Gertrude/Peinture ou les neuf Tortures du Capitaine

 

Depuis que Le Capitaine est entrée en Peinture…

Gustave Courbet, L’homme blessé, 1844-54
Elle meurt d’amour pour Gustave…

Édouard Manet, Le déjeuner sur l’herbe, 1863
Son coeur est transpercé par le regard Nu d’une Femme assise sur l’herbe…

Paul Cézanne, Pommes et oranges, 1899

 

Les Pommes de Cézanne sont les plaies purulentes de sa carapace…

Gustav Klimt, Judith et Holopherne I, 1901

 

Elle est noyée dans l’Or fatal de Klimt…

 

Antoni Tàpies, Empreinte, 1981

 

Sa chair palpite dans les douleurs de la Matière…

Gérard Gasiorowski, Les classes de l’Académie Worosis Kiga, 1975
Elle est irrémédiablement Kiga et sait que sous le Chapeau, la Peinture est sa fonction organique…

 

Joseph Beuys, Expliquer des tableaux à un lièvre mort, 1965

 

Elle tente de raconter l’Art à un crâne mort…

 

Marcel Duchamp, Fountain, 1917

 

Elle a la tête coincée dans un Urinoir…

 

James Ensor, Squelettes se disputant un hareng saur, 1891

Mais cela fait trois jours
qu’elle a été foudroyée
par un Hareng…

 

Elle se souvient que
L’Art en Gertrude
est
PEINTURE*
*Cela ne sera pas sans conséquences


Suivez le hareng

44 réflexions sur « Gertrude/Peinture ou les neuf Tortures du Capitaine »

  1. Vous comprenez toujours bien.
    Disons que la salle d’expo est petite, mais les sous-sols sont grands.
    J’ai choisi quelques pièces maitresses…
    Mais « défiez-vous des maitres » disait le grand Cézanne…

  2. Je n’y arrive peut-être pas encore tout à fait… (comme c’est prétentieux ce que je dis là! mais tant pis…)
    Je scandais cette phrase comme un talisman qui me protègerait des mauvaises esprits quand j’étais plus jeune; mais maintenant, il est bien possible que cela soit cette phrase dont j’ai appris à me défier…
    Pas si simple; et je viens de me prouver que la peinture peut encore me laisser KO debout!

    Après relecture, je m’aperçois que vous avez utilisé (volontairement? vous en êtes tout à fait capable, espèce de provocateur..) le verbe déifier au lieu de défier..
    Mais déifier les maitres reviendrait pour moi à s’en défier; me déifier d’eux n’aurait aucun sens si ce n’est rajouter un bon mot à votre tableau d’horreur.

  3. Bien le bonsoir Betrude…Je viens Courber mon échine ensorecellée enfin…ici.
    Point faute de n’y être passée ,mais voila ,La Peinture …c’est ,avec le Hareng un thème  de choc et de poids…Vous foudroyée,moi ,commotionnée…effet de ricochet de la foudre…l’urinoir me fait penser au …comment dire , au bidet ? Il n’y en a plus que dans les vieux hötels…Bien pratiquepour un bain de pieds…:)
    Les vespasiennes ,c’était bien…L’or fatal de Klimt,là je pense à votre ami Armengol…(depuis ,le surnom de madame Klimt me colle comme un masque de Ensor…)
              C’était fatal…Allez-vous être chamboulée par tous les squelettes???
    Me vient un osbcur désir de me dépouiller ,comme un serpent qui mue…
            C’est lamentable ,ce soir,j’en ai bien conscience… Les mots se sont fait la malle….
                        votre Hécate
                        

  4. Les œuvres citées ci-dessus (mais elles ne se limitent pas à celles-là, bien sur) ont été autant d’électrochocs dans ma pratique, de séismes dans mon système émotif et ma structure de pensée ; même si certaines sont de vrais poncifs de l’histoire de l’art comme Le déjeuner sur l’herbe ou Fountain, leur rencontre a été pour moi de l’ordre de la Révélation ;  je m’en suis trouvée à chaque fois totalement dessillée.

    Il est, bien sur , possible de voir la peinture et les œuvres d’art comme des images ou, tout au moins, le résultat d’un travail nécessaire dont le but serait de restituer à l’œil du spectateur toute la « beauté » ou l’intérêt que justifie cet effort ; mais ce serait passer à coté des attitudes et des postures des artistes qui ont mis l’acte artistique au cœur de leur démarche, qui ont, comme Duchamp, à travers un choix qui peut paraître minimum, sous l’apparence d’une farce, d’une supercherie, ont bouleversé l’art à jamais, faisant trembler les bases de plusieurs siècles d’histoire de l’art. J’ai pour ma part un sentiment étrange qui est un mélange de point de vue intellectuel et de jouissance visuelle dans le constat des indices de ces actes ; choses qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser ne sont pas séparées mais complètement intriquées l’une dans l’autre, et qui me donnent la capacité, parfois, de me « glisser » dans certaines œuvres avec une énorme émotion (mais cela se produit relativement rarement).

