Il y a près de la mer des oiseaux que je ne connais pas. Ils passent très haut dans le ciel. Parfois ils descendent sur les rochers. Ils sont blancs comme le sel. On les aperçoit aussi qui se reposent sur leur ventre à la crête des vagues. Jamais on ne les voit de près. Ce sont des oiseaux de mer. Leurs cris sont plaintifs et lisses. La nuit, quand je ne dors pas, je crois les entendre, mais c’est le vent que j’entends.
Marguerite Duras, La vie tranquille.
Sans doute des crapauds volants, et de sur-croah, albinos !
Il y a près de mon lit un crâne que je ne connais pas. Il pense en creux le vide qu’il enclot. Parfois, il m’observe, d’un air sans vie qui me laisse sans voix. Je l’aperçois parfois en rêve, il a l’air très las… comme absent… ou pas là.
J’ai moi aussi une affection toute particulière pour Lol V. Stein au point que je me sens parfois, même souvent, dans cet état de ravissement, absentée. Quant j’évoque MD, c’est à cette oeuvre que ma pensée va en premier. Là ce n’est pas Lol V. Stein, mais c’est un passage qui m’émeut énormément.
Au cri plaintif….. 🙂
Ferions nous les mêmes rêves? qui sait… Nous nous y rencontrerons peut-être….
Après les roses blanches …les marguerites…..blanches au coeur d’or …:)
L’homme au bleu maculé de cambouis s’affaire sur sa Ferrari. Il ne fume pas. Il regarde la femme brune au rouge Dior et au foulard Hermès. Il ne bouge pas. C’est visible, il est content. Il sourit d’abord. Tout d’abord il prend un chiffon. Il s’essuie les mains. Il se sent bien. Il ne dit rien. Il sourit en s’essuyant les mains. Elle lui dit je suis prête. Elle est prête pour la soirée et lui non. Elle le lui dit. Il ne répond pas. Il sourit. Ce n’est pas la peine qu’il réponde, que répondrait-il ? Alors elle lui demande : elle est en panne ? Il dit qu’elle marche comme un avion. Il réfléchit et puis il dit qu’il est content. Elle marche comme un avion. Oui c’est ça.
Il répète qu’il est content. Depuis tôt le matin il attendait ce moment, tu ne te rends pas compte, depuis le temps.
Depuis le temps qu’elle est immobilisée… Elle la regarde. Elle lui demande depuis combien de temps. Il dit qu’il ne sait plus. Cela fait si longtemps. Machinal il se gratte la tête. Puis il essuie ses mains pleines de cambouis sur son bleu.
Les roses trémières se penchent sous la brise du soir. Elle lui demande s’il est prêt. Il dit que oui, qu’il en a pour dix minutes. Le temps de prendre une douche. Veux-tu que je les appelle ? Il est d’accord. Ils seront en retard. Dis-leur que nous serons en retard.
Elle entre dans l’auto rouge. Elle referme la portière. Il est sous la douche. Elle attend. Le soir tombe. Ils seront en retard.
Je ne suis pas sure que Marguerite D fut une oie blanche, par contre….
Waouh! C’est torride! …. Enfin le hors champ… ou le petit cinoche que l’on se fait au fond de la calebasse.
Et le beau ténébreux à la Ferrari planquée et aux paluches pleines de camboui, il en pense quoi, de ce chant d’amour ainsi exposé sous un vieil os???? :))))))
Maintenant la douche….. et pas la douche froide…. RAAAAAHHHHAAAAAAAA!!!!!!!!
L’homme à la Ferrari
Rit mais ne pense pas,
L’homme aux mains de camboui
Dépense sa « Forza »,
Mes élucubrations
Fort durassiennes sont…
Comment vous dire ? Vaines ?
Et mes vers de six pieds
Riment ma vanité
De ça j’en suis certaine !
Pour une fois je ne vous croiX pas Vaniteuse mais …..euse! 🙂
Surtout que c’est une histoire VRAIE! Hormis les gargouillis de Gertrude, bien sûr; cette vieille calebasse est muette, bien heureusement. Et je confirme qu’elle ne chante pas sous la douche.
