Gertrude ou le complexe de la tignasse

 

Gertrude serait-elle la tête à

coiffer d’un Capitaine en pleine

crise existentielle?

 

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      Le Capitaine se réveille ce matin en pleine crise d’angoisse : une question cruciale et crucifiante lui taraude le foie, lui fait brusquement monter une boule dans le gosier, lui vide la tête, lui dessèche la peau, lui liquéfie le bulbe, lui tourne les sangs, lui craquelle les os. Il lui semble même que cette question est « La » question, la seule, l’unique question autour de laquelle elle tourne depuis près de deux ans et demi, semant dans les espaces improbables d’Internet son impuissance à y répondre, promenant son désespoir en de vaines et interminables conversations avec des inconnus, causant des dommages collatéraux chez ses lecteurs.

     

      Cette question pourrait se résumer à :

      « Mais, enfin, qu’a-t-elle de plus que Gertrude ? »

     

      Avec, bien sûr, en filigrane, l’idée qu’en fin de compte, elle n’a rien, mais alors rien de plus que Gertrude, elle, le Capitaine, elle qui croie mener la barque, qui se pense maîtresse des lieux et de sa destinée, certaine de tenir ferme le cap de ses intentions. Le Capitaine n’est-elle pas l’être, et le crâne la chose ? Le Capitaine n’est-elle pas douée de pensée face à cette boîte vide d’où toute substance s’est échappée à jamais ? Et pourtant, objectivement, qu’a-t-elle de plus que ce vieux machin poussiéreux et ricanant dont la mâchoire édentée la nargue quotidiennement du haut de son étagère ? Et plus encore, depuis que ce reste est en ligne sur Internet et se prend pour l’Os élu, se fantasmant un croupion de vie sociale.

     

      Non, ne commençons pas à évoquer la vie sociale de Gertrude devant le Capitaine, ce serait un terrain glissant…Ce serait même finir de l’accabler, car à ce stade, elle n’est pas loin de penser que Gertrude la surpasse en ce domaine, et que dans cette entreprise, elle la manipule, voire l’instrumentalise. En effet, ce jeu de superposition auquel le Capitaine s’adonne depuis le début de l’aventure ne se serait-il pas inversé de façon irrémédiable ? Le Capitaine a bien peur que le masque se soit substitué à son propre visage, que Gertrude, peu à peu, se soit glissée dans sa peau, que Gertrude se soit emparée subrepticement de la barre du rafiot, et qu’elle-même ne soit plus qu’un Capitaine d’Os Douce ou d’Os Perette (aux peaux à laid).

 

      Et si c’était Gertrude qui finalement la menait en bateau ?

 

      Aussi, il est urgent pour le Capitaine de se singulariser, de trouver enfin ce qui la distingue définitivement de Gertrude, ce qui l’éloigne de cette maudite tête de mort ; ce qui fera qu’il n’y aura plus aucune confusion possible, le détail qui fera peut-être, bien qu’à présent, cela soit un peu tard, qu’elle soit aimée pour elle-même et non en tant que substitut ou interface de Gertrude. Le Capitaine ne demande pas grand-chose, juste un petit rien, une différence « inframince » comme dirait Marcel, l’infime qui la rendra moins crâne.

 

      Alors, le Capitaine se met à chercher. À chercher partout. À ouvrir les armoires, à sortir les cadavres des placards, à éplucher les archives, à peler la molesquine de ses carnets, à fouiller dans les poubelles ; elle descend même avec une échelle de corde, et sans filet, au fond des puits virtuels de Gertrude, gratte la boue des histoires trépassées, affrontent les vieux démons.

 

Mais rien… Elle ne trouve rien.

