14 juillet 2008: Architectures.

Que chaque homme crie:
il y a un grand travail
destructif, négatif, à accomplir.

Tristan Tzara, Manifeste DADA, 1918.

Objets divers, Briques de la commémoration de la prise de la Bastille, 1989

    Qu’est-ce qui vaut davantage, un kilo de pierre ou un kilo d’or ? La question n’a l’air ridicule que pour le commerçant. L’artiste répondra :  « Pour moi, tous les matériaux sont également précieux. »
La Vénus de Milo aurait autant de valeur si elle était en pierre à gravier – à Paros on gravillonne les rues avec du marbre de Paros – ou en or. La Madone de Saint-Sixte ne vaudrait pas un sou de plus si Raphaël avait mélangé quelques livres d’or à ses couleurs. Un commerçant qui devrait envisager de fondre une Vénus d’or ou de gratter la Madone de Saint-Sixte serait naturellement obligé de raisonner en d’autres termes.
    L’artiste n’a qu’une ambition : il veut dominer son matériau de telle manière que son travail devienne indépendant de la valeur de ce qu’il met en œuvre. Malheureusement nos constructeurs ignorent tout d’une telle ambition. Pour eux un mètre carré de mur en granit a plus de valeur qu’un mètre carré de mur en mortier.
    Le granit en soi n’a pourtant aucune valeur. Il forme des chaînes de montagne, où il suffit d’aller se servir. Avec le granit on gravillonne les rues, on pave les villes. C’est la pierre la plus commune, le matériau le plus commun que nous connaissions. Et pourtant il est des gens qui le tiennent pour notre plus précieux matériau de construction.
    Ces gens disent matériau et pensent travail . Travail humain, savoir-faire et art. Car le granit exige beaucoup de travail. Il en faut pour l’arracher aux montagnes, il en faut pour l’amener à son lieu de destination, il en faut pour lui donner la forme convenable, il en faut pour le tailler et le polir. Alors devant un mur de granit poli, notre cœur se mettra à battre. Nous nous sentirons envahis d’un sentiment de vénération. Devant le matériau ? Non pas : devant le travail humain.

    Donc le granit serait tout de même plus précieux que le mortier ? Ce n’est pas ce que nous voulons dire. Car une paroi avec des décorations en stuc de Michel-Ange éclipsera même le mur de granit le mieux poli. Ce qui détermine la valeur d’un objet, ce n’est pas seulement la quantité de travail investi, mais aussi sa qualité.
    Nous vivons en un temps où la quantité de travail fourni compte par-dessus tout. Celle-ci est facile à calculer, elle frappe chacun d’emblée et n’exige ni regard exercé ni connaissances particulières. Là il n’y a pas d’erreur. Tant d’ouvriers ont travaillé pendant tant d’heures pour tel salaire. Chacun peut faire le compte. Nous aimons à dire à tout le monde la valeur des choses qui nous entourent. Dans cette optique, les matériaux qui réclament le plus long travail seront aussi les plus considérés.
    On n’a pas toujours pensé ainsi. Autrefois on construisait avec les matériaux les plus aisément accessibles. En maintes régions avec de la brique, en d’autres avec de la pierre, ailleurs encore les murs étaient recouverts de mortier. Ceux qui construisaient ainsi se sentaient-ils inférieurs à l’architecte qui utilisait la pierre ? Pourquoi donc ? Une telle pensée ne venait à l’esprit de personne. Si on avait disposé de carrières dans les environs, on aurait construit en pierre. Amener de loin des pierres destinées à la construction paraissait plus une affaire d’argent qu’une question d’art. Et jadis l’art, la qualité du travail, comptait plus que de nos jours.


Adolf Loos, Paroles dans le vide, matériaux de construction, 1898,
Edition Champ libre, 1979.

Maintenant, vous pouvez aller (vous) défiler sur
gertrude

Lude.

Mais les vrais dadas sont contre DADA.

Tristan Tzara, Dada manifeste sur l’amour faible et l’amour amer.

La négation réelle de la culture est seule à en conserver le sens. Elle ne peut plus être culturelle. De la sorte elle est ce qui reste, de quelque manière, au niveau de la culture, quoique dans une acception toute différente.


Guy Debord, La société du spectacle, 1967,

ed Gérard Lebovici,
champ libre,1988

Prochain article le quatorze juillet deux mille huit.

Interlude.

 
MUSICIENS CASSEZ VOS INSTRUMENTS AVEUGLES

sur la scène

TristanTzara, Proclamation sans prétention.

Le dadaïsme et le surréalisme sont les deux courants qui marquèrent la fin de l’art moderne. Ils sont, quoique d’une manière relativement consciente, contemporains du dernier grand assaut du mouvement révolutionnaire prolétarien; et l’échec de ce mouvement, qui les laissait enfermés dans le champ artistique même dont ils avaient proclamé la caducité, est la raison fondamentale de leur immobilisation. Le dadaïsme et le surréalisme sont à la fois historiquement liés et en opposition. Dans cette opposition, qui constitue aussi pour chacun la part la plus conséquente et radicale de son apport, apparaît l’insuffisance interne de leur critique, développée par l’un comme par l’autre d’un seul côté. Le dadaïsme a voulu supprimer l’art sans le réaliser ; et le surréalisme a voulu réaliser l’art sans le supprimer. La position critique élaborée depuis par les situationnistes a montré que la suppression et la réalisation de l’art sont les aspects inséparables d’un même dépassement de l’art.

