Neuf d’octobre pour Albert.

 

ANATOMIE
 
COMPARÉE

Gertrude invite Albert
à partager
son étagère  pendant quelques jours

et à se prêter à un exercice d’anatomie comparée.



Je remercie Vincent V.
qui un soir de vernissage a présenté Albert à Gertrude
et a confié au Capitaine de ce Triblog, pour une quinzaine, 
cet os scientifique appartenant à son grand oncle
.

La gymnastique physionomiste
continue
sur
gertruderose
et sur
gertrudenoire

Gertrude compte.

Il était une fois


la Princesse
 
Gertrude

Les Talismans ont été offerts à la Princesse Gertrude par une Fée.

Il était une fois une princesse qui s’appelait Gertrude.

Enfin, ce n’était pas tout à fait une princesse, tout juste peut-être les restes d’une princesse. Car Gertrude était un crâne, et, qui plus est, un crâne sans corps. Une princesse, en général, possède un corps parfait, un joli visage, de longs cheveux fins et blonds comme de l’or, un teint de lys où circule le délicat incarnat de la vie, une bouche douce comme le corail ; elle est vêtue de robes magnifiques ornées des pierres précieuses et de dentelles fines. De plus, une princesse ne meurt jamais. Mais Gertrude ignorait tout de sa vie passée et se plaisait à imaginer qu’elle était princesse, que ses parents étaient roi et reine et l’avaient désirée comme le trésor le plus précieux. N’allez pas croire pour autant que Gertrude était royaliste, elle rêvait juste à une famille comme dans les contes de fées. Gertrude n’avait plus aucun souvenir au fond de sa boîte vide, pas la moindre petite photo épinglée sur la paroi de son os, pas le moindre bibelot poussiéreux à la surface de son occiput ; elle n’avait donc pas besoin de s’encombrer d’une mémoire banale, elle était libre d’inventer l’histoire qui lui convenait, son histoire.

Il était une fois une princesse qui se nommait Gertrude.

Il se pouvait tout à fait que la princesse ne se nommât pas Gertrude et que ses parents eussent choisi un autre prénom plus joli, surtout s’ils l’avaient désirée, ce dont Gertrude n’était pas tout à fait sure… Mais Gertrude n’allait pas perdre tout le temps qui lui restait et qui était indéterminé, pour se perdre en conjectures sur un détail qui ne changeait rien à sa présence ; car le plus important était qu’elle fut là, pour inventer cette histoire. Ce qui était sûr, par contre, c’est que quelque chose s’était produit dans sa vie, sinon elle ne serait pas là à se rappeler ce dont elle ne se souvenait pas. Elle caressait même l’idée que le surnaturel eût pu se pencher sur son berceau de bébé ; hormis la certitude, somme toute rassurante, que sa structure osseuse était obligatoirement passée par ce tendre état, Gertrude avait la conviction que son destin s’était infléchi à ce moment crucial et qu’une certaine fatalité expliquait l’apparition de l’accident dans son parcours de femme. Aussi, pouvait-elle des causes supposer tous les possibles, mais de l’effet n’en faire que le constat. Car il fallait bien admettre, qu’à l’instar d’une princesse, la situation de Gertrude était hors du commun. Le crâne Gertrude avait perdu la totalité du reste de son corps, son identité, la date de sa naissance, celle de sa mort, enfin tout ce qui accompagne le commun des défunts dans sa dernière demeure et qui permet de rassembler la compassion de ses proches. Il lui fallait également considérer que cet état était la conséquence directe d’un choix de son vivant, plutôt le choix d’une femme vivante, projetant sa mort ou se projetant dans la mort. Celui, conscient, d’offrir la dépouille inerte et amorphe de ce que sera son corps à présent vivant, non pas à la dévotion funéraire et à son fantasme de mémoire, mais à la réification de la Science.

Il était une fois la Princesse Gertrude.

Même si la destinée d’une Princesse semble tracée et écrite d’avance et semble découler des cheminements les plus merveilleux, elle n’en reste pas moins complètement assujettie à l’imprévu. La princesse que fut Gertrude avait choisi de soustraire ses futurs restes à la nébuleuse incertaine d’une émotion cultuelle autour d’une sépulture que peut-être nul n’arroserait de larmes. Elle avait préféré livrer sa substance charnelle et osseuse aux éprouvettes et aux bocaux, à l’œil analytique du microscope, au cadre de la définition scientifique. Gertrude, là aussi, était impuissante à affirmer quel événement pouvait amener à une telle décision, quelle était la part de désespoir, d’idéalisme, de pragmatisme, de provocation, de romantisme ou de  je ne sais quoi encore qui pouvait entrer dans cette démarche. Mais elle en arrivait quand même à la conclusion que ce choix ante mortem, et, qui plus est, ce choix de la Science, relevait d’un désir de maîtrise sur un devenir inéluctable qui nous voue tous à l’informe. Force lui était aussi de constater que cette maîtrise n’était qu’illusion de vivant sur ce qui essentiellement nous échappe ; car il n’y a pas grande différence pour un mort à passer de la taxinomie des stèles des cimetières à celle de l’étiquetage des bocaux. La différence n’existe que pour les vivants dont le corps des morts et leur prochain corps mort seront supports de leur mémoire de vivants. La Princesse Gertrude, à l’évidence, a fait le choix de l’anéantissement de ce corps en tant que support, l’offrant au  démembrement du scalpel, à une certaine obscénité de la découpe qui lui ferait perdre toute humanité, toute possibilité de retour sur son identité.