 

      Puis elle se met à fouiner, les narines dilatées dans les blogs amis. Enfin, vous savez, ces lieux virtuels où il est si doux, à travers Gertrude, de se complaire dans quelques illusions de sentiments, de se forger des certitudes d’intelligence, de se vautrer dans la fatuité et l’autosatisfaction de ses traits d’esprit, de son pseudo pouvoir de séduction, dans la flatterie de l’attention d’autrui. Car, en ces lieux, le Capitaine marche dans l’ombre de Gertrude, nourrissant peu à peu les frustrations de son propre nombrilisme refoulé. Et il est si bon de s’adonner encore et encore à cette déambulation sous n’importe quel prétexte, y compris celui des quêtes désespérées d’un Capitaine à la dérive. Et, à nouveau, c’est toujours avec un plaisir et un émerveillement sans égal qu’elle s’abandonne aux pentes séductrices des  liens virtuels, au point de presque oublier l’objet de sa recherche. Ainsi, elle relit les belles histoires extralucides de la Magicienne, s’envole sur les tapis volants du verbe de Plaiethore, exerce ses mots laids chez Vincent, se rit (jaune) des misères d’Émile, fait la bête dans le cirque armengolien, se la joue vaine et virtuelle (et non vertueuse) chez Anne Hecdoth, brode quelque frivolité au fil rouge de la Mercière, s’enivre de rhum sur le pont du Cap’tain Tote , prend un bain de soleil chez Sophie, émet un popouet retentissant chez Ledif, fait une cure de thalasso (pour une remise en forme) dans la mare à Krapo, tricote en compagnie de Clothogancho ; Enfin, elle pleure abondamment sur les navigateurs disparus.

     

      Mais rien, toujours rien, aucun signe ne semble indiquer que le Capitaine diffère de Gertrude.

 

Au contraire, ce périple ne fait que la conforter dans l’idée que la confusion est totale, confusion de leurs identités et par là même confusion de son propre esprit, de son pauvre entendement de plus en plus emmêlé, brouillé, en vrac. Force est de constater que, où qu’elle aille, ses moindres paroles sont signées « Gertrude », que Gertrude se constitue comme la seule raison d’être de ses propos, le seul motif à son expression. C’est une évidence contre laquelle elle ne peut pas lutter : ne s’est-elle pas proclamée « Capitaine » parce que son unique cargaison était Gertrude ? Que Gertrude était le seul objet qu’elle avait à offrir au regard du monde ? N’était-il pas prévisible et même prévu que l’entreprise lui échappât ? La machine, dans ses illusions de maîtrise, s’est inexorablement emballée : Gertrude parle au fond de sa tête, souffre, aime ; elle est moqueuse, cynique ; elle se joue tellement du Capitaine que sans réfléchir cette dernière s’oublie en déposant un baiser sur le crâne pelé d’Hedgarallaan, comme s’il s’agissait de son propre amoureux ! Pour vous dire à quel point elle a perdu pied ! Heureusement que ce crâne extraterrestre, d’origine douteuse, est épousseté régulièrement par un Végétarien maniaque et idéaliste.

 

      Justement, au moment où elle réfléchit douloureusement à ces tristes constats, la voici en train d’errer dans le blog du susdit Végétarien, blog non moins tentaculaire et labyrinthique que celui de Gertrude. Pour tout vous avouer, elle aime bien s’y perdre de temps en temps et y chercher quelques échos à  ses noires pensées.

 

      C’est alors qu’elle a perdu tout espoir de trouver solution à son problème, qu’au fond d’une allée sombre, presque une impasse, elle tombe sur cette phrase : « C’est décidé. Je laisse filasser à la pouffiniaque mes cheveux… » Ce qui pourrait être traduit en banal langage panaméen dans le cerveau lent d’un Capitaine par une formule un peu simplifiée de ce genre : « À partir de maintenant, je me laisse pousser la tignasse. » Le mot « tignasse » semble particulièrement approprié à l’arrogance du propos original et condense à lui seul, pour le Capitaine, le concept de l’idéal inaccessible. Car cette assertion lancée par son auteur avec une grande désinvolture, comme une évidence presque futile, la renverse ! Et pour être tout à fait honnête, cela fait maintenant un certain temps, et un temps certain, que le Capitaine traîne ses guêtres dans cet article et y revient régulièrement. Et c’est à chaque fois un choc ! Un vrai choc ! D’abord un sentiment d’intense jalousie la submerge. Une tignasse ! Pensez-vous, une tignasse ! Ce genre d’attribut que certains ou certaines arborent sur leurs têtes naturellement, sans aucun effort et qui narguent ceux et celles comme le Capitaine qui ont en guise de cheveux quelques téguments pendants et ternes. Et particulièrement aujourd’hui, en ce mois de mai, cette lecture devient intolérable à un Capitaine, déjà déprimée et défrisée par ses dernières cogitations : Elle se sent perdre non seulement les quelques illusions de chevelure que lui procurait le printemps, mais aussi les quelques cheveux de plus qui, quotidiennement, restent lamentablement accrochés  à la brosse.

