Gertrude, faire œuvre ?


JC, octobre 2023, photographie numérique montrant un ordinateur portable sur l’écran duquel est affiché une photographie numérique prise en extérieur montrant un ordinateur portable sur l’écran duquel est affiché la première page du Blog de GertrudeS ainsi que deux carnets ouverts posés légèrement décalés sur le clavier, l’un à couverture rouge comportant de l’écriture au stylo bleu, l’autre un dessin au crayon aquarellable reprenant des éléments de la page affichée du blog, ainsi que deux carnets posés légèrement décalés sur le clavier de l’ordinateur, l’un étant le même que sur la photo affichée sur l’écran et ouvert à la même page, l’autre étant le même carnet de dessin mais ouvert à une page différente sur laquelle est représenté de manière approximative au crayon de couleur aquarellable ce qui est affiché sur l’écran de l’ordinateur. Différents objets entourent l’ensemble et suggèrent une table de travail.

L’objectif serait de réaliser un « objet » matériel, un « ouvrage » dans l’espace réel à partir de la construction virtuelle que constitue mon blog (le blog de Gertrudes) depuis bientôt seize ans. L’idée la plus réalisable est à l’évidence un objet papier, en quelque sorte un « livre ».

Cette entreprise m’a été suggérée par une amie à partir du constat de la vulnérabilité du blog, d’autant plus fragile qu’il est énorme avec ses 1022 articles et ses quelques 20000 commentaires. Un bug et tout peut disparaître en une fraction de seconde.
L’idée folle de cette « fabrication » me trotte à présent dans la tête avec un certain nombre de questionnements et de problématiques :

  • Ce qu’il est possible de transposer du blog au livre.
  • La forme matérielle que pourrait prendre ce livre et ces transpositions.
  • Le sens de lecture du livre.
  • L’intelligibilité du livre et sa part explicative.
  • Et enfin les véritables raisons qui me pousseraient à me lancer dans ce travail qui s’annonce gigantesque et peut-être infaisable.

Il est évident que cette liste de questions n’est pas exhaustive et qu’au fur et à mesure de mon avancement d’autres vont se soulever.

Reprenons à présent ces premières interrogations :

La transposition du blog au « livre » concerne différents éléments constitutifs du blog : en ce qui concerne les articles : du texte plus ou moins long (soit mes propres écrits soit des citations) et des images fixes ou animées, photographiques ou cinématographiques ; sous les articles encore du texte par les commentaires écrits par mes interlocuteurs et mes réponses à ces derniers.

Certes dans les articles, je pourrais considérer que tout n’est pas forcément transposable ou plutôt n’est pas suffisamment intéressant et signifiant pour mériter d’être retranscrit sur papier. Je pense surtout à la première année du blog, probablement la plus tumultueuse mais aussi la plus « fourre-tout » lors de laquelle j’ai publié tout et n’importe quoi sous n’importe quel prétexte, tant j’étais dans la découverte passionnée de ce nouveau « médium ». Cela pointe, bien sûr, la question du choix et presque d’une autocensure sur des publications qu’à présent avec la distance je trouve sans intérêt ; mais peut-être faudra-t-il justement considérer que cette vision du blog de 2023 sur 2008 pourrait en fausser l’authenticité première.

Choix il y aura probablement mais avec, à chaque fois, une réflexion consciente sur la place du détail par rapport à l’ensemble.

En ce qui concerne les commentaires, il est évident qu’il me sera impossible d’en retranscrire l’ensemble tant ils sont nombreux (plus de 20000), mais je me dois d’en extraire quelques échantillons, témoignages de l’inventivité, de l’intelligence et de la pertinence de mes interlocuteurs depuis le début de cette aventure.

Cela m’amène à aborder la question de la forme que prendront les transcriptions et par conséquent la forme même du livre.

Il tombe sous le sens que le texte est naturellement matière du livre et ne sera pas si différent sous une forme dactylographiée de ce qu’il est dans le blog ; car le retranscrire de manière manuscrite serait non seulement une folie chronophage mais s’avèrerait peu signifiant : le texte ne faisant pas « image » dans le blog et restant toujours plus du côté « visible-lisible » que « visuel ». La seule mise en forme de ce texte serait d’en distinguer les catégories par des polices de caractères différentes ; à savoir ce qui serait du texte extrait des articles du blog, du texte des commentaires et du texte explicatif, ce dernier étant un rajout incontournable afin d’accompagner mon lecteur dans la compréhension d’une construction devenue inextricable. Mais je reviendrai sur l’aspect « explicatif » de ce projet.

Quant aux images, elles sont, comme il est dit plus haut, de deux natures, photographiques et cinématographiques. Les photographies montrent soit des objets (réalisations matérielles ou autres) ou des compositions mettant en scène divers éléments, parfois le crâne Gertrude ou ma personne. Les vidéos (qui ont disparu pour la plupart dans le dernier transfert de plateforme) sont soit des petites animations, soit des témoignages de sortes de performances réalisées devant la caméra. Contrairement au texte qui serait transposé sans trop de modifications, les images méritent, à mon sens, un traitement différent. En effet, malgré la présence du texte qui les contrebalance, elles restent le pivot central, la voie d’entrée en matière de l’article et la raison d’être de l’objet du blog, à savoir « Gertrude » qu’il soit abordé de près ou de loin. Ces images sont des photographies ou des vidéos qui opèrent déjà par le biais de leurs médiums une distance avec ce qui est photographié et filmé, tout en créant une « fenêtre » sur un espace très « matériel ». Restituer à l’identique ces photographies et ces vidéos serait nier l’importance de cette distance et créer une confusion entre photographie et objet photographié, entre virtuel et espace réel. Traduire le blog, objet virtuel, par la matérialité d’un livre papier est une sorte de retournement de situation et le jeu consisterait pour les images, de parcourir la distance à rebours en les traitant de la manière la plus matérielle qu’il soit, voire la plus triviale. Ainsi par exemple représenter les photographies et les extraits vidéos (et non ce que ces photographies ou ces vidéos représentent) à l’aide de médiums tels le crayon de papier et le crayon de couleur aquarellable, techniques nomades mobilisant peu de moyens, permettrait un déplacement suffisant tout en restant dans le domaine du dessin rapide, de l’esquisse ou du schéma explicatif. Et peut-être bien la preuve que ce « livre » n’est pas un simple copié-collé du blog mais bien encore une nouvelle réalisation plastique.

Dans la forme que prendrait le « livre », il y a bien sûr la question du sens de lecture :

D’une certaine façon un blog se lit « à l’envers » ; le visiteur lit l’article le plus récent. Le précédent article, lui est déjà repoussé vers le bas vers le statut de « périmé » ; il faut déjà de la part de notre lecteur un certain effort pour aller chercher des articles plus anciens et ne parlons pas des premières publications qui sont enfouies des centaines de pages plus loin.

Mais raconter l’histoire d’un blog et tout particulièrement du Blog de Gertrude c’est justement remonter aux origines de cette aventure, en comprendre le sens, déceler la logique et ce qui le structure de manière si pérenne. Donc partir du début.

Réfléchir au sens de lecture amène tout naturellement au sens et à la raison d’une telle entreprise. Outre l’aspect « conservatoire » évident de l’objet, ce qui me viendrait en premier à l’esprit serait sa dimension « explicative », le besoin de rendre la construction Gertrude  « intelligible » ; et ce, pas seulement pour un éventuel lecteur mais aussi pour moi : presque seize ans après, en plongée dans les profondeurs du blog, je me perds moi-même aux détours des méandres que j’ai créés, la géographie des lieux virtuels de Gertrude m’échappent à tel point que je me fais l’effet d’être un explorateur à la recherche d’indices d’une activité disparue . L’exercice devient passionnant quant à chaque station, je tente de retrouver les motivations qui m’ont menée à ce point, les liens que j’ai pu tisser à cet instant, les dialogues avec mes interlocuteurs du moment. Écrire ce qui serait de l’ordre de l’analyse et de l’explication de ces étapes serait dessiner une carte mentale du blog.