Il était une fois une Princesse : Gertrude.

Or les choix d’une Princesse amènent toujours à l’infime improbable de la rencontre ; ainsi une princesse, guidée par la fatalité, ira se piquer le doigt au seul fuseau existant dans le royaume et s’endormira, non pas pour l’éternité comme l’aura prédit la méchante sorcière mais pour cent ans, car une gentille fée cachée derrière le rideau pourra défaire en partie le maléfice. La Princesse Gertrude malgré la décision radicale de s’offrir le néant en guise d’éternité n’avait pas prévu de « rencontrer » après sa mort la seule « fileuse » de la salle de dissection, celle qui ignorait tout des édits de la Science, et qui faisait fi du pragmatisme usité en ces lieux.. Et c’est ainsi qu’elle quitta les voies exactes de l’anatomie pour pénétrer dans les souterrains obscurs des connivences non avouées de la Science et de l’Art. C’est ainsi qu’elle se retrouva, probablement en totale contradiction avec ses desseins, non pas à dormir paisiblement dans le Temple imposant et rempli de clarté de la Science, mais l’os en éveil, dans une obscure étagère poussiéreuse peuplée des bricolages les plus invraisemblables et des idées les plus louches. C’est ainsi qu’elle fut placée non pas sous la froideur de la pensée analytique mais au centre d’un maelström émotionnel et affectif. C’est ainsi qu’au lieu d’être soumise aux seuls calculs de ses mensurations objectives, elle se retrouva dans les décomptes subjectifs des désordres d’une mémoire fantasmée, dans la reconstruction d’un temps non prévu, dans l’attente d’une forme d’événement qui situerait un avant et un après dont, de son vivant, elle avait voulu faire table rase.

La Princesse Gertrude attendait, comme les princesses attendent le Prince Charmant, l’accomplissement de la promesse de délivrance qu’elle avait oublié de se faire.

 

 

JC, mine de plomb.

Gertrude compte en ligne
depuis vingt et un mois

La Princesse Gertrude
reçoit aussi sur
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et sur
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Vingt septembre: La Dent de Gertrude.

La Dent de Gertrude
ou
Les circonstances tirées par les
 
cheveux et sur les dents
de la sortie d’une vieille Relique
 
oubliée sur les rivages de mes
 
mémoires océaniennes.

JC, La Dent de Gertrude, mai 2007,
huile sur toile, encre, forme à chapeau en bois achetée sur le vide-grenier du Talus en 2007 , verre, mastic,
15 x 15 x 19 cm

Article dédié à
Émile
pour ses succulentes activités nombrilistes.

Ce fossile vieux de 425 millions d’années fait parti de la famille des monocéphales océanotrapodes et se compose de deux coquilles calcaires. Son apparence cyclopéenne est quasiment similaire aux globicéphales intraterrestres d’aujourd’hui. En revanche, ce qui est exceptionnel, c’est la découverte de membres mous totalement différents de ceux que l’on trouve sur les espèces actuelles. Le parfait état de ce crâne aux membres mous, a permis de déterminer que ce fossile était un mâle. Les scientifiques ont baptisé cette espèce: Nombrilus Emilodental.

Émile, Paléontologue Nombriliste.

L’Ombre de Gertrude.

 

 

 

Je marche à l’ombre de tes structures éblouissantes. Je progresse, pas à pas sur le tranchant de tes contrastes, équilibrant mon poids sur tes obscurités asymétriques. Je caresse l’inexorable suture de nos mélanges ; sous ma main, l’or cicatriciel de nos collisions. Je me glisse dans les méandres nocturnes de ta physionomie impossible. Ta clarté se dérobe sous ma pensée, la vidant de sa substance, fragile sur ton implacable minéralité.

Je m’endors dans la douceur de tes orbites, perdue dans la chair éteinte de tes cavités.

Je pleure tes larmes absentes.

 

 

Le Jeu de la Vérité n°3.


HISTOIRE D’UNE RENCONTRE

Gertrude et la Magicienne

Où Le Capitaine pose quelques questions à la surface de son émotion….

 


Où La Magicienne sort le Grand Jeu sur le miroir de nos Tragédies…
Et… ça balance!