 

      Pourtant le mois de mai est le moment privilégié de l’année où le Capitaine quitte ce qu’il lui plait, y compris la cagoule en laine dans laquelle elle garde son cuir fragile et chevelu au chaud tout l’hiver, afin de faire un état des lieux capillaires aux reflets des premiers soleils. C’est aussi toujours à cette époque de l’année qu’elle casse son petit cochon volant, tirelire qu’elle a laborieusement remplie tout l’hiver, dans un traitement luxueux et onéreux mais à l’usage fastidieux et à long terme, dont le superbe packaging vente les vertus miraculeuses, toute convaincue qu’elle est d’acquérir au final la somptueuse crinière luisante de la blondasse sur la photo. Les seules choses qui lui donnent bonne conscience dans cet achat dispendieux et désespéré aux effets incertains, c’est, d’une part, de pouvoir prétendre avoir tenté d’inverser l’inéluctable destin de son cuir chevelu, d’autre part la satisfaction de garder les petits flacons vides du précieux produit, contenants aux multiples possibilités taxinomiques et gertrudiennes.

 

      Il réside cependant un paradoxe dans ces velléités récurrentes et illusoires du Capitaine à transformer ses piètres phanères en « chevelure » ou mieux encore en « tignasse indomptable » ou en quelques fantasmes « pouffiniaquistes », phénomènes dont certains se plaignent pour mieux se réjouir du désappointement de la masse d’individus à poils rares qui les envient avec un grand sentiment d’injustice : D’une part elle dépense des fortunes, qu’elle n’a pas, dans des produits de haute technicité pour fortifier les bulbes de ses maigres attributs capillaires, et, par ailleurs, elle ne laisse à ces derniers aucune chance de se développer au delà d’une demi-douzaine de centimètres ; ou, si elle l’a fait un jour, c’est qu’elle était très jeune, totalement inconsciente ou indifférente à l’effet désastreux que produisait sur le genre masculin sa coiffure informe, là où d’autres filles, à la pitié satisfaite et aux cheveux lâchés comme des lions, plaçaient leur principal atout de séduction.

 

      Bref, de ces quelques résolutions étouffées dans l’œuf (ou plutôt sur l’œuf) qui auraient été à même de prouver la constance d’un Capitaine dans la longueur et la suite de ses idées, il ne reste pas grand-chose, car elle opte vite pour la solution à court terme et sans grand lendemain de faire tailler aussi tôt fait et le plus court possible ses poils de tête, histoire d’en faire oublier par la structure de la coupe, la nature peu généreuse.

 

      Et pourtant, tout ce soin et cette attention portées, cet argent et cette énergie dépensés pour ce qui apparaît comme si peu de choses, toute cette mise en action de moyens et de stratégies pour de si maigres résultats, pour des effets si ténus que seule le Capitaine peut les constater, prouvent bien que ce « peu » tient une place particulière dans le sens de sa vie, que l’importance qu’elle donne à ses attributs capillaires n’est pas proportionnel à leur abondance mais plutôt à leur valeur symbolique.

 

      Sa crise de dépit passée, elle peut se saisir pleinement de ce nouvel éclairage et relire enfin la phrase de son ami Plaiethore dans tout ce qu’elle contient d’espoir, de vitalité, de force, de liberté et de singularité.

