QUINZE JUILLET 2008
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Les chinois voient l’heure dans l’œil des chats
(…)
Et si quelque importun venait à me déranger pendant que mon regard repose sur ce délicieux cadran, si quelque génie malhonnête et intolérant, quelque démon du contre-temps venait me dire :
« Que regardes-tu là avec tant de soin ? Que cherches-tu dans les yeux de cet être ? Y vois-tu l’heure, mortel prodigue et fainéant ? »
Je répondrais sans hésiter :
« Oui, je vois l’heure ; il est l’Eternité ! »
Architectures sur
gertruderosecelavi.over-blog.com
Donc le granit serait tout de même plus précieux que le mortier ? Ce n’est pas ce que nous voulons dire. Car une paroi avec des décorations en stuc de Michel-Ange éclipsera même le mur de granit le mieux poli. Ce qui détermine la valeur d’un objet, ce n’est pas seulement la quantité de travail investi, mais aussi sa qualité.
Nous vivons en un temps où la quantité de travail fourni compte par-dessus tout. Celle-ci est facile à calculer, elle frappe chacun d’emblée et n’exige ni regard exercé ni connaissances particulières. Là il n’y a pas d’erreur. Tant d’ouvriers ont travaillé pendant tant d’heures pour tel salaire. Chacun peut faire le compte. Nous aimons à dire à tout le monde la valeur des choses qui nous entourent. Dans cette optique, les matériaux qui réclament le plus long travail seront aussi les plus considérés.
On n’a pas toujours pensé ainsi. Autrefois on construisait avec les matériaux les plus aisément accessibles. En maintes régions avec de la brique, en d’autres avec de la pierre, ailleurs encore les murs étaient recouverts de mortier. Ceux qui construisaient ainsi se sentaient-ils inférieurs à l’architecte qui utilisait la pierre ? Pourquoi donc ? Une telle pensée ne venait à l’esprit de personne. Si on avait disposé de carrières dans les environs, on aurait construit en pierre. Amener de loin des pierres destinées à la construction paraissait plus une affaire d’argent qu’une question d’art. Et jadis l’art, la qualité du travail, comptait plus que de nos jours.
La négation réelle de la culture est seule à en conserver le sens. Elle ne peut plus être culturelle. De la sorte elle est ce qui reste, de quelque manière, au niveau de la culture, quoique dans une acception toute différente.
Prochain article le quatorze juillet deux mille huit.
Une fois n’est pas coutume, lancée par sarkobasta , voici la chaîne musicale du Web:
qu’ameneriez-vous sur l’île déserte que vous n’aurez jamais?
Comme CD bien sur, et il n’en faut que cinq….
Hé bien voilà:
Pour Gertrude (la Misanthrope qui rêve de vivre sur une île déserte) c’est:
1- Patti Smith, Horses
2- Nirvana, In utero
3- Weather report, Heavy Weather
4- Led Zeppelin, How the west was won
5- Lou Reed, Rock and Roll heart
et ………… 20 autres de plus.
Gertrude vous répond,
Gertrude discute d’Art avec vous,
Gertrude (ne) dit (pas) n’importe quoi,
Gertrude a mauvais caractère,
Gertrude est une boite vide,
Gertrude vous parle.
Il est clair qu’une oeuvre ne vous intéresse qu’en tant qu’information sur l’art. Vous même, vous produisez des informations sur l’art lorsque vous fabriquez un objet dans votre atelier, lorsque vous organisez une exposition, lorsque vous écrivez un texte pour un catalogue. Même lorsque vous dites que le réel vous intéresse plus que l’art vous produisez de l’information sur votre idée de l’art, et c’est cela qui vous intéresse en fait, bien plus que ce soit-disant réel. D’ailleurs vous ne cessez pas de produire et de traiter de l’information; lorsque vous discutez avec vos voisins de la dernière exposition de l’ARC; lorsque vous parlez de tel et tel avec tel autre au téléphone. Il est clair également qu’en fait d’information vous pouvez aussi vous intéresser à autre chose qu’aux oeuvres elles-mêmes.
Il faut reconnaître à l’art d’autres médias que l’exposition.La conversation par exemple en est un tout aussi valable.
Hommage au Cercle Ramo Nash*
et à La solidarité Opérationnelle.
*Méta-Oeuvre de Yoon Ja et Paul Devautour,
en savoir plus par un spécialiste: