Vous avez bien voulu saisir dans les yeux de l’Ange, le dernier regard que l’on extirpait de la vie, le regard déjà perdu en filets pressés et carminés, qui ne comprenait pas et qui pourtant lançait l’ultime APPEL, celui qui ne s’écoute pas.
Vous avez bien voulu voir les mains ensanglantées, les poings dressés, les marches blessées, les courses éperdues, les corps tombés, les genoux à terre, les balles qui perforent, les gaz qui asphyxient, les haches qui tranchent dans le vif, les bâtons qui fracassent, toutes ces images que l’on doit voler au mensonge parce que l’on nous donne qu’une liberté captive.
Vous avez bien voulu lire l’isolement de ces femmes et de ces hommes qui hurlent leur colère avec la toujours fierté de ceux qui n’ont jamais eu peur de porter sur leur visage le sang des leurs.
Notre liberté à nous est lovée dans nos cages thoraciques.
La voix de la Résistance iranienne est enfermée dans une cage dont les barreaux sont en chape de plomb insonorisée, doublée de capiton barbu.
Je sors et vous sortez du fond de vos entrailles votre autonomie par les moyens qui sont les nôtres, pour faire surgir l’horreur sous quelques clartés, quelques lueurs de leur Honneur, que les barbares et ceux qui les suivent en troupeau servile dans le monde entier se nourrissent d’un silence empoisonné et indigne de s’associer au qualificatif « humain ».