    Ce que je dis peut paraître terriblement prétentieux mais tant pis… C’est ce que je ressens réellement. Et cela s’est produit très récemment devant l’œuvre d’Ensor, que je croyais connaître (de façon livresque) assez bien…

    <meta name= »Titre »> <meta name= »Mots clés »> <meta http-equiv= »Content-Type » content= »text/html; charset=utf-8″> <meta name= »ProgId » content= »Word.Document »> <meta name= »Generator » content= »Microsoft Word 10″> <meta name= »Originator » content= »Microsoft Word 10″> <link rel= »File-List » href= »file:///Users/didiervermandel/Library/Preferences/Microsoft/Presse-papiers/msoclip1/01/clip_clip_filelist.xml »>

  5. J’aurais pu la nommer Bertille, mais j’aurais malheureusement raté toutes les visites des merveilleux internautes qui tapent sur Google: « Gertrude la cochonne ».  🙂

  6. Tout art a étét électrochoc à un moment pour moi,il suffit d’un petit rien qui s’impose par je ne sais quelle entrée du cerveau ,de l’oeil,même sans rien comprendre. Un livre que je comprenais point me fascinait…Plus tard ,avec du recul ,je me suis aperçu que c’était parfois des livres de références..Mais je m’en fichais! seule cette étincelle émotionnelle illumine l’instant de la découverte.
    Je ne puis oublier l’expo sur Delvaux,ni celle sur Füssli  il y a des années.C’était hallucinant,et l’éclairage des tableaux était très réussi. Bien autre chose que les voir dans un bouquin…une dimension autre,deux émotions se complétant.
           Je vois peu d’expositions. Je ne connais pas come vous la peinture,l’art plastique…Vous me faites pénétrer mieux cet univers,modestement,vous pouvez le constater à mes commentaires.Mais ,je ne cherche pas à avoir des avis que je  nepourrais ressentir.
         La frime ,n’est point mienne ,même si je m’amuse beaucoup ,je suis sérieuse,c’es paradoxal. Le « jeu » ,qui est,  est aussi ,quand on ne veut pas nuire,c’est évident ,un enrichissement.
                                    Merci à vous ,Gertrude
                                                                          votre Hécate

  7. Comme vous dites!!!!!!!!!!!!!….. !!!!!!
                                                                                       votre Hécate

  8. Aaaaaaaaaah ! L’unique urinoir auquel je serais capable d’y boire l’eau fraîche !

    Un bien joli portrait de Capitaine, et grâce à vous je m’en irai découvrir le Joseph Beuys et le Gérard Gasiorowski.

    Vous ne racontez pas seulement l’art à un seul et vieux crâne savez-vous.

  9. Dites tout de suite que je vous conte fleurette, et servie dans une pisssotère par dessus le marché!

    Vous n’allez pas non plus me dire que vous ne connaissez pas encore le grand Beuys, un des artistes qui me hante le plus…

    Courez, courez mon transi à la rencontre de ses merveilleux oripeaux!
    Le sorcier Kiga, quant à lui est un peu plus confidentiel mais on peut en trouver quelques traces sur Internet

  10. Allons,c’est du chantage ça !!!!!

    Et vous ,hein? …Cette nuit ,vous étiez calfeutrée dans votre chambre ,refusant de vous lever ,bougonne ,mal lunée ,alors que votre Magicienne était là ,à deux pas de chez vous,et que…bref ,si vous ne venez plus dans mon boudoir cramoisi ,à quoi bon…poursuivre?

  11. C’est vrai!!!!!?
    Vous étiez à Pantruche????

    Enfin, il y a un truc de vrai: je suis calfeutrée et mal lunée et je vous avertis: très très mal lunée, et vous avez intérêt à poursuivre, sinon j’irai vous tirer les pieds, cramoisis ou pas! (c’est vous la manipulatrice, maitresse chanteuse)

  12. Mais oui ,je le sais ,étant moi cette nuit même « près « de vous…enfin dans la pénombre ,et je vous sentais derrière cette porte,tentée …de l’ouvrir ,mais ne voulant point céder  à la « tentation » de laisser choir votre « humeur » acide ,contre vous-meme…entre autre ,et en voulant à la terre entière,et oui,je vous sentais quasi prête à uriner partout pour marquer votre territoire de chair …et d’os !!!!