Serais-je arrivée à un stade critique de mon aventure gertrudienne ? Est-là la raison qui s’impose ? Je ne peux à cet instant répondre à ces questions tant que je n’ai pas abouti dans le projet titanesque que je viens de décrire ; d’aucun dirait qu’il s’agit là ni plus ni moins que la énième réalisation d’un nouvel objet autour de Gertrude, tel que ceux que je réalise depuis bientôt seize ans.

Rien d’extraordinaire à cela, Gertrude s’est toujours nourrie d’elle-même.

Gertrude est en ligne depuis quinze ans et neuf mois.

Gertrude, une œuvre ?


Le blog de Gertrude, celui-là même où j’écris aujourd’hui, c’est, à cet instant, 1021 articles, 1022 avec ce dernier. Les 1021 articles ont généré 20243 commentaires.

J’ai créé le blog de Gertrude le 3 janvier 2008 pour une ou des raisons qui maintenant m’échappent : nouvelle expérimentation, vacuité du moment, espace différent et tellement plus vaste que mon appartement parisien… Probablement une convergence de circonstances. Toujours est-il que ce blog est encore là quinze ans et huit mois après ; je ne sais, du blog ou de moi, lequel mène ou « organise » l’autre au fil du temps.
Le blog de Gertrude est passé par plusieurs phases : il a changé deux fois de plateformes, d’unique il est devenu triple (en trois blogs ou trois « personnalités » aux publications simultanées), puis devenu à nouveau unique et, en quelque sorte, fusionné.
À présent il est la part « gertrudienne » du « site » juliettecharpentier.fr qui comprend également, sous forme de deux autres blogs, une compilation neutre de mes réalisations matérielles et le résultat d’une petite pratique photographique d’amateur.

Les différentes périodes du blog de Gertrude sont aussi marquées par mon interaction avec d’autres « blogueurs » ; interaction qui a pu, avant la prédominance des réseaux sociaux, être foisonnante et fertile, provoquer chez moi un bouillonnement d’émotions, d’activité et d’invention pour trouver toute sorte de prétextes à mes publications, mais également pour produire, ce qui paraît paradoxal face à l’espace virtuel d’internet, un grand nombre de réalisations matérielles en tant que supports de ces dernières. Les réalisations et les publications, parfaitement intriquées dans le réseau que forme le blog, tournent toujours de près ou de loin autour du même objet, à savoir celui que j’ai choisi en janvier 2008, le crâne prénommé Gertrude.

Gertrude à la fois matérielle et virtuelle, objet et sujet de mes préoccupations blogueuses, joue également le rôle de concept de l’entreprise tout en trainant sa charge symbolique et vaniteuse de crâne derrière elle. Et c’est bien la persistance de mon idée originelle ainsi que ce choix particulier qui créent une forme de cohérence dans ce qui n’est ni une histoire, ni un récit, ni un journal mais une sorte de chaos, de fourre-tout de n’importe quoi (surtout à ses débuts), sorte de sismographe des instants T de mes états créatifs.

La seule structure qui fait tenir ce « Merzbau » virtuel est le temps, et plus précisément celui scandé par Gertrude chaque trois du mois dans l’unique parution ritualisée depuis plus de quinze ans sans aucune dérogation de ma part. Chaque mois je vise devant moi le prochain « trois » que je perçois comme un « à venir », un « à suivre », mais aussi comme une résistance, celle que la performance exige. Aujourd’hui pour ce nouveau trois, je décide de jeter un regard derrière moi, sur (dans) ce blog, mais parviendrais-je à aller au fond, à en suivre les méandres ? Au final à en faire une œuvre ?

Gertrude est en ligne depuis quinze ans et huit mois.

Le Trésor de Tatou à l’Égout.


La Crâneuse grande spécialiste des objets creux et sans fond, des réseaux non sociaux, de l’os et du vain, des propos gazeux et volatils, des méandres coudés et des bifurcations, des idées tordues et école-os, ne pouvait que se faufiler avec bonheur dans les canalisations du nouveau sujet proposé par la Professeur H. qui avait pourtant tourné sept fois sa langue dans sa douche :

« On se refile le tuyau » *

* Sujet qui résume déjà à lui tout seul le jeu réjouissant auquel se livrent depuis quelques mois deux professeurs de Lard en Plastique, à savoir la Professeur H et votre Crâneuse, adeptes du calembour et du jeu de mots laids cultivés en plein champ référentiel. Une vrai « battle » dirait mon amie Sophie et (très sérieusement) une lecture à plusieurs niveaux comme l’analyse si bien ma sœur de blog Anne Hecdoth dont j’ai eu le bonheur de la visite en réel accompagnée de son prince charmant au cheval rase-moquette bleu azur.

