Jeanne et Baptiste

 

Cela fait sept ans et sept mois

que la Crâneuse

prend Gertrude comme prétexte

pour faire exception

 

Jeanne et Baptiste

 

 

C’est à ce moment là que j’ai pu également découvrir les deux documents glissés entre les pages. L’un est une photographie de groupe datant des années d’École Normale de ma grand-mère. Dans un alignement de jeunes filles sages, il est possible de reconnaître ma grand-mère Jeanne la deuxième en haut à gauche et au premier plan complètement sur la droite sa meilleure amie Marguerite qui est aussi la sœur de Baptiste. L’autre est une carte postale reproduisant un tableau de Jean-Baptiste Corot, un des rares paysages tourmentés du peintre. Elle est adressée à Jeanne. Le texte est celui d’un jeune homme, Baptiste qui ne cache pas ses sentiments pour la meilleure amie de sa sœur ainée Marguerite ; il a cinq ans de moins qu’elle. Une évidence se tisse entre ces trois témoignages, entre le cahier, la photographie et la carte postale, une histoire simple et belle, l’histoire d’une vie commune basée sur l’amour et que seule la mort a pu défaire. Le cahier raconte les menues tranches de vie insignifiantes et précieuses de cette vie heureuse ; Sur la photographie le visage de Jeanne exprime tout le sérieux et l’engagement de la jeune institutrice dans le métier auquel elle a consacré sa vie. Sa tête légèrement penchée, quelques mèches de cheveux qui s’échappent laissent entrevoir la rêverie et le romantisme ; ceux-là mêmes qu’elle garda toute son existence, qui auraient pu passer pour de la mièvrerie et qui transparaissent dans ses écrits autant attachés à raconter les petits riens de son existence, l’éclosion des fleurs, le pépiement des oiseaux que les histoires lourdes de son héritage familial.

La carte postale et les quelques lignes écrites à son verso préfigurent  toute la vie d’admiration de Baptiste pour Jeanne en miroir des mots écrits par ma grand-mère à la fin de sa vie.

 

 

Juliette Charpentier, Le Cahier de Jeanne, 2015 (extrait)

 

 

 Gertrude écrit et la Rose brode

 

Le jardin Pulmon’air n°6 ou jardin Pulmon’air cloche

 

D’un air qui dénote

le vain de l’Avent

et détonne en carillonnant

Gertrude sonne les cloches

et tinte du vain

en l’honneur des cloches

qui grelottent dans le vent

 

Le jardin Pulmon'air n°6 ou jardin Pulmon'air cloche

JC, novembre 2014, Le jardin Pulmon’air de Gertrude n°6 ou Le jardin Pulmon’air cloche.

Ventouse pulmonaire achetée à la Communauté Emmaüs, mousse polyéthylène, feutrine noire, fil de métal noir, épingles d’entomologie, fils de coton, grelots dorés et argentés, impressions de photographie numérique sur papier.

Hauteur : 7,5cm, diamètre : 6,5cm.

 

Cela fait six ans et onze mois

que Gertrude fait la cloche sur Internet

 

Le vain de l’Avent souffle aussi chez Gertrude et Gertrude rose

 

Les jardins Pulmon’air de Gertrude : Le jardin des Vers chlorophyllés

 

Gertrude respire,

Gertrude inspire,

Gertrude expire,

Gertrude transpire,

Sous une racine, c’est pire !

Pisser au lit, c’est pire !

À l’envers c’est pire !

Et en vert, c’est pire !*

 

Les jardins Pulmon’air de Gertrude : Le jardin des Vers chlorophyllés

JC, Le jardin Pulmon’air de Gertrude n°3 ou Le jardin des Vers chlorophyllés.

Ventouse pulmonaire achetée à la Communauté Emmaüs, mousse polyéthylène, fleur de chrysanthème séchée, épingles d’entomologie, photographie numérique, perles, paillettes, fils.

Hauteur : 7,5cm, diamètre : 6,5cm

*Ce ver vert en vers est dédié à la Mère Cière.

Vain Appellation d’Os Controlé

 

Bouteille de

Vain

dont le contenu est  certifié

Vain

 

 

Cela fait six ans et cinq mois

que Gertrude se bonifie dans le Vain

 

 

P5290052.JPG

JC, mai 2014, Bouteille de Vain,

bouteille en verre et bouchon de liège « gertrudisés » recouverts de papier de soie tamponné au motif Gertrude , colle et peinture acrylique,

longueur : 26 cm, diamètre 10 cm.

 

 

Pendant que la Rose vit dans le péché

Gertrude parcourt le Monde

 

 

 

Les sept fleurs tombées de l’Ètait

 

 

 

ÉTAIENT

sept fleurs orgueilleuses

sur une fière orchidée.

Leur temps suspendu

m’avait convaincue de leur immortalité.

Les perfides tombèrent une à une

dans un léger froissement.

Je les récoltai et les aplatissai

entre les pages d’un livre d’art.

Piégées, elles ne purent que livrer

leurs replis

à l’illusion du

PRÉSENT.

 

 

img_6532.jpgimg_6535.jpg

 

img_6540.jpgimg 6529

 

img_6534.jpgimg_6542.jpg

 

img_6526.jpg

JC, aout 2013, Mine de plomb, sanguine et crayon de couleur sur papier

(toujours dans le petit carnet vénitien de Marguerite),

12 x 17 cm

 

 

Cela fait cinq ans et huit mois que Gertrude est en ligne,

mais Gertrude et Gertrude Rose hésitent encore :

Nature ou Culture ?

 

 

Penser en couleurs

 

 

Le printemps ne peut être  

qu’exception colorée dans le Noir.

 

 

img_6230.jpg

JC, Portrait de Gertrude en roses,

pétales de roses, feuilles de rosier, aquarelle sur médium,

20 x 20 cm.

 

 

 

Cela fait cinq ans et cinq mois

que Gertrude ne souhaite penser

que ce que pensent les roses.

 

 

Pendant que la Noire se fait rose,

Gertrude rend hommage aux pensées de Marguerite

et Gertrude rose pense au printemps

parmi les marguerites.

 

 

Le Trousse Os : Tenue d’Hiver éternel

 

 

hiver2.jpg

JC, 2013, Trousse-Os,  Neige fatale, fausse fourrure acrylique, fil, boutons, galon doré, dimensions variables.

 

 

Neige fatale

pour cueillir les edelweiss en bas de la pente.

 

Cela fait cinq ans et trois mois

que Gertrude fait l’hiver et le beau temps

sur les podiums d’Internet

 

Gertrude a la nostalgie de l’été et Gertrude Rose rêve au printemps.

 

 

neige fatale-copie-1