 

      Car il s’agit bien de cela, ne serait-ce que quand avec émotion, elle découvre, après deux mois d’enveloppements fastidieux, une fragile ligne de petits cheveux  à la lisière de son implantation, elle ne peut se défendre d’un sentiment de victoire et d’une puissance agissante. Car quoi de mieux que ses cheveux et la forme qu’elle leur choisit pour jouer de sa personnalité et, à travers ses apparences, en balancer le manifeste à la face du monde, pour mettre en exergue par leur coupe l’évidence de leur croissance incessante et proclamer ainsi son état de vivante ;et surtout exercer ce pouvoir que la mort n’aura pas : la liberté de décider dans une minute , dans une heure, dans un an et dans tous les temps qu’elle aura volé à la Faucheuse de se faire pousser la tignasse, de lâcher cette merveilleuse ingrate dans le naturel de sa pousse sauvage.

 

      Et, là, Gertrude, que la vie a quitté comme toute idée de chevelure, peut toujours essayer de se coller quelque postiche sur l’occiput, elle n’aura jamais plus la sensation fantastique de l’évolution de ce phénomène capillaire et rebelle sur son crâne pelé.

 

La Rose est à poil

La Noire compte ses poils

 

59 réflexions sur « Gertrude ou le complexe de la tignasse »

  1. Aaaaah si vous voulez qu’on parle de butin… Au moins Gertrude en est un. En ce qui me concerne, mon rhum n’est que virtuel. Je n’ai rien à montrer moi. À part moi-même… Mais ne parler que de soit dans un blog est tellement surfait…

    Sachez sinon, que lorsque je viens lire Gertrude, je viens lire par la même occasion le Capitaine. Capitaine sans qui ce blog n’existerait pas pour la simple et bonne raison que Gertrude n’a pas de mains pour tenir ne serait-ce qu’un lieu cybernétique. (Ou tenir quoi que ce soit d’ailleurs…)

    Je ne vous cacherais pas que la première fois que j’ai visité ce bateau là, j’ai cru que Gertrude et son capitaine était une seule et même personne. Mais c’est parce que vous me signâtes un commentaire au nom de Gertrude, et on fait souvent l’amalgame entre le nom et son auteur, nous pauvres blogueurs… Mais il ne m’a fallut qu’une lecture pour comprendre l’entreprise Gertrude. 🙂

    Rassurez-vous cher capitaine associé, nous qui connaissons les lieux, ne faisons pas de confusions. Du moins pour ma part…

    J’ai toujours envié les blogs qui avaient un fil conducteur, parce que ça leur donne une raison d’exister en tant que blog (l’utilité d’un blog étant encore obscure aux yeux de la plupart…) Gertrude est ce fil conducteur.
    Alors j’ai créé Tote O’Brannigan. Et je dois dire que depuis sa création je m’amuse beaucoup et j’ai plein de projets qui me viennent en tête. Sauf que, pour ma part, la confusion risque d’être bien plus présente. C’est compliqué. Mais on tient le bon bout !

    Allez je mets mon commentaire en bleu maintenant.

    Donc, oui, reprenez la barre ! Ce n’est qu’un cap à passer dans la réflexion.

    Ps : J’ai rarement laissé de commentaires aussi longs à quelqu’un…
    Pps : Lundi matin j’ai pensé à Gertrude et son capitaine car il m’a fallut analyser un crâne pomme de terre. Honnêtement, Gertrude en sucre est bien plus mignonne.
    Ppps : Je dois avouer que Gertrude chevelue me fait un peu peur.
    Pppps : Je me souviens d’un squelette dans la salle de science et vie qui s’appelait Oscar. Pourquoi tous les squelettes s’appellent-ils Oscar ???

     

    Bonne soirée chère capitaine. 

  2. Merci, mon Cap’tain, pour cette grosse part de butin !

    À laquelle j’ai envie de répondre point par point : Je crois que la démarche de la mise en ligne sur Internet au regard potentiel de tous relève toujours d’un désir de se raconter soi-même que l’on en parle directement ou de façon métonymique. Avant le terme de « blog » m’agaçait dans le fait qu’il sous-entendait la notion de « journal intime », mais maintenant je le comprend mieux dans le fait qu’il y a quelque chose de tout à fait incontournable dans cette initiative paradoxale qui consiste à offrir à l’inconnu quelque chose d’écrit ou imagé et d’aller à la pêche aux commentaires ; ces derniers se situent dans un espace un peu indéterminé qui n’est ni tout à fait la conversation ni tout à fait l’échange ; ils constituent bien souvent une recherche de « reconnaissance » ; libre au blogueur d’y répondre, et de rentrer parfois dans une sorte de familiarité avec son interlocuteur… Il y a une sorte d’exhibitionnisme..Un de ces jours, cela va me prendre et j’écrirai un texte là-dessus car Gertrude s’est transformée peu à peu en une machine à réfléchir sur cette entreprise virtuelle !