JC, Le Trésor de Tatou à l’Égout, (collection particulière) boite de conserve peinte, tuyau en PVC, ancien robinet en cuivre trouvé dans le terrain du Moulin Deschamps, pâte à modeler durcissante, papier de soie, boite de récupération, crayon de couleur sur papier de soie, tuyau et fragment de robinet en cuivre, petit flacon en verre contenant des objets en pâte durcissante, bouchon de bouteille de vin en liège, laine feutrée, images numérisées à partir du Larousse Ménager des grands-parents de JC, rubans, fil et plombs de pêche.
Le Tubeau: 9 x 25 cm. Le Trésor: 11 x 24 cm.

 

Le Trésor de Tatou à L’Égout
(À lire impérativement avant d’ouvrir les vannes)

Il y a bien longtemps à l’Ère des Pires Amibes, après la Grande Sècheresse et la liquidation des Faux Cils par l’opération Ventouse entrainant la Fuite irrémédiable de l’Os, fut découvert le Tubeau1 renfermant en ses canalisations les mômeries tubulaires de la famille Tuyau de Poil2 de la grande lignée des Pipes Line ainsi que le Trésor de Tatou à L’Égout3, sarko(zizi)phage du Saint Tuyo.

1-Le tubeau est un contenant tubulaire équipé d’un dispositif de mécanique des fluides en verre de gris destiné à conserver les mômeries à un degré de nullité hygrométrique par dessiccation et évacuation des os usés.

2-Présentation de la famille Tuyau de Poil : Le Gaz’o Duc et Olé Olé’o Duchesse, leurs fils James Bonde et Bill La Douchette, leur fille Gertrude Lagoutte et sa poupée de Siphon, le Va-laid plombier dit Dédé Stop et Râ Tatou à l’égout, l’animal de Compagnie des Os.

3-Le Sarko(zizi)phage (de forme tubulaire) du Trésor de Tatou à l’Égout appartenait jadis à un lointain papi russe amateur de lard gazeux en cartouche.
Il contient* le Saint Tuyo et son accessoire cruciforme crucial dont la fonction fait encore débat au sein de la Confrérie des Plombologues, le flacon d’Os bénite, les Seth Manuels de Plomberie Intellectuelle (quand les plombiers rient dans la plomberie, les plombs rient dans la plomberie) reliés au plomb que personne à ce jour n’est parvenu à décrypter même pas Bernard Deschamps aux Lions.
Il ne faut pas oublier, planqué sous les « par (quatre) chemins », Râ le Tatou à l’Égout à la laine chargée.
On raconte également qu’un objet cylindrique surnuméraire, dont l’usage non certifié était de prévenir la fuite du Vain, aurait été glissé dans le Sarko(zizi)phage par une certaine G… pour une certaine C… et serait porteur d’un message… Mais il s’agit peut-être d’une légende de chauffage urbain.

Ainsi le Tuyau du Trésor de Tatou à L’Égout se refile de canalisation en canalisation d’où la réplique célèbre inscrite pour toujours dans les ouvrages de plomberie :
« Qui c’est ? » « C’est le plombier ! »

* Attention certains éléments sont inamovibles sous peine de pétage de plombs !

Les Seth Manuels de Plomberie Intellectuelle reliés au plomb.

Les mômeries de la Famille Tuyau de Poil.

Le flacon d’Os bénite.

Gertrude la Belle Plombière
vous refile le tuyau
depuis quinze ans et trois mois
sans se défiler.

Son message :
économisez l’Os !

Je de main, Jeu de Vain ou la mise à l’Index de l’Os et du Tatou.


