Neuf de Décembre: Encore un Neuf à la mer!

 

Le Capitaine est débordée

Son Crâne écope

 

Le Capitaine est en charrette

Mais n’est pas chargée d’Os

 

Le Capitaine se noie

Gertrude prend l’eau

 

Le Capitaine dérive

Et a perdu la Tête

 

Le Capitaine rend sa casquette

Mais travaille du chapeau

 

Le Capitaine sombre

Le Crâne se la coule douce

 

Gertrude a l’Éternité

Le Capitaine manque de Temps

 

En avez-vous à lui donner ?

 

 

Un Neuf de perdu, An Dix tu retrouveras….

 

Dernier accès de nostalgie

 

Et c’était vraiment le dernier…

 

La peau cathartique de Gertrude: première analyse.

 
GERTRUDE

ou

Le Complexe du
 
Hareng

Cela fait presque deux ans que

Gertrude tente de faire illusion dans la vitrine
Gertrude évolue en aquarium
Gertrude se conserve dans le sel de nos larmes
Gertrude vous regarde avec un oeil de poisson frit
Gertrude se croit fraiche comme un gardon
Gertrude attire les pêcheurs
Gertrude nage en os troubles
Gertrude fait « blog » sur l’interface
Gertrude brille sur les étals
Gertrude se promène en banc
Gertrude a une mémoire de poisson rouge
Gertrude est toute ouïe

Enfin

cela fait exactement vingt trois mois que Gertrude est au bout de la ligne

 

JC, novembre 2009, La peau cathartique de Gertrude N°1,
Huile sur carton, médium, verres de montre, clous,
 2 x 20  x 20 cm.

Hareng à l’huile
sur
gertruderose

Hareng au charbon de bois
sur
gertrudenoire

Last Visage Parano

 

Gertrude

déceptionnelle

Remontée de cave exceptionnelle,
 parfum millésimé de cimetière
et fantômes émouvants
pour
un Crâne décevant et comateux
par
Hécate la Magicienne

« Deux squelettes parlent . L’un des deux a sauté par-dessus le mur du cimetière , pour retrouver un ami , il s’est blessé un os , et il de fait panser avec un emplâtre de terre et de pétales de roses. -Comment se fait-il que tu n’aie pas ta femme ici avec toi ? – Que veux-tu ,elle est dans un autre cimetière! – C’est triste ,mon pauvre vieux …- mais non,ce n’est pas triste réplique vivement le grand squelette .-On voit bien que tu n’as pas vécu avec elle :elle me défendait de fumer ,de boire du vin …et puis sur ses vieux jours ,elle radotait un peu.Ah! seigneur quand j’y pense ,je suis bien content de ne plus l’avoir sur le dos ! Mais , au fait , la tienne , où est-elle ?  -Sur la terre… murmure le petit squelette avec mélancolie….Dis-toi bien que j’ai quitté  les vivants à l’âge de trente cinq ans . -Non? Pas possible ? La vie était si terrible pour toi , avec les vivants ???

– Ah! pas du tout ,je suis devenu squelette  accidentellement…Je faisais les vitres,j’ai perdu l’équilibre  et je suis tombé du 4ème étage . Tué net ,mon vieux!!!

On m’a couché sur mon lit . Des bougies allumées m’éclairaient faiblement , et ma femme pleurait. C’est ça qui m’a fait le plus de peine. – Bah ! elle viendra bien un jour te retrouver ! – oui, mais , d’ici là , je l’aurais oubliée … Et les deux squelettes se mettent à rire. – bon , si maintenant , nous parlions un peu de notre farce . Elle est bien prévue pour demain soir ? – Bien sûr. Tous les amis sont prévenus? -oui, il faudra prendre soin de ne pas être vus, car notre Roi, sans cela , brrr mes tibias en tremblent déjà !