    Sinon, rassurez-vous, cette fameuse confusion que j’évoque fait (j’espère encore) partie de mes stratégies, ainsi que cette « perte de maîtrise ». Il y a eu un temps, au début de ce blog, où cette dérive fut plus importante, où je naviguais à vue, voire à l’aveugle, seulement guidée à l’affect ; les débuts de ce blog ont tellement été imprévisible (et volontairement imprévus) que quelque part je me suis faite avoir à mon propre jeu ; mais j’aime cette progression sur le fil du rasoir, et peut-être que ce que j’ai écrit au-dessus montre juste qu’en ce moment je me trouve un peu trop sage. Depuis j’ai pris quelques distances. Je sais que de votre côté et de la part de chacun de mes interlocuteurs, il n’y a pas de confusion, que chacun se masque plus ou moins pour batifoler dans cet espace. Mais cependant l’ambiguïté est un délice à condition d’avoir toujours une part de son cerveau conscient et qui est particulièrement délectable en cet espace virtuel.

    Quand aux cheveux de Gertrude, je leur trouve moi-même une « inquiétante étrangeté » ; probablement que les cheveux comme les poils (voir la réponse que j’ai faite à Ledif sur la Rose) évoquent le corps, et que les cheveux morts comme les postiches ont l’obscénité de la chair morte… Avez-vous vu l’article sur Gertrude rose ?

  3. Ce serait en effet intéressant de s’interroger sur ce besoin de reconnaissance virtuelle… Mais chacun pourrait y répondre différemment je pense, tout le monde n’a pas la même nécessité de se faire « reconnaître ».

     

    Les cheveux de Gertrude me font peur justement pour cette raison. Il y a quelque chose d’assez morbide là dedans. Pourtant dans l’article chez Gertrude Rose je n’ai pas du tout la même sensation. Au contraire je trouve cela rigolo (poils au dos)… Peut-être parce qu’il n’y a pas de « vrai » crâne. Comme une peinture d’un objet par exemple et cet objet lui-même : on ne ressent pas la même chose face à un objet réel et sa représentation.

  4. Je pense en effet qu’il y a plusieurs degrés dans cette recherche de reconnaissance et peut-être plusieurs acceptions de ce mot jusqu’à le comprendre comme une forme dr « rencontre autour » d’un objet, une mise en miroir de soi-même dans le regard de l’autre.. J’aime comparer les articles à des bouteilles à la mer…

    Pour les poils de la rose, il est vrai que j’ai plus joué du déplacement du cheveu au poil, de la représentation du crâne à l’ambiguïté du corps évoqué par le poil, presque à y voir une image de pubis.

    Et vous avez tout à fait raison de souligner l’importance de la présence d’un objet par rapport à sa représentation, de l’emprise de cette présence manifestée dans notre espace même où nous respirons, de l’objet présenté sur l’objet re-présenté. Mais ce qui est drôle, c’est que le crâne de Gertrude que vous voyez sur votre écran reste cependant une image virtuelle.. et que vous le percevez presque comme présent.

    Dans l’article « Opération séduction » j’ai pu par contre constater l’effet de cette vrai présence du crâne sans écran sur les personnes! 🙂 et qui transparait j’espère à travers les vidéos.

  5. Les cheveux et les ongles continuent de pousser même dans la tombe….Là,sur un crâne c’est assez bizarre…Gertrude va-t-elle faire du théâtre ?..                                     Si vous saviez où je suis …hier ,errante ,lente et pensive ,j’ai osé frôlé du bout d’un doigt ,le dessus du crâne d’Hedgarallaan….Plus tardivement ,j’ai plongé mon regard dans ses orbites ténébreuses..Gertrude chère Os ,me pardonnerez-vous???( VOTRE H.)