La Crâneuse, l’œil, l’esprit (c’était tentant) et les dix doigts en alerte, toujours prête à relever les défis et mobiliser son cerveau lent pour les tortues pédagogiques, affiche ici l’Index (voir ci-dessous) de ses jubilations taxinomiques, os-cessionnelles et textuelles.

Elle poursuit ainsi le jeu interactif de torsions didactiques à vain doigts instauré depuis quelques mois avec la Professeure H.*

Après des hauts et des bas, la proposition est de relever le débat pour « Se tenir par l’index ».

Mettre le doigt dans l’indexation d’un tel sujet c’est bien sûr y jeter le Tas de tout avec l’Os du Vain avec le risque de se perdre dans les canalisations carpiennes.

*Les recherches scientifico-artistiques trépas sérieuses sur les terra incognita de la Grande Didactique du bouger des lignes tordues de la Professeure H et de La Crâneuse (complices de longue date de la langue bien pendue, espérant bien candidater pour le Prix du Bernard (l’Hermite) des Champs) seront bientôt révélée au grand jour ici et ailleurs (à suivre).

JC, La mise à l’Index de l’Os et du Tatou (Collection particulière), matériaux divers et technique mixte, dessins, texte, pochettes plastiques, plateau en bois. Environ 1,5 x 25 x 35 cm.

 

INDEX
(Se reporter au schéma ci-dessus)

1- L’authentique index droit de la Crâneuse, celui qui pointe et désigne sans artifice, inversé en photographie sur papier glacé pour se donner un air gauche.

2- Le cas lent du rire des dix doigts de fait (mal faits, bien faits et pas faits sans équivalence) bien rangés en papier de soie et ne tenant qu’à un fil, à feuilleter avec son index et ses ongles laids, pour découvrir parmi maints doigts : le pouvoir de l’index bagué de tatou sans lequel rien ne tiendrait, même pas le petit doigt ; le pouce qui en pince pour l’index ; le majeur pointant le ciel en rivalité avec l’index mais dont les intentions restent floues ; l’auriculaire spécial orifices, toujours en quête de chair humaine, déguisé en index pour parvenir à ses fins ; un annulaire incognito et inutile car privé du pouvoir de l’anneau usurpé par l’index.

3- Le papier de soie sonore en soi, occultant les saints doigts du cas lent du rire des doigts de fait.

4- L’anneau attirant du pouvoir de St Index dans l’amour aimant du Tatou interchangeable qu’il faut glisser à son index chaque trois du mois, jour de jubilation de Ste Gertrude.

5- Les saints Tatous aimants interchangeables pour anneau attirant.

6- Le fil de faire sans lequel la chute de St Tatou dans l’oubli serait inéluctable.

7- Les ongles laids, peints à la peinture à l’os, artistiques et plastiques, essentiels aux maints doigts (à coller à la morve pédagogique et non à la colle aux doigt) pour feuilleter en soi le cas lent du rire des doigts de fait.

8- La colle pour faux ongles laids en plastique, élément indispensable à la cohésion sans cohérence, à l’adhérence sans adhésion mais dont le manque de traçabilité nous incite à la prudence quant à un usage sur son corps beau.

9- Le ruban adhésif anti-punaises qui colle la colle au cadre, à décoller en cas d’urgence chaotique et de danger imminent de décollement de marge.

10- La véritable rognure d’ongle de l’index droit de la Crâneuse et son certificat d’Os tant si cité.

11- Al esived ed al esuenarC li’uq en tauf sap tuotrus repuol ceva as epuol.

12- La loupe crâneuse pivotante au profil gertrudien qu’il ne faut pas louper avec son cerf-volant hypertrophié.

13- La punaise de lie de vain à tête pivotante dont la disparition pourrait ruiner la diversité pédagogique dans sa grande Cohérence mais qui persiste à nuire en langue de bois.

14- Le dispositif de suspension et d’ostension pour la révélation du St Index dans toute sa verticalité.

15- Le système installé par Capitaine Crochet pour tenir l’Index et ses desseins.

16- Les plastiques, protecteurs des arts du même nom, qui mettront 197528 années à se toto dégrader pour le plus grand bonheur des futurs archéologues nostalgiques du lard.