Les squelettes préparent une fête au cimetière. Seulement il y a  le gardien, qui a bien des soucis avec des fleurs qui disparaissent des tombes et les réclamations d’une vieille harpie qui hurle au scandale et l’accuse de dérober les dites fleurs. En vérité ,les squelettes les grignotent , une gourmandise…

Les squelettes étant trop « voyants » la nuit , ils prévoient de se déguiser . Il faut l’accord du Roi des squelettes et il y a aussi le Roi des fantômes…Eh! oui…:)

On ne peut sortir le soir hors les murs que drapés de noir,pour cacher les os !!!Et acheter des bougies et autres bricoles implique de se glisser hors du cimetière…

Le squelette , drapé de tissu noir , n’empêche point le bruits des articulations , qui sont bruyantes, un bruit de castagnettes…la nuit ,tout est insolite…donc la crainte harcèle le malheureux squelette partit en expédition…! Cela lui faisait quelque chose de marcher ainsi par les rues. Il se sentait tout frémissant. Il avait vécu là autrefois.Il se sentait poétique . Les étoiles scintillaient. La lune se fardait d’un nuage presque transparent . Les maisons grises semblaient mortes avec leurs persiennes closes . Il regrettait pour la première fois son enveloppe de chair .

Parvenu devant la vitrine du marchand de chandelles,il hésita. Briser la vitre.Oui.Il fallait.Il lance ce qui avait été son bras .La vitre tombe dans un bruit de sanglots. Le squelette examine ses phalanges. Elles saignent de la moelle…

Et ce fût la nuit suivante que tous les squelettes,comme dans un ballet bien réglé avancèrent leurs tibias, lentement , puis plus vite ensuite , dans un mouvement étrange et saccadé , accompagné d’une bizarre  cacophonie de sons  qui résonnaient sinistrement .

Le gardien , son bonnet de coton sur son crâne chauve , et vêtu d’une longue chemise de nuit , ronflait paisiblement sous ses couvertures et son gros édredon rouge . Les squelettes  autour du  lit se resserrèrent en une ronde (macabre!). Ils s’agitaient , brandissant leurs membres décharnés .

Tout à coup le gardien  se dresse sur son séant , le visage figé  en une horreur sans nom ! Un cri affreux fuse de ses lèvres . Trois squelettes s’avancent  vers lui avec un rire sardonique . Alors ,il fait un bond en arrière .. Son bonnet de nuit vole  à travers la pièce . Il se saisit de son édredon et le lance sur les danseurs de la mort . Tout d’abord il a cru à un cauchemar.,mais , non , il est bien éveillé , et ces horribles choses s’avancent…vers lui.-Pitié ! hurle l’homme chauve. Il a la tête proche d’éclater. Il a lancé ses souliers , il vient de briser la fenêtre , mais la farandole se resserrent davantage , et le nombre des squelettes est plus croissant qu’au début.- Pitié…!…Pitié…Il hurle au milieu du bruit assourdissant des os entrechoqués. Acculé dans un angle de sa chambre ,l’oeil dilaté , il voit venir vers lui un affreux squelette tout tordu , qui tend ses doigts tous crochus , prêt à l’emporter , comme le ferait un vautour d’une vivante proie :- ah!!!!-pitié…

Brusquement sur le seuil de sa porte , apparaît une ombre blanche , dans laquelle des yeux de feu brûlent .

C’ést le fantôme !!!! Alors le gardien stupéfait voit s’enfuir comme une volée de moineaux  les macabres danseurs . Seulement , point délivré entièrement  encore. Il y a le FANTÔME !!!Celui-ci s’avance agitant son suaire . Alors c’est trop d’émotion; le gardien perd connaissance ….

…Quelques jours plus tard ,le Roi des squelettes recçoit une visite  étrange qui ne lui fait point plaisir  : celle du fantôme.
Il lui dit de prendre place sur son oreiller percé ,qui chez les morts est un très grand luxe . Le Roi des fantômes  s’assoit gravement ,étalant son suaire pour ne pas le froisser . Quant au Roi des squelette ,il s’installe sur le couvercle de son cerceuil . Drapé dans son drap noir ,rtrouvé sur une vieille tombe . Il a bon aspect Une servante  apporte apporte des pétales de roses ,des asparagus et quelques oeillets .Tout cela dans une vieille chaussure vernie  noire ,dont les lacets ont disparus ,et ,posées sur le cercueil retourné qui de cette façon ,fait une tble . Le fantôme apprécie ce repas de choix.Il cligne de l’oeil ,et prononce : -un jour je vous inviterai dans mon royaume …- Cher Majesté ,dit le roi des squelettes en mentant sans pâlir , j’en serais ravi .Mais que me vaut l’honneur de votre visite ?
Le Roi des fantômes se trémousse sur son oreiller troué d’où la plume sort…- Vousn’ignorez pas , je pense, l’immense service que je vous ai rendu ? -A moi ? s’étonne le squelette .- oui ,à vous . -je ne comprends…- mon Dieu! Essayez de vous souvenir de la sarabande que firent vos sujets dans la chambre du gardien . Cela aurait pu mal finir !Pensez donc ,si on était venu !!! Heureusement que je suis arrivé !
Le Roi des squelette tend sa boîte crânienne  en avant ,tout frémissant de colère . – ah! les gredins ! je n’étais pas au courant de cela.
Il prend une voix plus calme : -je ne puis que vous remercier ,Ô Majesté …- Les remerciements en paroles ne suffisent  pas ,Ô Roi des Squelettes.Mais nous en reparlerons .Reposons-nous d’abord de notre fatiguante causerie ….
« 

