émile…

  6. Eluard ! Le gars qui avait fait un poème en l’honneur de Staline !

    Ode à Staline (1950)
     
    Staline dans le coeur des hommes
    Sous sa forme mortelle avec des cheveux gris
    Brûlant d’un feu sanguin dans la vigne des hommes
    Staline récompense les meilleurs des hommes
    Et rend à leurs travaux la vertu du plaisir
    Car travailler pour vivre est agir sur la vie
    Car la vie et les hommes ont élu Staline
    Pour figurer sur terre leurs espoirs sans bornes.
     
     Et Staline pour nous est présent pour demain
    Et Staline dissipe aujourd’hui le malheur
    La confiance est le fruit de son cerveau d’amour
    La grappe raisonnable tant elle est parfaite

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