Elle claque très bien de la machoire et sans chaussures spéciales.
Croyez-moi j’en ai , avec mes quenottes, broyés quelques uns qu’ils soient Marcel ou autre, chocolat ou cachalot.
Je ne résiste pas à vous envoyer ici:
http://gertruderosecelavi.over-blog.com/article-03-03-2010-gertrude-ne-vois-tu-rien-venir-45901303.html
ou ici:
http://gertrude.over-blog.org/article-neuf-d-avril-pour-du-je-l-exception-au-capitaine-n-3-48191064.html
L’Os broie gratis.
Le charbon et le chocolat sont bons pour la santé.
Et le noir lui va si bien!
Il faut apparament un code d’accès ….mais oui ,oui…activité reprise par le vé gé-tal-ien !
un scoupe !
Hélas! Là je n’ai pas le temps de creuser l’affaire avec mes machoires, il faut que j’y aille mais à suivre!
on se tient au courant 🙂
Je viens en effet de voir quelques empreintes dans un blog vache. Bof….
ah! et bof ? bof quoi ???
Disons que j’ai en effet vu la signature mais je n’ai pas retrouvé la verve d’écriture; et la défense des escargots n’a pas vraiment le pouvoir de m’émouvoir. Mais je comprends votre surprise.
oui ,les escargots …mais on sent encore le reproche sous-jacent …cette démarche extrême …de tout controler
Je n’aime pas les commités de vigilance ni les redresseurs de torts.
J’avais pourtant essayé de dire ce point de vue.
quelqu’un sous emprise ,sous la fermeté …des failles . J’avais senti ça …mais pas imaginé que ce soit…à tourner ainsi . J’aime tant la liberté ,et respecte celle d’autrui …Il y a des traumas là -dessous …
Je vous rejoins complètement là-dessus; je hais tout ce qui peut séparer ou enfermer et je pense que la richesse de l’humanité est dans sa diversité et son pouvoir de liberté et de rebellion. Je pense que la plus belle des qualité est l’attention aux autres et le respect de la singularité de chacun.
oui…Et c’est ce qui fait la richesse des échanges ,des relations …
Je compte sur vous car je ne connais pas plus libre et plus rebelle que vous, chère Magicienne; il est rare de rencontrer quelqu’un si peu « conformée », je vous admire.
….je suis zémue ,car oui ,rebelle et non conformite …trop souffert et vu ce que c’est l’étroitesse d’esprit …Jamais je n’ai voulu reproduire ce système ..pourtant ,vous savez combien j’ai dû lutter…contre les miens…Jusqu’au bout je serais ainsi .
Ne changez rien… 🙂
Ah! Marguerite ….je laisse la parole à Gertrude …Mon coeur est encore tout en plaie de cette histoire si belle …ou rien dans le vécu n’a été terni ,que des souvenirs sans ombre aucune ,sinon la suspension…si radicale .( je parle pour moi ,là ) .Des mois d’accords pour une musique inachevée….le clavier est muet ,l’impromtu …s’est rompu .Je le déplore ,croyez-le bien ,car la Magicienne étant fidèle …ce qui se …brise la bavre . ) Tant d’estime clamée et tant de silence ensuite .Le Capitaine et moi…sommes bien …déçues .