 

…À suivre en dessous, car Hécate n’a pas encore dit son dernier mot, et  Gertrude continue à faire semblant d’être dans le coma pour connaître le fin mot de l’histoire…. chutt….

 

MERCI
Déesse des Carrefours!

 

Et

 

en exclusivité sur ce blog

la très exceptionnelle apparition de

Jozzzzzzzé

la mouche préférée d’un crâne volant,

la bestiole réveilleuse d’os,

le bourdon délicieux de ses acouphènes,

le seul moucheron doté d’oreilles de Mickey,

spécimen unique

de l’incroyable et rarissime collection

de diptères écrasés de

Plaiethore

Bzzzzzzzzzzz!

 

 

Gertrude/Peinture ou les neuf Tortures du Capitaine

 

Depuis que Le Capitaine est entrée en Peinture…

Gustave Courbet, L’homme blessé, 1844-54
Elle meurt d’amour pour Gustave…

Édouard Manet, Le déjeuner sur l’herbe, 1863
Son coeur est transpercé par le regard Nu d’une Femme assise sur l’herbe…

Paul Cézanne, Pommes et oranges, 1899

 

Les Pommes de Cézanne sont les plaies purulentes de sa carapace…

Gustav Klimt, Judith et Holopherne I, 1901

 

Elle est noyée dans l’Or fatal de Klimt…

 

Antoni Tàpies, Empreinte, 1981

 

Sa chair palpite dans les douleurs de la Matière…

Gérard Gasiorowski, Les classes de l’Académie Worosis Kiga, 1975
Elle est irrémédiablement Kiga et sait que sous le Chapeau, la Peinture est sa fonction organique…

 

Joseph Beuys, Expliquer des tableaux à un lièvre mort, 1965

 

Elle tente de raconter l’Art à un crâne mort…

 

Marcel Duchamp, Fountain, 1917

 

Elle a la tête coincée dans un Urinoir…

 

James Ensor, Squelettes se disputant un hareng saur, 1891

Mais cela fait trois jours
qu’elle a été foudroyée
par un Hareng…

 

Elle se souvient que
L’Art en Gertrude
est
PEINTURE*
*Cela ne sera pas sans conséquences


Suivez le hareng

Neuf de Novembre pour une Décollation immédiate.


Réponses du Capitaine

aux questions

que vous aviez en

Tête

à propos de Gertrude

mais que vous n’aviez jamais
 
osé

formuler

Q – Gertrude a-t-elle une tête ?

R – Il faut espérer, sinon les questions suivantes n’auraient aucun sens.

 

Q – Gertrude est-elle une tête ?

R – Probablement car elle a été livrée sans l’option jambes.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de mule?

R – Elle n’avance pas trop…

 

Q – Gertrude a-t-elle une tronche de cake ?

R – Fourrée aux raisins de Smyrne, cela pourrait passer…

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de lard?

R – N’ayant même plus la peau sur les os, elle la cache bien, la rouée.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de cochon?

R – Un moment elle en avait deux, maintenant elle n’en a plus qu’une.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête du client?

R – Elle s’en ai payé plus d’une et s’en payera encore.

 

Q – Gertrude a-t-elle une binette?

R – Oui, pour cultiver son jardin.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête à claques?

R – Elle claque des dents facilement.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de mort?

R – Vous l’avez bien regardée ?