  6. Je me doute bien où vous êtes, Magicienne! 🙂 vous direz bien le bonjour à qui vous savez!

    Quand à ce crâne volage cyberspatial, il peut bien faire ce qu’il veut; Gertrude profite bien de son incurie pour batifoler de son côté avec Albert l’os surdoué! Mais je vois que vous lui avez même emprunté son cybertransmetteur à coms transpatial à tictacs intégrés. Hé! Hé!

    Et qu’avez vous fait de la Plaie? L’avez-vous grignoté de vos petites quenottes toutes neuves et fraichement aiguisées? Je suis sure qu’il adore ça et qu’il en redemande… (ggggrrrr) (Là c’est ma jalousie qui s’exprime; faut bien que je la lache de temps en temps…)

    Sacrée Sorcinette!

    Euuuuuuuuhhhh ze vous pardonne………  :)))))

  7. La Magicienne et la Plaie sont au coeur d’une Magie qui dépasse la force du vent, des pierres immuables, les frôlements intemporels et portés pourtant par l’attraction crânique, se trouvent pris dans un phénomène indéfinissable…

    Presque trois jours déjà écoulés et le constat d’une pensée récurrente qui se colle à Vous, Capitaine, nous laissant à l’instant précis, démunis, incapables de matérialiser, de traduire par des mots au sens commun, toutes les sensations qui nous ont portés vers vous…

     

    La nuit va se prolonger… La Magicienne se confond la Plaie… La Plaie se cautérise à la fièvre d’une stupeur ensorcelée…

     

    Dans quelques jours, encore… Compter… Conter… Nous aurons tant de choses inexplicables à vous expliquer…

  8. Un com à quatre mains

    à vos esprits confondus

    pour un os fondu

    au bout de la nuit

    nuit lumineuse

    de vos feux croisés

    Non, ne racontez rien

    contez, contez sans rien dire

    J’imagine…

     

     

     

     

  9. Je vois… Vous semblez plongé dans une contrariété intense!  🙂

    Par solidarité solitudinaire je vous accroche dans mes liens. (d’ailleurs je ne sais pourquoi je ne l’ai pas fait avant…)

  10. « Je est un autre » psalmodiait le poète aux semelles de vent…

    Le crâne du blog schizophrène est bien celui de Gertrude. Je peux l’attester pour l’avoir vu et touché… de vive voix même ! Mais ce crâne appartient bien au Capitaine, n’est-ce pas ? C’est donc le sien. Aussi. Forcément.

    De là la confusion anxiogène s’installe comme un cheveu sur la soupe qu’elle (ou elle ?) avait dernièrement sur la langue…

    Faut-il pour autant capitaniser Gertrude en la coiffant d’une mèche rebelle ou gertrudiser le Capitaine en la faisant douter de ses attributs capillaires ?

    Si le Capitaine est l’être et Gertude la chose, on peut alors évoquer sans équivoque une démarche poïétique un peu tirée par les cheveux sur l’êtrangeté de la choseté.

  11. Oula! trop de tiques dans cette toison verte, au point que je n’arrive plus à maïeutiquer si l’être est chosifiée et où la chose me pétrifie! Mais puis-je encore à ce stade jouer ce Je? Car, ciel, vous m’avez épluchée jusqu’à l’os dans mon confort schizoïdal! Moi qui voulait juste me poiler un peu avec une tignasse…

    Avez-vous vu ma coupe Rose?

  12. Oh non ! Bien sûr que non !

    Je n’ai rien à défriser sur mon crâne Capitaine Mia Adorée.

     

    Simplement, ma tignasse ressemble à une véritable mélasse face à cette toison qui foisonne d’intimité questionnée ; et de la mélasse, il faudrait que j’en tire un minimum de mèches afin que je puisse prononcer, soit une intelligibilité, soit une stupidité… Mais pour l’instant, je suis positionné entre les deux, dans un état qui ne ressemble à pas grand chose, même pas à un rien.