Il est difficile ici de retracer toutes les péripéties (dont vous pouvez voir quelques traces dans ce triblog) de cette aventure antérieure à votre arrivée; aventure qui semblait pourtant si riche et si pétrie d’humanité: rencontre fulgurante entre un personnage haut en couleur à la plume brillante, acérée et émouvante avec une crâneuse et une Magicienne; trio qui ne s’est pas contenté des seuls couloirs virtuels du web mais qui a continué sa promenade dans les rues de la Capitale, humant, chantant et dansant sur l’air de Paris avec les paroles de la grande Amitié, complicité qui nous semblait si miraculeuse…
Vous connaissez la réserve de la crâneuse misanthrope…. La Magicienne, elle, si humaine, trop humaine, prête à donner le meilleur avec sa grande générosité, a poussé son voyage plus loin…
Et puis plus rien… La fermeture, le cadenassage sur des idées radicales… Je ne jugerai pas ces dernières, chacun sa vérité, comme vous l’exprimez si bien. Et le sentiment d’avoir été jetées comme de vulgaires « kleenex ». Dernier signe, un poème au passé simple, auquel j’ai répondu par l’imparfait:
http://gertrude.over-blog.org/article-au-passe-simple-je-preferais-l-imparfait-84935517.html
Mais mon crâne, là, brusquement éprouve le besoin de décharger sa rate, car l’humanité, parfois, le démange comme du poil à gratter. Dont acte: Article à paraitre…. très bientôt…
Je crois qu’en effet il y a là quelque chose que nous ne comprendrons jamais…
La seule chose que je tiens à dire ,c’est que rien ne pourra ternir les heures vécues ,partagées .Et l’accueil sublime qui m’a été fait hors la Capitale et que ,chère Crâne vous n’avez su qu’à travers nos échos d’alors .Mais à deux ,côte à côte ,nous étions très tard dans la nuit à vous envoyer un com.sur votre raffiot .Vous étiez partout …et tant d’estime pour vous inlassablement redite !
La seule consolation est de savoir que nulle brouille n’a été .Quelque chose en dehors s’est produit .Inexpliquable.Du moins ,de notre côté …
Une relique que je garde en mon coeur .Mon coeur navré .
Mais il y a des brouilles qui ne disent pas leur nom…. Ou plutôt, il est parfois préférable qu’il y est une véritable brouille, un clash, une bonne engueulade, c’est plus clair qu’une telle disparition où là, la brouille est à entendre comme une piste brouillée ou une vue brouillée.
Non…je préfère….sans brouille ….sans colère ….sans reproches …Na !
C’est raté! Mais cela n’engage que moi!
je me joins au lamento …
On se lamente beaucoup ce suaire!
Memento Mori …
Je vous « pique » cet oste nuit d’os » pour mon site facebook…J’aime cette « vie tranquille » (dé)voilant la vanitas.
J’aime beaucoup ce texte de Duras, moi aussi, cela rejoint mes goûts contemplatifs.
Chère Gertrude, j’en ai les plumepétales tout hérissées d’émotion. Cette vanité d’eau blanche chez Gertrude noire sous le signe de M.D ne pouvait que me ravir comme Lol V. Stein. J’entends, moi aussi, souvent, ces cris d’oiseaux inconnus qui volent au ras d’os lorsque je colle mes yeux contre la coquille luisante.
J’adooore cette histoire d’homme bleu aux mains noires de cambouis sur fond de rouge à lèvres et de Ferrari : c’est moins Durassien que Lichensteinien. De grands aplats de couleurs, des cernes noirs et en voix off le Râle de Gertrude…
Et sous la pluie? En faisant des claquettes? L’os peut faire des claquettes le soir à minuit…
Gertrude noire n’ a donc rien à envier à Gertrude Rose qui se ballade en tenue légère du côté du moulin rose. Un série de moulins du noir au rose en passant par toutes les nuances du cramoisi pour le boudoir de magicienne, façon grande broyeuse de Marcel, ça pourrait s’envisager?
C’est croquant le cache à l’eau : il faut des quenottes de capitaine pour en venir à bout. Mais je sais que rien ne vous résiste!
Je me disais bien aussi que du côté du broyage…
J’espère que vous n’avez pas broyé du noir en mon absence…
Je ne connais pas le défenseur des escargots mais d’une certaine façon, sa posture sans doute excessive de redresseur de torts, tors, torses -(lesquels ? pour quelle croisade/torsade?)- sait suciter rébellion et colère. Moi aussi je suis une adepte de la non conformité mais ce qui me porte, encore aujourd’hui,malgré les déceptions et revers en tous genres, c’est la rencontre avec la vérité de l’autre et ce que j’y découvre de radicalement étranger. Alors dites m’en un peu plus sur le végétalien qui déclenche si fort l’ire du crâne et de la magicienne.