Patience…


Pour vous faire

PATIENTER
jusqu’à ses prochaines et louches expériences,
Le Capitaine vous exhume une
PATIENCE
Quand vous aurez aligné toutes les cartes
vous pourrez toujours aller voir chez mon amie

Hécate
si j’y suis

Performance parue le 26/09/08

Je suis fatiguée de cette patience inachevée….Sème-moi entre les fusillés . Je naîtrai de l’oeil du capitaine…Embrasse mon ventre,pierre des sacrifices.Dans mon nombril le tourbillon s’apaise: je suis le centre fixe qui anime la danse. Flambe ,tombe en moi: je suis la fosse de chaux -vive qui guérit les os de leur chagrin. Meurs sur mes lèvres. Nais dans mes yeux. De mon corps sourdent les images: bois dans ces eaux et rappelle-toi ce que tu as oublié en naissant. Je suis la blessure qui ne cicatrise pas, la petite pierre solaire: si tu me frôles, le monde s’incendira…
Je t’attends de ce côté du temps où la lumière inaugure un règne heureux: le pacte des jumeaux ennemis…Là, tu fendras mon corps en deux pour épeler les lettres de ton destin.
Octavio PAZ
Offert par Hécate

Interlude. Hommage à René Daumal. (rose)


Portant la main à son crâne, avec une touchante simplicité il en souleva le couvercle et je vis, proprement vissée à la glande pinéale, la machine poétique. C’était une sphère de métal suspendue à la Cardan, creuse et remplie, à ce que je compris, de milliers de minuscules lames d’aluminium sur chacune d’elles était gravé un mot différent. La sphère tournait sur ses deux axes, puis s’immobilisait en laissant tomber un mot par une ouverture inférieure. On la fait tourner ainsi – par la puissance de ce qu’ils appellent la pensée – jusqu’à ce que l’on ait tous les éléments nécessaires à la constitution d’une phrase.


René Daumal , La Grande Beuverie

Interlude. Hommage à René Daumal.


En attendant les objets inutiles à dessication lente,

Le Capitaine vous offre un peu de lecture.


Puisque je vous ai dit et répété qu’ils étaient incurables. Je vais vous dire leur secret. Vous vous souvenez que chacun de ces fabricateurs a un viscère malade qui est son principal souci. Il sait que s’il laisse faire la nature, cet organe mourra avec lui. S’il était resté en bas avec nous, c’est bien ce qui serait arrivé. Mais il a trouvé ce moyen sublime : il fabrique des objets inutiles ; inutiles, donc on ne s’en sert pas ; on ne s’en sert pas, donc ils ne s’usent pas ; donc ils dureront longtemps. Ce n’est pas sans logique. Dans chacun de ses objets – c’est là le secret que le public ignore – il cache un petit fragment de son viscère. Quand tout a été employé, l’homme meurt. Mais son viscère malade et chéri, mis en conserves sous des figures nombreuses et variées, continue à subsister, parfois pendant des siècles.

René Daumal , La Grande Beuverie

 

La lecture se continue sur
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Interlude. Hommage à René Daumal.

Ils passent leur temps à raconter par écrit des vies imaginaires. Les uns racontent ce qu’ils ont vécu en le mettant sur le compte de personnages de leur fantaisie, afin de dégager leur responsabilité et se permettre toutes les impudences. Les autres font vivre à leurs créatures tout ce qu’ils auraient bien voulu vivre eux-mêmes, pour se donner l’illusion d’avoir vécu.

Les Tribulations de Gertrude Géomètre.



Du onze au seize mai deux mille neuf,
Le Capitaine a travaillé pendant cinq jours dans un atelier en compagnie d’autres plasticiens aux pratiques très diverses. Dans les activités solitaires du Capitaine, les réalisations ou mises en scène de Gertrude prennent forme dans des « collages » d’objets venus d’ailleurs, qu’ils soient objets achetés sur Internet, paroles écrites par des interlocuteurs, associations et jeux de choses et de mots trouvés au hasard du cheminement.Ici, Le Capitaine a clairement demandé contribution à ses camarades en leur confiant à chacun une petite image de Gertrude à modifier. Demande à laquelle les autres plasticiens se sont prêté avec grande générosité et talent. À partir de là, Le Capitaine a réalisé à chaque fois un « bricolage » en partant de la base d’un profil gauche de Gertrude « cartographié » sur une toile par un agrandissement aux carreaux et en essayant de s’adapter à l’univers de chacun comme dans une topographie des lieux, des siens et des leurs.

Je remercie Didier, Jean, Patrick, Vincent, Julien, les deux Isabelle, Cécile, Fabienne, Céline, Gaëlle, Corinne pour leur confiance et bien sûr les deux grands performateurs Jean-Luc et Jean-Rodolphe pour leur incroyable présence.

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