     

    Je ferai tout pour revenir… Même échevelé 🙂

     

    Bien à Vous Ô Belle Dame

  13. Ah ! Je peux déjà affirmer une chose, sans prendre la moindre peine de coiffer mes idées… La schizophrénie n’a nullement sa place en ce lieu d’Os et de Chair habitée d’âme…

  14. Voyez comme vous continuez à me narguer de votre tignasse emmélée, échevelée, mêchue, en touffe inextricablement et délicieusement entortillée de maux en mots; alors que moi j’essaye péniblement, laborieusement, d’extraire un petit poil d’idée à peine questionnante de mes rares et piètres phanères!

     

    Bon, je suis en train de me venger sur un objet dont vous me direz des nouvelles, Bonne Mère!

    Et zavez intérêt à revenir peigné oupa (je vous accepte maime le crâne rasé en mode crâniou spatial)

  15. Vous ne voudriez pas que je me coupe une touffe (j’en ai à revendre…) pour que vous en fassiez votre postiche préférée tout de même ? 😀

     

    Quant à votre voeu de schizoeuf… Je sens mes nerfs qui s’excitent…

  16. Je vous ai lue en long ,en large ,en travers …Je lis à Os ouvert  et en Silence …mes Ondes seules sont hurlantes et barbaresques ,elles feraient des osselets éclatés du nord au sud ,de l’est à l’ouest sans presque lever le petit doigt ( vous savez que je peux faire plier une partie de squelette en quelques secondes par formules magiques ? Heu …vous l’avez échappé belle , à chacun son traitement de faveur …:)  )

    ()Vous pourriez en avoir la perruque chamboulée si…si…je..).

  17. Peuchère ! Je dis point non ; vous me préparer l’arpent tranquille-os dans une chapelle désaffectée ( point de sentiment ) et l’affaire faite on arrose ,un’ abbé -sainte dans les dents pour gargariser l’os de gorge ! 

     En route pour l’émoti-zone  🙂

  18. « Je me promenais dans un paysage de touffes de mort, de buissons de précautions oratoires et d’ouate, de touffes de flocons de mort opaque qui s’ouvraient devant moi comme une raie sur la tête bien dessinée d’un monticule à tout hasard durci sur ce pays et se refermaient après moi dans la confusion de la nuit d’herbes et de serpents profondément ancrés dans l’opaque meurtrissure de la nuit. »

     

    (Je lis en ce moment « Grains et issues » de Tristan Tzara Ô mon Capitaine)

     

    P.S. Pour l’épilation, je vous amène l’abbé sainte, décadent et noir au possible, mais je vous préviens, ma tignasse est armée de crocs et de verre pilé.

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  19. « Qu’as -tu fais de nous hommes aux mémoires de verre

    tombées des horloges comme des coups de poignars …. » ah! Tzara de mes jours où Desnos était mon bréviare d’impie !!!!

    Je sens venir des heures où se fracasserons les voix , où s’ouvriront les écorchures  épluchées ,les langues pendantes …et bien pendues jusqu’aux silences des rires étranglés ….

    Plaie Vive et Gertrude La Tombeuse et Hékate la Cas -Cendre des bacs du rendez-vous 🙂

    Trio d’Hadès !!!! à effarer le quidam …………. à décoiffer les donzelles ,gare !!!

  20. Je ne connaissais pas ce texte… Quelles résonances magnétiques!

     

    Je savais bien que vous aviez la tignasse vénéneuse… MMMmmmmmmmmm!

    Mais on récitera trois patères et un navet.

  21. Vous aimez ça les émotions fortes ,coquine

                                                              votre Démone

  22. Je sens poindre quelque carnaval dévergondé, Venise recyclé au parloir Parisien ….Casanova ( alias votre transi) et la Magicienne  vont être comblés . Qu’allez-vous inventer sous votre Masque ,petit masque enjôleur ???

  23. En scaphandre sous le Pont des Arts… Ah ! Mais quel romantisme !

    Nous bullerons de joie et d’esprit et ce sera merveilleux…

     

    Chiche, je sors mon loup de carnaval du placard !

  24. J’ai essayé de me coller une moumoutte sur le crâne, mais il parait que le résultat n’est pas très heureux… Et Plaie, plaie qu’il est ne veut pas me donner ne serait-ce qu’une de ces mèches matinales (en vrille quoi).

     

    C’est un salop !

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