Détail du « sous-mains » de l’étagère-atelier du Capitaine
Parmi les humeurs, une place particulière revient à la bile noire, atrabile ou mélancolie, responsable par son excès de la dénaturation et de l’affection du même nom. Les attributs qui désignent la substance ont ici un pouvoir métaphorique tel qu’ils en viennent à se confondre avec ceux de la maladie dont ils sont la cause. L’atrabile est une humeur concentrée ; produit d’évaporation, elle a accumulé les propriétés térébrantes, corrosives et agressives de la bile jaune. Comme la maladie mélancolique, elle se consume d’elle-même. Noire, elle figure la tristesse du déprimé, la nuit qui l’entoure et la mort qu’il appelle de ses vœux. De toutes les humeurs, elle est la plus instable et passe soudain de la glace à l’ébullition.
Jean-Didier Vincent, Biologie des passions.
Le Capitaine exsude
et Gertrude exulte
depuis quatre ans et demi
C’est très beau… Oui j’adore beaucoup de choses de VH, et pas forcément ce que l’on en retient communément.
Je crois que la bile noire se situe à l’exacte frontière entre la poésie et la science.
En voilà tout un cinéma pour de noirs desseins !
Ce qui est surprenant c’est que nous regardons toujours la terra incognita à travers la lorgnette de notre réalité connue ou supposée connue, l’ailleurs est toujours considéré par rapport à l’ici. (je suis en plein dedans!)
C’est un dessein animé (peut-être de mauvaises intentions…)
La Mélancolie de Dûrer….Ah!………………
Quand la Noire G se fait bilieuse elle fait dans la couleur !!!!!!!!
Le noir n’est pas une couleur et n’existe que dans un absolu idéal. La mélancolie n’en peut être que colorée.
Entendu ,chère ,je mettrais de la couleur …
Qu’est-ce que le noir ???
Rien.
Rien ! ….
Couleur de la nostalgie ….qui n’est rien de palpable …peut-être et qui n’existe que dans l’âme invisible elle aussi
En effet la nostalgie est impalpable et évanescente.
…..
D’une façon incongrue et d’une manière tout à fait inexpliquée, j’ai pensé à une biche noire – une espèce rare s’il en est –, une biche noire perdue dans un sous-bois, une biche noire effrayée, une biche noire aux yeux exorbités, une biche noire perdue dans un sous-bois ne sachant plus où aller, une biche noire terrorrifiée poussant des cris de biche aux abois, là perdue dans le sous-bois.
Aucun risque, Gertrude est une é-cerf-velée.
Je n’aurai, dorénavant, aucun scrupule, à faire tâche.
Cette exception colorée sur fond d’atrabile évoque pour moi une phrase de VH dans Le promontoire du songe : » L’éclair fit une rencontre, quelque chose comme une cime peut-être, et s’y heurta, une sorte de serpent de feu se dessina dans cette noirceur, se roula en cercle et resta immobile ; c’était un cratère qui appraissait ».
Je sais que vous aimez le vieux Victor, comme moi, alors je ne résiste pas…
Pour Hugo, le récit du promontoire renvoie, je crois, à sa découverte du sol lunaire à travers la lunette asrtronomique d’Arago. Les pages qu’il écrit à ce propos parlent de l’informe, de l’absence de rérerence visible au réel avec pourtant un réel omniprésent.
Encore une impression de surface, juste une impression, dictée par les motifs – votifs ou non – de ce fond obscur où la marque de la pointe, semblable à la baguette d’un magicien, donne vie à des chimères… ou à de mignons chatons, ou à d’adorables petits cochons, tout dépend, tout dépend… Il pose un temps, semblable au silence, proche de ce… avec un léger… imprimant sa touche personnelle, semblable à la fin d’un orage ou d’un tremblement de terre… ce moment entre où… et reprend là où tout fini, surprend, rebondit, virevolte, esquisse un pas de danse, écrit une ode à la pluie… Il est maintenant jour, un jour comme peut-être, ou se peut, un jour, oui, un jour.