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête reposée?

R – Cela fait un bail qu’elle attend la retraite.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de péripatéticienne?

R – Elle pense sérieusement aux avantages des services tarifés…

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête-bêche?

R – Je n’ai jamais été très sûre de son orientation, ni de ses fantasmes; enfin cela ne me regarde pas..

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de noeuds?

R – Tout cela n’est pas très simple.

 

Q – Gertrude a-t-elle une fiole?

R – Avec une scie, je pourrais peut-être la mettre en bouteille.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de fémur?

R – Non.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête près du bonnet?

R – Nous sommes le neuf novembre, et il commence à faire froid.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de chapitre?

R – Faudrait-il encore qu’elle ait voix au chapitre.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de loup?

R – Elle a déjà une araignée au plafond… Mais il n’y a pas de quoi hurler.

 

Q – Gertrude a-t-elle un tête-à-tête?

R – Avec moi, essentiellement avec moi.

 

Q – Gertrude a-t-elle une poire?

R – Les poires pour les boit-sans-soif ne sont pas toutes à lavement.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête à queue?

R – Restez polis, c’est un crâne bien élevé.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de Méduse?

R – Je confirme, si vous la regardez bien en face, vous risquez de rester là longtemps, très longtemps…

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de charcutière?

R – Ce n’est pas un pâté de tête.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête d’autruche?

R – Oui, depuis vingt et un mois et cinq jours.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête d’enterrement?

R – Pas encore.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête patibulaire?

R – Patibulaire mais presque.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de mollusque?

R – Comme calmar, elle est plutôt coriace.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de camembert?

R – Gertrude n’a pas de pieds mais aime le laid cru.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête à faire peur?

R – Quelle question ! Vous seriez déjà parti.

 

Q – Gertrude a-t-elle une bille?

R – En tout cas ce n’est ni une bille de bois, ni une bille de clown.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête d’éponge ?

R – Elle absorbe tout ce qui passe.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de gondole?

R – Elle risquerait de couler au milieu du Grand Canal.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de profil?

R – Comme tout le monde, elle a un bon et un mauvais profil.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête d’oeuf?

R – Elle a un neuf d’avance.


Q – Gertrude a-t-elle une tête de pioche?

R – Elle a atteint le fond mais creuse encore.

 

Q – Gertrude a-t-elle un ciboulot?

R – Elle a un boulot mais pas très bien payé.

Q – Gertrude a-t-elle la tête à l’envers?

R – Laissez lui le temps de se retourner.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête d’épingle?

R – Plutôt une tête montée en épingle.

 

Q – Gertrude a-t-elle la tête de ma concierge?

R – Elle a, comme elle, l’esprit en escalier tout en restant planquée dans son étagère.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de lecture?

R – Elle a lu Lautréamont.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête chercheuse?

R – Une chose est sûre, c’est qu’elle vous cherche.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête nucléaire?

R – Secret défense.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de courge?

R – Certains soir, par abus de jus de citrouille

fourni par une magicienne de sa connaissance.

 

Q – Gertrude a-t-elle la grosse tête?

R – Tout est relatif au couvre-chef du jour.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête baissée ?

R – Gertrude ne baisse jamais la tête.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête couronnée?

R – Je vous ai déjà dit que c’était une princesse.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête bien pleine?

R – C’est une question qui fait débat et qui a déjà fait couler beaucoup d’encre.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de pipe?

R – Vous n’imaginez tout  de même que vous allez la fumer.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête blonde?

R – Non c’est une brune.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête brûlée?

R – Elle est grillée à peu près partout…

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête d’affiche?

R – Elle adore s’afficher.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête sans cervelle?

R – Il y a longtemps que l’on a balancé la cervelle, la date de péremption était largement dépassée.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de bétail?

R – Elle adore regarder passer les trains.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête au carré?

R – Elle passe son temps à multiplier sa tête par elle-même.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de peloton?

R – Elle a un petit vélo dans la tête.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête qui tourne?

R – Elle a la tête qui tourne comme le laid et tourne en bourrique.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête fêlée?

R – Inutile, elle a déjà la calotte découpée très précisément sans pour autant être calotine .

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête d’ail?

R – La prenez-vous pour un crâne sans aulx ?