17- Les desseins de l’index indexés, voir Index.

18- Le cadre nécessaire à toute définition de l’objectif du sujet et qui cerne le sujet objectivement sans en marginaliser l’objet.

19- Le fond de ma pensée sans lequel toute forme de langue de bois serait visible.

20- VAIN EST L’INDEX, EN CE TAS, TOUT TIENT PAR L’INDEX.

Le cas lent du rire des dix doigts de fait, l’anneau et ses tatous interchangeables, la véritable rognure d’ongle de l’index de la Crâneuse…

Les ongles laids …

Élément non répertorié…

Cela fait exactement quinze ans et deux mois que Gertrude lève le doigt pour prendre la parole… en vain (et pour cause… un vain vaut mieux que doigt tu l’auras).

 

 

Du fond d’à mentaux, retour aux fondamentOs.

Fondamentalement
Gertrude reste l’objet
de mes préoccupations plasticiennes
et le sujet
de mes réalisations

Malgré
sa physionomie passionnante

Gertrude n’est pas
un modèle à suivre
mais cela fait exactement
quatorze ans et cinq mois
qu’elle vous poursuit sur la Toile.

À suivre…


JC, mai 2022, dessins d’après le crâne de Gertrude, différentes techniques (crayon, fusain, craie, pastel, aquarelle, brou de noix) sur papier, dimensions aux alentours du format A4.

HIN HIN HIN !

Gertrude à pas feutrés.

 

Cela fait quatorze ans et quatre mois
que Gertrude collectionne
les objets à l’haleine feutrée
et les doudous
en mère in Os

JC, avril-mai 2022, Objets à l’haleine feutrée, éléments en laine mérinos, boite en plastique, 26 x 21 x 7 cm.


Encore quelques allusions capillotractées à l’œuvre du grand Marcel. Et la Crâneuse ne se prendrait-elle pas pour un Claes Oldenburg des petits fossés?…

14 ans ou les états intermédiaires de l’Os.

 

Suspendue*
entre J et G
entre virtuel et réel
entre os et chair
entre matériel et immatériel
entre artificiel et artifice

entre être vivant et nature morte
entre sommeil et éveil
entre art et science
entre blog et blob
entre idiotie et performance
entre le chrono et le dernier métro
entre encensoir et repoussoir
entre obsession et détestation
entre la dérive et le rivage
entre image et imaginaire
entre la mer et l’amer
entre plume et plomb
entre elle et moi
entre l’âme et la lame
entre la mémoire et l’amnésie
entre histoire et légende

entre appât rance et attirance

entre absurdité et vérité
entre crâne et écran
entre éphémère et éternité
entre protocole et pot de colle
entre tête en os et os en tête
entre dessous et dessus
entre miracle et raclure
entre oeuvre et ouvrage
entre corps et corpus
entre reliques et liquéfaction
entre représentations et présence
entre vacance et vacuité
entre cliché et chez qui
entre référence et irrévérence
entre peur et fascination
entre diction et addiction
entre décompte et comptes à rendre
entre message et passage
entre article et artiste
entre peinture et Gertrude
entre taxinomie et taxidermie
entre temps et tant pis
entre cycle et recyclage
entre rire et larmes
entre objet et sujet
entre question et interrogation
entre texte et prétexte

entre motif et motivation
entre jeu et je
entre animation et inertie
entre cadeau et cas d’os

entre énigme et transparence
entre absorption et opacité
entre vous et moi
entre silence et conversation
entre nature et culture
entre mot et maux
entre sensible et sensationnel
entre lumière et obscurité
entre ricanement et grincement
entre forme et informe
entre crâne et oeuf
entre couleur et grisaille
entre neuf et neuve
entre structure et déliquescence
entre hasard et maitrise
entre écriture et décrépitude
entre plein et vide
entre interstices et sutures
entre unité et duplicité
entre Eros et Thanatos
entre aile et son double
entre rose et noir
entre néant et béant
entre rien et vain

Gertrude a maintenant
quatorze ans
en latence
entre enfance et obsolescence
intermédiaire
ad Os les sens
du Terme


JC, décembre 2021, Blob-Os, sclérotes de physarum polycéphalum sur papier absorbant.
Chaque élément : 8 x 10 cm.