Guy Debord, La société du spectacle, 1967,
ed Gérard Lebovici,
champ libre,1988

Prochain article le quatorze juillet deux mille huit.

Une chaîne n’est pas coutume.

Magnifique corbeau des îles par le photographe Garone

Une fois n’est pas coutume, lancée par  sarkobasta ,  voici la chaîne musicale du Web:
qu’ameneriez-vous sur l’île déserte que vous n’aurez jamais?

Comme CD bien sur, et il n’en faut que cinq….

Hé bien voilà:
             Pour Gertrude (la Misanthrope qui rêve de vivre sur une île déserte) c’est:

1- Patti Smith, Horses
2- Nirvana, In utero
3- Weather report, Heavy Weather
4- Led Zeppelin, How the west was won
5- Lou Reed, Rock and Roll heart
et …………   20 autres de plus.

Je passe le relais à Renato et à Niko….. Yark.


Dernière minute:
Niko-i2 me charge de vous dire que pour lui c’est:

Bach
Zappa
Miles
Monk
Varèse






Allez aussi visiter la Collection Musicale de Gertrude sur
gertrude.over-blog.org

3 juillet 2008: Chronométrage n°8.

 
COMME SOWANA,

Gertrude vous répond,
Gertrude discute d’Art avec vous,
Gertrude (ne) dit (pas) n’importe quoi,
Gertrude a mauvais caractère,
Gertrude est une boite vide,
Gertrude vous parle.

SOWANA


est en ligne
depuis 10
ans


GERTRUDE


 est en ligne

depuis 6 mois

    Il est clair qu’une oeuvre ne vous intéresse qu’en tant qu’information sur l’art. Vous même, vous produisez des informations sur l’art lorsque vous fabriquez un objet dans votre atelier, lorsque vous organisez une exposition, lorsque vous écrivez un texte pour un catalogue. Même lorsque vous dites que le réel vous intéresse plus que l’art vous produisez de l’information sur votre idée de l’art, et c’est cela qui vous intéresse en fait, bien plus que ce soit-disant réel. D’ailleurs vous ne cessez pas de produire et de traiter de l’information; lorsque vous discutez avec vos voisins de la dernière exposition de l’ARC; lorsque vous parlez de tel et tel avec tel autre au téléphone. Il est clair également qu’en fait d’information vous pouvez aussi vous intéresser à autre chose qu’aux oeuvres elles-mêmes. Il faut reconnaître à l’art d’autres médias que l’exposition.

La conversation par exemple en est un tout aussi valable.

Maria Wutz*,
1992,

L’art après Hypercard, Catalogue Générique, vers une solidarité opérationnelle,
Centre d’art contemporain, Meymac. Collection Yoon Ja et Paul Devautour.

 


Hommage au Cercle Ramo Nash*
et à La solidarité Opérationnelle.

*Méta-Oeuvre de Yoon Ja et Paul Devautour,
en savoir plus par un spécialiste:

Coup de Dés. (Modeste hommage à Stéphane Mallarmé.)

Gertrude brouille les pistes,
                lance les dés*,

                                avance les pions du réel        sur la toile du                                  virtuel,

distribue


les cartes du virtuel sur le plan du réel.

                Gertrude triche,
                            Gertrude bluffe sur le
fil
                        du                         hasard.
Gertrude tisse et défait son image dans le                                 Miroir/rioriM
des shères illusoires.

Gertrude jongle avec les signes,
Gertrude mé
lan

ge les         mots,

                                                                                                        Gertrude

                                compte                les points.                                  

                        LE TEMPS

Cette fois ce sera                    
                           6
                                                   
c’est le        
                                                                            Jeu.

*Modeste hommage à Stéphane Mallarmé.
Texte de
Un coup de dés jamais n’abolira le hasard
sur
gertruderosecelavi.over-blog.com/pages/Stephane_Mallarme-584427.html

1984: Trilogie.


Sans précaution d’usage.

Un thème.
Trois points de vue.

*


                 

                            Gertrude                                                                                    Judith                                                                                                                  

*1984, Photographie noir et blanc
dans l’Objectif de Jean-Louis,
génial Photographe.

ce ne sont pas des fils de titans qui l’ont frappés,
ni de fiers géants qui l’ont attaqué,
mais c’est Judith, fille de Merari,
qui l’a désarmé par la beauté de son visage.
Elle avait déposé son vêtement de deuil
pour le réconfort des affligés d’Israël,
elle avait oint son visage de parfums,
elle avait emprisonné sa chevelure sous un turban,
elle avait mis une robe de lin pour le séduire.

Sa sandale ravit son regard,
sa beauté captiva son âme…
et le cimeterre lui trancha le cou!

                                                                    JUDITH,16


Vivre c’est s’obstiner à achever un souvenir.
René Char. La parole en archipel, 1962.

   

Trilogie : Concept Kargulien
Trilogie encore

EXPECTATIVE sur gertruderosecelavi.over-blog.com


Expectative. (Mise en résonnance n°3)

  Rete Mirabile*:
Mutatis Mutandis.

*Léonardo da Vinci

SECUNDUM CONVENENTIAM
IN FORMA

MULTIPLEX EST SIMILITUDO*

Saint Thomas d’Aquin, Communauté en la Forme

 

 

 

*La ressemblance se comprend selon la convenance dans la forme et c’est pourquoi la ressemblance est multiple.

 


GERTRUDE

est
MULTIPLEX



 

Expectative: Concept Garonais.