 

Q – Gertrude a-t-elle une sale tête?

R – Comme tout le monde, cela dépend des jours, mais elle se tient propre.

 

Q – Gertrude a-t-elle un casse-tête?

R – Elle préfèrerait être elle-même un casse-tête, car même si elle possédait un casse-tête, elle n’aurait pas les moyens de l’actionner.

 

Q – Gertrude a-t-elle un tue-tête?

R – C’est un sujet difficile, voire douloureux ; vous me pardonnerez de ne pas le hurler sur les toits.

 

Q – Gertrude a-t-elle un serre-tête?

R – C’est une fille… Non, c’est idiot ce que je dis ; il y a des questions qui ont tendance à me prendre la tête.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de linotte?

R – Quand les poules auront des dents, que les canaris seront libres et que les linottes seront géantes.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de veau?

R – Je ne sais toujours pas ce qu’elle vaut.

 

Q – Gertrude a-t-elle une tête de lit?

R – Elle serait plutôt au pied de mon lit pour me tirer les pinceaux et cela m’empêche de dormir.

 

Q – Gertrude a-t-elle la tête ailleurs?

R – Je ne l’ai toujours pas localisée.

 

Q – Gertrude a-t-elle la tête au pied?

R – Elle a une tête multifonctions.

 

Q – Gertrude est-elle une tête de série?

R – Tant qu’elle n’est pas chef d’escadrille, elle ne risque pas d’être une voleuse en série.

 

Q – Gertrude a-t-elle la tête en l’air?

R – Je l’ai placée le plus haut possible sur l’étagère pour qu’elle ne développe pas un complexe d’infériorité.

 

Q – Gertrude a-t-elle des maux de tête?

R – Elle ne se plaint que des mots.

 

Q – Gertrude est-elle en tête du hit-parade?

R – Cela me semble évident, sinon je ne passerais pas le disque si souvent.

 

 

Q – Gertrude a-t-elle toute sa tête?

R – Cette liste sans queue ni tête n’est pas exhaustive.

 

Q – Gertrude perd-elle la tête?

R – Il suffisait de demander.

Le neuf est un multiple de trois
gertruderose
gertrudenoire

   
   

Gertrudomètre: onzième version, le Sens de Gertrude

 

Allez dans le sens de Gertrude

   

JC, Gertrudomète N°11,
octobre 2009,
Huile, encre, collage de photographies sur lettre en carton,
2,5 x 13,5 x 21 cm
 

Prenez Gertrude au pied de la lettre

Pour voir son caractère dans tous les sens du terme

 

Découvrez son chiffre capital

Sans que cela reste lettre morte

 

Déchiffrez son monogramme majuscule

Avant de tracer le corps de sa lettre initiale

 

Enfin prononcez G au sens littéral

Pour en comprendre le titre avant la lettre

Le mythe relève d’une science générale extensive à la linguistique, et qui est la sémiologie.
Roland Barthes
 
La fonction poétique projette le principe d’équivalence de l’axe de la sélection sur l’axe de la combinaison.
Roman Jakobson,

Essais de linguistique générale.

 

Cela fait vingt deux mois

que Gertrude marche à contre-sens,

tourne dans tous les sens,

perd tout bon sens

sur Internet

 

 

Vapeurs des sens

sur

gertruderose

 

Trace d’essence

sur

gertrudenoire

 

Gertrude trompe la Mort

 

GERTRUDE
ou
Les neuf raisons
de ne pas tenir ces propos

Mes propos seront trop courts,

car le temps m’est compté. Je n’en connais pas la somme; c’est cet insu qui m’en fait prévoir l’issue, et cette incertitude  qui décompte mes comptes.

Gertrude me fait face. Et cette face d’objet crâne sera plus pérenne que la mienne ; mais le sujet Gertrude, à qui je fais face, se noiera avec moi sur la surface de l’oubli. Je compte mes mots ; je sais qu’ils seront toujours plus courts que mon temps imparti, même un temps parti une seconde plus tard.

 

Mes propos seront décousus,

car chaque jour voit ma chair se défaire de ses coutures initiales et m’oblige à composer avec la décomposition. Je repousse et surjette  la nécessité de voir dans mes plis la déconfiture aveugle qui n’appartient qu’aux choses. Je brode devant la mâchoire cousue de Gertrude.