Laissez poser la vidéo quelques instants pour permettre son chargement


Je remercie mon interlocutrice Hécate,
lefildarchal.over-blog.fr

d’avoir accepté avec beaucoup de générosité de participer à cette
Performance réalisée le jeudi vingt aout deux mille neuf
en début d’après-midi au Cimetière Montparnasse


Aujourd’hui, jeudi trois septembre deux mille neuf,
cela fait exactement vingt mois que Gertrude est en ligne,

cela fait six mois que Gertrude converse avec une Magicienne
mais pas seulement…

Les décomptes se poursuivent et les Champs Magnétiques s’étendent jusqu’à

gertruderose
&
gertrudenoire

Si vous souhaitez, vous aussi, rencontrer Gertrude
et participer au Jeu de la Vérité
inscrivez-vous au Casting
en écrivant à
gertruderose@lavache.com

Gertrude prépare sa Rentrée, ses chutes d’os et…


L’Entreprise
rouvre ses portes

Pendant quelques jours

Le Capitaine a fermé le Pont principal de son Cyber-Rafiot.

 

Mais vous avez pu entrer par la trappe de la cale

Pour contempler la Chute d’Os :

gertrudenoire

 

Et par les écoutilles Roses

Pour résoudre les louches énigmes de Gertrude :

gertruderose

 

DEMAIN

Trois septembre deux mille neuf

Gertrude fera sa Rentrée

Avec des révélations inédites.

 

Le Capitaine en fera l’Article

sans précédent

La Tempête fera craquer les aussières

comme jamais

Le Vaisseau risquera de sombrer.

 

Fantastic Cinéma

sur

gertrude

 


Exhumation

sur

gertruderose

 

 

Révolutions

sur

gertrudenoire

 

 

Gertrude vous dévoilera ses limites

Et vous amènera vers les territoires de ses voyages sans retour.

 

Dans la Tourmente

Vous entreverrez l’insondable de ses accomplissements

Et constaterez ses nécessaires inachèvements.

 

Après avoir éprouvé les frissons des extrêmes

Gertrude déclinera tout en nuances.

Après ces expositions contrastées

Le Capitaine

Jouera de l’effacement

Dans les tons dégradés.

 

À quoi rêve Gertrude?… Hommage à Kurt Schwitters.

Vue du Merzbau, entre 1923 et 1933,  Kurt Schwitters

Le Merzbau, intitulé également Cathédrale de la misère érotique, est une œuvre Dada construite par Kurt Schwitters de 1923 à 1936. Réalisée à partir de composants hétérogènes, cette œuvre a peu à peu envahi l’espace de la maison qu’il habitait à Hanovre.

Kurt Schwitters y a assemblé des éléments géométriques ainsi que des objets hétéroclites trouvés sur son parcours ; il a également demandé à ses amis dadaïstes de contribuer à cette œuvre : ainsi le Merzbau contenait, tel un reliquaire, divers objets, parfois emblématiques, leurs appartenant. L’œuvre a véritablement fait éclater l’espace de l’habitation en se développant à travers huit pièces, nécessitant le découpage des murs et des plafonds.

La croissance accumulative et la cohérence d’un tout née de l’assemblage hétéroclite de matériaux ont fait de cette structure devenue « habitable » une sorte de corps quasi biologique auquel Kurt Schwitters se plaisait à associer et comparer sa pensée créatrice.

 

 

Gertrude, à ce jour, c’est trois blogs, quatre cent seize articles, soixante sept vidéos, plus de soixante réalisations en ligne, trois mille cinq cent quatre-vingt dix neuf commentaires,

Gertrude grandit tous les jours,

ne sait pas où elle va

mais rêve du Merzbau.

 

Bonjour Monsieur Schwitters.

 

 

 

L’inconscient excelle à rassembler pêle-mêle des éléments hétéroclites.

Sigmund Freud.

 

Conserve Kantienne.

 

Parmi toutes les facultés et tous les talents le goût est justement celui, qui, parce que son jugement n’est pas déterminable par des concepts et des préceptes, a le plus besoin des exemples de ce qui dans le développement de la culture a reçu le plus longtemps l’approbation, s’il ne veut pas redevenir grossier et retomber dans l’état inculte du premier essai.

(…)

Le jugement d’autrui défavorable à notre égard peut sans doute à bon droit nous rendre incertain sur le notre, mais il ne saurait jamais nous convaincre qu’il n’est pas légitime. Ainsi il n’existe aucune raison démonstrative empirique pour imposer le jugement de goût à quelqu’un.


Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger, Analytique du sublime.

 


 

Que cela ne vous empêche pas

d’aller exercer

votre faculté de juger

et de vous faire les dents

sur les excellentes conserves d’Armengol :


LA LIMITE EXTERIEURE DU BON GOÛT


La date de péremption est à présent dépassée

La nouvelle mise en boîte est


ICI


JC, Aout 2009, Confiture de Gertrude*

*Le plagiat est nécessaire, le progrès l’implique, Lautréamont, Poésie II