Physarum polycéphalum, myxomycète unicellulaire de l’ordre des physarales 
familièrement appelé « blob » faisant actuellement l’objet d’études par le CNRS (Audrey Dussutour, chargée de recherche),
et particulièrement prisé par les enfants et les adolescents comme « être de compagnie », ici en état de latence déshydratée sorte de mise en sommeil en attente d’un éveil.

*Presque dans l’idée inframince et approximative de l’Inframince, concept duchampien. Hommage au grand MD toujours entre inégalable et inimitable.

 

Les intérieurs de Gertrude

Confinée
Cas contact
Contactée
Sans contact
La Crâneuse
Se vide la tête
En un seul souffle
Et fantasme
À distance
De l’extérieur
Les intérieurs de l’Os
Par quelques procédés plastiques
Modestes
Au creux
Du papier chiffon
D’une Gertrude en forme

Cela fait exactement douze ans et dix mois que Gertrude se plaint du vide en vidant son plein sur la Toile.

JC, novembre 2020, Les intérieurs de Gertrude, diverses techniques et matériaux sur papier Arche pressé en creux selon la forme
du profil du crâne de Gertrude. Neuf éléments de 9 x 13 cm.

 

Gertrude pique assiette* (ou Gertrude pharmacie*).

Cela fait douze ans et six mois
que Gertrude s’invite gratis
sur le Web
pour tenter en vain
de recoller les morceaux
de son passé disparu
avec les moyens du bord
et quelque louche pharmacie*
porcelainière

Elle reste définitivement
CRÂNE
et
BRUT*
de décoffrage

JC, juillet 2020, Gertrude pique assiette* (ou Gertrude pharmacie*), installation éphémère sur une surface de béton brut de tessons en porcelaine, faïence et céramique trouvés sur le terrain du Moulin Deschamps.

*Encore quelques références ready-made.

UNE et tri sans chair*.

Il y a de cela onze ans et dix mois
j’eus l’idée sans queue ni chair
(mais avec tête)
de faire de Gertrude
la plus traitresse des images*

Photographie numérique retravaillée en noir et blanc et recadrée, montrant une installation composée ainsi : Une chaise de l’ébéniste Michael Thonet vue de manière frontale, placée sur un plancher de bois brut et adossée à un mur de pierre blanchi à la chaux. Sur l’assise de la chaise est posé un crâne humain, celui de Gertrude, positionné de trois-quarts dos, et sur son dossier, face à nous est collée une feuille de papier blanc rectangulaire de format allongé et horizontal sur laquelle sont imprimés en majuscule et en police Arial taille 80 les mots « CONCEPT CHAIR »*. À gauche de la chaise, face à nous, est accrochée sur le mur l’impression sur papier glacé au format presque carré d’une photographie numérique couleur représentant le crâne de Gertrude dans la même position que le crâne posé sur la chaise. En bas de la photographie, et dépassant légèrement de chaque côté, est collée une bande de papier dessin blanc sur laquelle est tracée en lettres cursives au crayon à papier 6B la phrase « Ceci n’est pas un crane »* ; l’accent circonflexe sur le mot « crane » semble avoir été oublié, ou, s’il n’a pas été oublié, le terme joue alors de l’ambiguïté entre le mot « crâne » et le mot anglais « crane » qui signifie « grue ». À droite de la chaise, face à nous, est fixée au mur dans le sens horizontal une feuille de papier blanc rectangulaire sur laquelle est imprimé un texte concernant la place de Gertrude dans la pratique plastique de Juliette Charpentier. La première ligne est imprimée en police Arial taille 72, les suivantes sont de taille décroissante de 48 à 12, ce qui rend le texte peu lisible dans sa totalité. L’ensemble de l’installation ne paraît répondre à aucune rigueur mathématique : la ligne de séparation entre le plancher et le mur n’est pas horizontale, la chaise n’est pas vraiment parallèle au mur, le crâne est de travers, les feuilles de papier penchent.

 

*Encore quelques références capillotractées, même si Gertrude n’a pas un poil sur le caillou.