 

Mes propos n’auront aucun sens.

Je ne peux que le vouloir ainsi. Je vais dans le sens de la Mort qui n’a aucun sens. Mon sens commun pourtant lui donne sens dans l’inconnaissable et je me force au bon sens de ne jamais la comprendre. Gertrude se moque de la Mort dans l’absence mémorielle que je lui impose, dans le vide sensoriel qui lui donne tout son sens.

 

Mes propos seront incohérents.

Vous en apercevrez  rapidement les effets sous l’apparente logique du texte. Comme la cohérence de ma vie tient à la fausseté de sa logique, la cohésion des cellules maintient  ma précarité biologique. Le rythme bien réglé de mes fonctions vitales orchestre les balises des petits départs et pose les bornes identifiables de mes aboutissements. Gertrude est un motif roulant sur le néant, m’entraînant dans la lutte contre les simulacres de sa dislocation. 

 

Mes propos seront absurdes.

Vous chercherez vainement les raisons pour lesquelles je les tiens. Raisonnablement, vous ne pourrez en retenir que les moins raisonnables. Il n’y a aucune raison d’écrire sur la Mort, car la nommer est absurde, aussi absurde que de ne pas en parler. Mais, raisonnablement, que vient faire Gertrude dans un tel raisonnement si ce n’est donner raison à une telle absurdité.

 

Mes propos seront idiots,

car je ne peux aborder la Mort avec intelligence. La Mort n’a rien à comprendre, n’est rien que je puis savoir. L’inconscience inerte me permet de la toucher, l’innocence me place à sa frontière. Seul le vide peut regarder sous ses yeux clos. Dans le noir je cherche le corps siamois de Gertrude, la jonction que la conscience me refuse.

 

Mes propos seront superficiels.

Légèrement,  ils se poseront à la surface de l’essentiel et n’attaqueront pas le derme de l’ignominie. Ils caresseront l’or de Gertrude avec mon pinceau, effleureront ses contours de mon crayon. Contournant la forme, ils ne feront jamais détours par le fond. Délicatement je pomponne un crâne ; sous ses apparences, je masque ma réalité.

 

Mes propos seront provocants.

Rassurez-vous, je n’ai pas la prétention de vous provoquer ; cette faible impertinence ne provoquerait que compassion à mon égard. Quant à la Mort, son pas est bien assez provocant pour provoquer ces propos et m’interdire toute provocation à son sujet. Non, c’est moi que je provoque, car ma pauvre insolence ne peut que soulever les vagues de ma terreur, ne peut qu’aligner les mots d’une fiction. Gertrude est la provocation des petites morts.

 

Mes propos seront arbitraires,

autant que les mots que je viens d’écrire. Rien ne m’obligeait à les écrire, rien ne vous obligeait à les lire. J’affirme cela; qu’importe que cela m’importe, ou que cela vous importe, ou que cela soit n’importe quoi. Comment pourrait-il être autrement  que ce point de vue arbitraire, et qu’arbitrairement  je prends pour singulier, alors qu’il ne l’est pas, sur une généralité choisie arbitrairement pour nourrir mes gratuités à propos d’un crâne qui n’a pas demandé à être nommé. Je vous garantis, mais cela n’engage que moi, qu’il y a bien plus de neuf raisons de ne pas écrire ces mots ; mais je préfère m’arrêter là. Je n’en mourrai pas, Gertrude.

 

 Juliette Charpentier,

Paris le vingt quatre octobre deux mille neuf.

Photographies DV,
JC vue de dos
version en négatif
1978/2008

N’oubliez pas de passer et trépasser
par
gertruderose
et
gertrudenoire

Gertrudomètre: dixième version.


La Lanterne de
 
Gertrude

ou

La Lumière au Noir

Éclairez la Lanterne de Gertrude 


et

Mesurez à travers son Lustre

le Spectre lumineux

de

son Obscurité

 

JC, La Lanterne de Gertrude ou Gertrudomètre N°10, médium, élément de lustre en cristal, peinture à l’huile, acrilyque, feutre, papier, ruban, piton en métal, bougie,
10 x 10 x 20 cm

Illumination sur
gertruderose

Obscurité sur
gertrudenoire