    « Peindre la vie dans ses extrèmes,et représenter ces contrastes passionnels dans lesquels l’âme trempe sur le seuil de l’illicite et de l’impie » (Maturin) vous soulagerait grandement…qui sait de ces mauvaises lunes …Allez-vous vous défouler sur votre Magicienne dévouée???

  13. Bonjour Bel Os de ma Plaie !

    Et bien non, je ne connaissais pas Beuys… Et finalement, j’en suis bien heureux… Découvrir, toujours découvrir, n’est-ce pas une façon de continuer à vivre pleinement ?

    Et je vous imagine fort bien balloter Gertrude, lui sussurant les mystères de l’art, telle une mère qui berce son petitou… et cela me réjouit.

    Par contre, non, je ne goûterai jamais à vos tourtes de Kiga ; mais je les contemplerais bien en souriant encore 🙂

    Bien bien à vous.

  14. C’est dans la magie de ces deux chamans que je plonge mes rêves, dans leurs matières alchimiques que j’essaye de tirer l’énergie de mes pauvres pinceaux. J’ai revêtu en esprit la dépouille de feutre de Beuys, son chapeau mythique pour bercer mes impuissances ; j’ai ressenti douloureusement le poids informe dans mon corps d’un coin de graisse tassé sur une vieille chaise, j’ai recouvert mon visage de feuilles d’or pour rejoindre ses visions.

    J’ai eu la chance de visiter l’époustouflante rétrospective de cet Immense en 94. J’ai ressenti une telle émotion à voir tous ces objets, ces restes, ces lambeaux de son incarnation, qu’il avait touchés, revêtus lors de ses performances, ces choses encore imprégnés de sa sueur et de l’odeur du coyote (I like America and America likes me) ; j’avais juste la sensation de sa présence.

    Beuys et Gasiorowski ont été tous les deux jusqu’au bout, ont flirté avec les limites de l’art, de leurs corps. Bien sûr, les Tourtes…. Et,là, vous citez ce qui symbolise le plus important.. les excréments comme Peinture, la Peinture comme excrément, le corps comme ultime tube de matière, de couleurs, comme lieu de l’ultime expérience picturale et initiatique. La Peinture est ainsi : de l’ordre du retournement des tripes. Autant la graisse et le feutre de Beuys, la merde de Gasiorowski sont des substances qui rendent fou car elles interrogent nos tréfonds ; elles se passent de l’esprit et s’adressent directement à la sensibilité de notre corps animal.

    Merci, ma Plaie, d’avoir, encore fait mouche ; vous êtes un des rares avec qui j’ai envie de parler ainsi.

    <meta name= »Titre »> <meta name= »Mots clés »> <meta http-equiv= »Content-Type » content= »text/html; charset=utf-8″> <meta name= »ProgId » content= »Word.Document »> <meta name= »Generator » content= »Microsoft Word 10″> <meta name= »Originator » content= »Microsoft Word 10″> <link rel= »File-List » href= »file:///Users/didiervermandel/Library/Preferences/Microsoft/Presse-papiers/msoclip1/01/clip_clip_filelist.xml »>

  15. Et vous me voyez fort zému de votre épanchement.

    Vous savez au moins une chose que vous ne pouvez nier : je comprends parfois si bien vos zémotions et leur provenance.

    Car non, je ne veux pas montrer le leurre ici d’une stupide humilité mal placée 🙂

  16. Vous ne voulez tout de même pas que, là, séance tenante je vous fasse un exposé sur la fonction de l’Art et de « la petite musique qui s’élève dans nos coeurs ». Non, là, j’en suis incapable à cette heure-ci et j’aurais peur de vous ennuyer à la longue. Laissons cette petite musique égrener ses belles notes dans le silence des matières émouvantes.
    Je vous interdit d’être humble. Sinon je viens tirer votre orgueil par les pieds.

  17. C’est drôle Internet. Je cherchais une reproduction des deux squelettes de James et je me suis échouée ici, en terre connue.

    Bien le bonjour compatriote de mer !

  18. Normal mon p’tit Captain! Il me semble à vous lire que nous naviguons souvent dans les mêmes chenaux et nous échouons sur les même récifs..

    Il n’y a pas de hasard à se retrouver chez Gertrude!

  19. le hareng ostendais a remonté jusqu’à mon évier
    et mon évier vous dit merci !

    Ha! Je savais bien qu’Ensor était un ami à vous que vous ignoriez !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *